Superblock

Le projet se trouve au nord-est du centre de Berlin dans le quartier résidentiel de Winsviertel. Il s’agit d’une zone de Mietkasernen datant du début du XXème. D’environ 270x60m, l’îlot partiellement fractionné, est occupé par une crèche préexistante.

L’objectif du projet est de reconstituer l’îlot berlinois en retrouvant une densité initiale. Il s’agit d’une intervention de couture urbaine mêlant un programme public et du logement.

En réponse à une telle densité, le programme public est disposé dans les deux premiers niveaux. Les trois niveaux supérieurs accueillent du logement. De spacieux lofts donnant sur rue sont disposés dans la toiture tandis que le centre est composé d’une grande terrasse munie de jardins potagers à disposition des habitants de l’îlot.

Au rez-de-chaussée, des commerces donnent sur rue tandis qu’à l’intérieur de l’îlot l’espace est libre. L’école et la crèche se développent au second niveau. Leurs accès se font de manière indépendante depuis l’intérieur des cours. L’école s’articule entre les différentes cours et s’ouvre sur la rue. La crèche davantage introvertie prend place à l’intérieur de l’îlot.

Le principe typologique des logements est basé sur des enchaînements d’espaces qui se dilatent et se contractent. Les appartements s’orientent sur plusieurs cours afin de bénéficier d’un bon ensoleillement tout au long de la journée. Les parties en contact avec l’existant viennent contaminer les anciens logements et leur offrent davantage de surface et d’orientations. Ce phénomène d’interpénétration se retrouve également dans l’utilisation des cages d’escaliers existantes pour desservir de nouveaux logements.

Le projet s’affirme comme une étape de construction à la manière des différents ajouts qui se sont greffés les uns aux autres pour générer l’îlot. La façade rigoureuse reprend le l’expression de mur troué qui qualifie l’îlot. Côté rue, le bâtiment est chapeauté d’un attique en cuivre, à la forme des toitures berlinoise.

Le choix de la matérialité s’inspire de l’attitude des îlots berlinois qui affichent des façades très soignées sur la rue à l’inverse des cours, où l’économie des moyens est de mise. Sur rue, les niveaux légèrement décalés réinterprètent les marquages horizontaux des anciens bâtiments. Le socle est exprimé au moyen d’un traitement en béton lisse alors qu’un béton hydro-démoli donne du relief aux étages supérieurs. A l’inverse, dans les cours, les façades sont très dépouillées, avec un crépi périphérique et de simples ouvertures.