
Cinémathèque suisse
,
Suisse
Publié le 10 juin 2016
EM2N, Mathias Müller, Daniel Niggli, Architekten AG ETH SIA BSA
Participation au Swiss Arc Award 2016
Données du projet
Données de base
Données du bâtiment selon SIA 416
Description
Le charme spécifique de l’actuelle Cinémathèque suisse tient paradoxalement à son aspect simple et utilitaire. La demeure de la mémoire collective nationale cinématographique: un ensemble de baraques, modeste, plus assujetti au contenu qu’à son contenant. Le projet accepte cette situation initiale et l’adopte. La structure de l’existant, un arrangement linéaire et sériel de bâtiments, est complétée par des ajouts et des extensions pour former un ensemble composite et plurivoque de corps de bâtiments de longueurs variées. Seule la tête de l’édifice se distingue par une façade taillée en biais; le bâtiment acquiert un visage. Le principe de juxtaposition des corps de bâtiments est également perceptible à l’intérieur. Les trois distributions principales superposées au sous-sol, rez-de-chaussée et premier étage transpercent les compartiments parallèles et font apparaître cet arrangement séquentiel. La relation entre les salles de réunion suspendues et le hall d’entrée ainsi que la salle d’exposition en double hauteur est assurée par des baies vitrées. Celles-ci permettent des percées visuelles latérales et dans la profondeur ainsi que l’évocation d’effets cinématographiques comme la composition et le montage. Alors que les secteurs publics et toutes les places de travail sont concentrés dans Penthaz I, les archives proprement dites peuvent être conçues comme un dépôt totalement souterrain de l’autre côté de la route. Les effets secondaires fonctionnels et atmosphériques sont par cette configuration limités au minimum absolu. Penthaz II devient en quelque sorte un bunker super-fonctionnel conçu pour une conservation optimale des trésors culturels. Une disposition urbanistique se forme simplement en réagissant à l’étendue du paysage de surfaces agricoles avoisinantes et confère une adresse claire et précise à l’institution de la Cinémathèque suisse. La façade d’acier oxydé, un matériau industriel doté d’un aspect chaleureux, enveloppe tout le bâtiment et réunit les parts existantes et nouvelles. La lente érosion de ce matériau naturel fait référence à la fonction de conservation de l’archive et confie au complexe une identité particulière. Le paysage de toits, modulé et compact, formé de pans inclinés et végétalisés, rappelle le thème des sites de production industrielle ou les studios cinématographiques.