XLM

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7017 Flims,
Suisse

Publié le 10 août 2018
Burkhard Axel
Participation au Swiss Arc Award 2018

Perspective extérieure depuis le plateau Référence - Peinture de J.W. Turner aux Grisons Perspective extérieure depuis la vallée Perspective intérieure salon Perspective intérieure atrium Perspective intérieure salle de repas Perspective intérieure chambre Perspective intérieure longe

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Fuorcla Raschaglius, 7017 Flims, Suisse
Projekttyp
Projets d'étudiant·e·s
Achèvement
07.2018

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
de 6 à 10 étages
Nombre de sous-sols
2 étage
Nombre d'appartements
60
Surface utile
5700 m²
Volume bâti
33'740 m³

Description

A 2500m d’altitude, aux Grisons, vient s’intégrer l'hôtel "XLM". L'architecture est caractérisée par une radicalité géométrique poussée au paroxysme, une expression austère exaltant la nature du lieu et questionnant le rapport entre exactitude artificielle et le mystique naturel.

Comment imaginer une architecture sans contexte bâti, dans un paysage dessiné par les contours des montagnes, là où une nature rocheuse immaculée se dresse pour offrir un environnement utopique dans lequel l’architecte doit adopter une position claire. Tel est l’exercice ci-présenté, comprenant l’intégration d’un complexe hôtelier à 2500 mètres d’altitude sur le plateau de « Raschaglius », dans les environs de Flims, dans le canton des Grisons en Suisse.

«L’utopie» est la composante génératrice du projet, qui trouve son identité architecturale par l’expression d’une radicalité géométrique poussée à son paroxysme, jouant avec les formes pures, la symétrie, la rotation. Ainsi, l’architecture s’intègre en s’opposant à la nature de son contexte. Volontairement austère, le caractère brutaliste du bâtiment amplifie l’authentique beauté de son environnement, comme pour maintenir une claire distinction entre naturel et artificiel, comme deux extrêmes qui se touchent et coexistent dans une certaine harmonie.

Guidé par cette prise de position claire, le projet «XLM» se traduit par une forme pure, un cube, venant s’asseoir et fédérer sur le plus haut point du site. Il incarne un repère paysagé visible depuis la vallée, se référant aux châteaux et donjons présents dans la région. Tout le bâtiment est pivoté de 45° en rapport au nord, ce qui signifie que le sommet du carré généré en plan est exactement orientée sur le sud. Comme pour appuyer cette dissonance harmonique entre nature et architecture. Cette précise rotation appuie le caractère artificiel de l’objet et se retrouve dans la conception spatiale de son architecture. Elle permet également d’offrir aux 4 façades des vues très différentes, tantôt contre la roche, tantôt contre l’horizon, comme une tentative de capitaliser optimalement les richesses présentes sur le site.

L’organisation des plans résulte des intentions conceptuelles évoquées ci-dessus. Le tracé régulateur s’identifie par l’usage de la symétrie, du carré, ainsi que de la rotation de 45°, enrichissant les qualités spatiales. Tous les espaces sont intégrés dans un même raster, appuyant la force plastique et la rationalité de l’ouvrage. Le centre de l’organisation spatiale est définit par un atrium carré pivoté de 45° se développant sur toute la hauteur du bâtiment. Dans les étages, les espaces se répètent et rayonnent sur les 4 faces du cube, c’est ainsi la nature qui s’invite comme seul paramètre variable, décidant de l’atmosphère de chaque espace, maintenant un statut de rôle principal.

Le rez-de-chaussée intègre les fonctions publiques majeures du bâtiments, réparties dans 4 espaces identiques sur double hauteur. Ces espaces sont caractérisés par 4 poteaux carrés soutenant les façades et traduisant l’essence du concept architectural. Ils sont le seul indice extérieur de l’usage de la rotation de 45° comme base d’organisation des plans.
L’ascension dans les niveaux supérieurs s’effectue via deux escaliers alternés jouant avec l’orientation du visiteur, qui reprend conscience de sa position exacte qu’en atteignant sa chambre. Ceci mélange la beauté de la nature à un effet de surprise, dans un projet pourtant extrêmement clair et géométrique.

L’architecture joue sur l’alternance «visible / invisible», les vides sont connectés entre eux, offrant des perspectives traversant / connectant les espaces, tantôt introverti, tantôt extraverti. Ceci offre au bâtiment une dimension humaine par le fait que les ambiances sonores, les lieux, les vues se rencontrent et donnent vie au projet. L’homme devient le «liant» entre nature et artefact. Tous les espaces sont dans leur géométrie caractérisés par la présence d’un ou plusieurs murs pivotés de 45°, ce qui donne à l’architecture une certaine complexité / plasticité.

L’usage de beton rouge ainsi que la profondeur des ouvertures en façade appuient l’aspect artificiel, sculptural et utopique de l’architecture tout en renforçant le caractère de repère paysager. Volontairement irréaliste d’un point de vue de la faisabilité, «XLM» cherche davantage à questionner le rapport complexe entre l’architecture et la nature, la quête de la constitution d’un lieu démunit de toute intervention humaine.

Le projet découle de la lecture du paysage et matérialise la volonté d’exalter la nature, intégrant une tension dans le calme, générant un regard évasé sur les relations entre la glaciale exactitude de l’artificiel et le mystique du naturel.

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