Immeuble en pierre et en bois
,
Suisse
Publié le 21 mars 2024
Atelier Archiplein Sàrl
Participation au Swiss Arc Award 2024
Données du projet
Données de base
Données du bâtiment selon SIA 416
Description
Issu d’un concours, ce projet consiste en la réalisation de dix logements sociaux et d’un atelier de réinsertion au bord du Rhône. Il s'agit d'un immeuble en pierre massive structurelle et planchers bois.
Situation initiale
Le projet prend place dans le centre historique de Genève, sur l’une des dernières parcelles constructibles au bord du Rhône. La Fondation Nicolas Bogueret souhaite réaliser des logements sociaux au cœur du quartier des finances et des banques. La rue de la Coulouvrenière est jalonnée de bâtiments typiques industrielles du 19ème siècle, ils présentent une écriture architecturale rationnelle et efficace. Les principes de composition et de modénature du projet réinterrogent et renouvellent le dialogue avec ce tissus local et affirment son identité d’immeuble de logements et d’accueil du public.
Ébauche du projet
Construire en matériaux naturels est pour nous l’occasion de questionner le mode de production actuel du bâtiment à l’aune des problématiques environnementales et climatiques. Cette recherche d’alternatives possibles vise à répondre à l’urgence de la refonte des modèles tout en revendiquant une filiation avec les savoir-faire constructifs séculaires. Loin d’une posture nostalgique ou archaïsante, nous souhaitons aujourd’hui inscrire nos réalisations dans la continuité de ces expériences tout en gardant une approche réflexive à leur égard. C’est par l’association savante des apports valables de l’histoire et les performances des techniques actuelles que nous contribuons au développement d’une architecture en pierre massive qui exprime l’esprit du temps.
Fort de ce principe, le projet développe un langage architectural simple et rationnel qui combine la pierre et le bois. L’intégralité de la structure verticale est ainsi composée de pierre massive. Le mur de refend, noyau intérieur et les planchers bois donnent ainsi à voir la beauté et la brutalité de la matière depuis les abords comme au cœur de l’ouvrage. Ainsi, le principe de plan consiste en une façade en pierre massive porteuse qui forme la couronne extérieure de l’ouvrage et en un noyau intérieur porteur également en pierre massive. Il en résulte un plan libre et ouvert qui sera habité de cloisons légères et réversibles définissant l’espace de l’habiter, pour un temps seulement.
Étude du projet
Habiter le fleuve, d’apparence très rigoureuse, cette composition structurelle permet dans les faits de libérer les aménagements intérieurs des appartements de toute structure porteuse. L’immeuble rassemble essentiellement de petits appartements qu’il faut savoir distribuer efficacement. Dès lors, une coursive est implantée sur rue. Cet espace, à la fois distribution et balcon, offre ainsi des possibilités de partage, de coliving et d’appropriations potentielles en secteur dense.
Le choix s’est alors porté sur l’expression d’une grille structurelle qui définit des remplissages vitrés de grandes dimensions, cet élément dialoguant finement avec le contexte proche. Le rapport à la rue, le rapport à l’eau et la frontalité sur l’espace public ouvert sont des occasions d’ingérer des allèges protectrices, des assises et des variations de trame. En somme une vibration de la composition de la façade qui ancre le bâtiment dans la spécificité de son rapport au site.
Réalisation
Au-delà de la question de l’usage de la maçonnerie de pierre ce qu’il faut souligner ici, c’est la stricte combinaison de la pierre et du bois qui participe à la résolution des questions structurelles et sismiques sans recours à des chaînages ou inclusion de béton armé. Par chance, l’histoire des restaurations sur monuments historiques nous offre un panel remarquable de contre-exemples à ne pas suivre et milite pour une approche respectueuse de la nature même de la matière et du bon usage de cette dernière. Ainsi, l’étude du plan de calepin, des angles de coupes, des principes d'harpage joue un rôle déterminant dans la résolution des questions de stabilisation de l’ouvrage, dans le plus pur esprit classique. En parallèle, une approche d’ingénierie ambitieuse s’attaque à la résolution des questions sismiques normatives en considérant la pierre dans sa faculté première, sa résistance à la compression. De là, l’idée de contraindre le noyau par des tirants autonomes trouve son sens. Une forte pression sur les murs en U est exercée en tête, le rendant tellement rigide que cet ensemble formé de blocs simplement hourdés à la chaux est aujourd’hui en mesure de reprendre tous les efforts sismiques par simple compression. Seul élément en béton armé présent dans l’ouvrage, la cage d’escalier est totalement dissociée de la structure, tel un meuble glissé dans l’ouvrage.
Particularités
Construire en matériaux naturels est pour nous l’occasion de questionner le mode de production actuel du bâtiment à l’aune des problématiques environnementales et climatiques. Cette recherche d’alternatives possibles vise à répondre à l’urgence de la refonte des modèles tout en revendiquant une filiation avec les savoir-faire constructifs séculaires. Loin d’une posture nostalgique ou archaïsante, nous souhaitons aujourd’hui inscrire nos réalisations dans la continuité de ces expériences tout en gardant une approche réflexive à leur égard. C’est par l’association savante des apports valables de l’histoire et les performances des techniques actuelles que nous contribuerons au développement d’une architecture en pierre massive qui exprime l’esprit du temps.
Fort de ce principe, le projet développe un langage architectural simple et rationnel qui combine la pierre et le bois. L’intégralité de la structure verticale est ainsi composée de pierre massive. Le mur de refend, noyau intérieur et les planchers bois donnent ainsi à voir la beauté et la brutalité de la matière depuis les abords comme au cœur de l’ouvrage. Ainsi, le principe de plan consiste en une façade en pierre massive porteuse qui forme la couronne extérieure de l’ouvrage et en un noyau intérieur porteur également en pierre massive. Il en résulte un plan libre et ouvert qui sera habité de cloisons légères et réversibles définissant l’espace de l’habiter, pour un temps seulement.
Le projet d'Archiplein a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2024 et publié par Valentin Oppliger.