Centre de détention de Bachtel

 
8340 Hinwil,
Suisse

Publié le 15 janvier 2021
Ghisleni Partner AG
Participation au Swiss Arc Award 2022

Vue sur la vallée depuis  l’abri du bâtiment commercial,  avec une structure de toit légère et fonctionnelle. La salle de séjour et la salle  à manger de l’aile cellulaire, avec vue nord-est sur la cour ouverte en forme de trapèze. Les barreaux devant les fenêtres font référence aux treillis que l’on voit souvent dans le milieu rural. Vue sur une chambre individuelle de l’aile  cellulaire, aménagée de manière fonctionnelle  et robuste, avec lavabo,  étagère et armoire murales. Dans la partie arrière,  le lit et une place assise près de la fenêtre. Vue sur la zone d’entrée de l’aile cellulaire, avec du béton brut et  un sol de couleur rouge. Vue sur la zone d’entrée du centre  d’accueil des visiteurs et de la section  de triage. Les surfaces en béton brut  contrastent avec le rouge du sol en clinker.

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Koloniestrasse 2, 8340 Hinwil, Suisse
Achèvement
01.2021

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
2 étages
Surface de plancher
4440 m²
Volume bâti
15'700 m³
Coûts de construction (BKP 2)
44,5 mio. CHF

Description

Exploitation agricole

Le centre d’exécution des peines existant de Bachtel près de Hinwil (canton de Zurich) a été restructuré et agrandi. Le projet de Gret Loewensberg et Clea Gross Architects est habilement inséré dans le paysage rural et intact.

Mise en service par le canton de Zurich à la fin du XIXe siècle, le premier «établissement de correction» pour mineurs a vu le jour, quelque peu à l’écart, sur l’ancien site d’une exploitation agricole à Ringwil (près de Hinwil ZH).
Aujourd’hui, le centre d’exécution des peines de Bachtel est un établissement de l’administration pénitentiaire zurichoise, qui a pour mission de mettre en œuvre l’exécution de peines privatives de liberté et de substitution en milieu ouvert. L’extension a permis d’augmenter de trente places la capacité d’accueil, qui se monte aujourd’hui à 64 places. Les détenus travaillent dans divers ateliers et dans le secteur agricole.
Au cours de la rénovation, l’installation existante, souffrant des aléas de l’âge, a été restructurée et agrandie.

Intégrée dans le paysage
Lors d’un concours de projets pour lequel six urbanistes se sont qualifiés en 2014, le jury s’est prononcé à l’unanimité en faveur du projet «Exploitation agricole» de l’ARGE Loewensberg Gross Ghisleni.
Le projet primé renvoie habilement à l’environnement rural et idyllique du centre d’exécution, qui est situé sur un versant sud-ouest, avec vue sur une vaste étendue recouverte de bois et de prairies.

L’équipe d’architectes a transformé le complexe en une sorte de hameau, avec des bâtiments reliés entre eux, tout en respectant une certaine distance entre chaque volume. À eux tous, ils forment une sorte d’exploitation agricole.
L’élément central du complexe existant était une vaste grange, créatrice d’identité, qui, tel le prévoyait initialement le concept du projet, devait faire l’objet d’une transformation et être préservée. Lors de la planification approfondie du projet de construction, ce projet de transformation a dû être abandonné pour des raisons de sécurité et d’exigences opérationnelles. À la place de l’ancienne grange, les architectes ont réalisé une nouvelle construction qui regroupe les mêmes fonctions, soit une buanderie, des salles de travail et des salles polyvalentes.
Du côté nord-est, directement à gauche de l’ancien bâtiment des détenus datant des années 1960, la nouvelle aile s’organise sur deux niveaux et permet d’accueillir 52 détenus. Le nouveau bâtiment, qui comporte le centre d’accueil des visiteurs et la section de triage, se trouve à proximité. En contrebas, on aperçoit le bâtiment administratif existant, légèrement en saillie.
En face du nouveau bâtiment pour les détenus, une nouvelle construction isolée de deux étages, avec des salles de travail et des salles polyvalentes, délimite une petite prairie en forme de trapèze.
Sur le versant de la vallée, un peu plus bas, se trouve une nouvelle aile, construite en angle, destinée au travail carcéral ainsi que des bâtiments d’atelier de plain-pied. Des écuries et un hangar limitent le complexe à l’ouest et au nord.

Adopter le langage formel de la région
De loin, le complexe de bâtiments ressemble plus à une grande propriété rurale qu’à un établissement pénitentiaire. Hormis les installations de sécurité et les grillages, rien ne laisse penser à un établissement d’exécution des peines.
S’inspirant de la typologie des fermes régionales, les architectes ont également intégré le langage formel des bâtiments d’exploitation dans le design des façades.
La façade principale du nouveau bâtiment des détenus, qui se déploie sur une longueur de plus de 56 mètres et dispose de deux entrées, est tournée vers la cours centrale. À l’arrière du bâtiment, on peut distinguer deux ailes cellulaires, qui s’ouvrent sur le côté nord-est en forme de U, avec deux cours ouvertes en forme de trapèze. Chaque aile dispose de 18 chambres individuelles (dont quatres sont accessibles en fauteuil roulant au rez-de-chaussée) et quatres chambres doubles qui, avec une cuisine et des salles de séjour au rez-de-chaussée, traduisent parfaitement la pratique actuelle de l’exécution en milieu ouvert.
Les pièces sont aménagées de manière fonctionnelle et robuste, en fonction de leur usage.

Un langage architectural accueillant
La structure porteuse en béton a été revêtue de coffrages en bois du côté de la façade. Les ouvertures au niveau du rez-de-chaussée et dans les combles reprennent divers éléments de style des bâtiments d’exploitation rurale, dont par exemple celui des granges aérées. Ainsi, les barreaux devant les vantaux de fenêtres font plus référence à un treillis qu’à la sécurité d’une prison. Avec ses grandes fenêtres et son bord de toit particulier, le bâtiment ressemble un peu à un bel immeuble résidentiel.

Chaque bâtiment a ses propres exigences en matière de sécurité, principalement en fonction de son usage. Ainsi, le long bâtiment d’exploitation, légèrement coudé, de même que le hangar ont été réalisés sous forme de structures entièrement en bois, à l’exception du socle.
De plus, l’extension du centre d’exécution de peines de Bachtel est un projet exemplaire en termes de bilan écologique et énergétique, notamment dans le domaine de la construction de bâtiments de sécurité.

Clea Gross, Stefan Wyler, Stefano Gisleni, architektes ARGE Loewensberg Gross Ghisleni, sur le revêtement de sol industriel Haypanol:
Le revêtement de sol Haypanol D de Walo Bertschinger répond aux exigences élevées en matière de design et de fonctionnalité avec une excellente qualité.

Clea Gross, Stefan Wyler, Stefano Gisleni, architectes ARGE Loewensberg Gross Ghisleni, sur la tôle d’aluminium Prefalz, laquée en gris patiné, épaisseur 0,70 mm:
Le produit Prefalz de Prefa a été choisi pour la toiture au stade de la conception du projet. La toiture en tôle confère ainsi aux bâtiments une cinquième façade.

Text: Sibylle Hahner

Première publication: Magazine de la Documentation suisse du Bâtiment 2021 - 1

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