Recompositions in Sceru and Giumello

Sceru et Giumello sont deux anciens villages à 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Après avoir été laissées à l’abandon pendant des décennies, j'ai commencé en 1994 à rassembler avec des amis les pierres des ruines éparses et à les redisposer selon leurs plans d'origine. J’interprète ces réorganisations comme la fin de l'anc.

[...] c'était d'abord un amoncellement de pierres qu'un spectateur ignorant aurait pu penser être de la pierraille qui aurait été poussée vers le haut par un coup de gel. Deux aides déplaçant des pierres en un peu moins de trois heures de travail assidu de sorte que quelque chose comme un centre et enfin une zone rectangulaire soient révélés, mettant finalement en lumière les fondations d'une ferme, qui, remplie de la masse de pierres, trace la forme d'un tumulus. L'image qui a conduit Adolf Loos à sa définition de l'architecture («Ici, quelqu'un est enterré, c'est de l'architecture») met au centre l’intérêt de l'opération menée par les deux aides: ils ont enterré une maison ici sur l’Alpe di Sceru.

Imaginez les deux qui continuent avec le même zèle à élever des monticules funéraires qui racontent des maisons, des écuries et des rues. Ce ne serait pas une bonne façon de sceller «l'émigration»? (ISBN 978-3-7643-8394-7)

Cet extrait de texte est tiré du catalogue d'une exposition qui a eu lieu en 2006 et dans lequel entre autres choses, a été publiée ma première réorganisation à Sceru en l'an 2000. A cette époque, les auteurs souhaitaient que nous continuions avec le même zèle. Aujourd'hui, plus de dix ans plus tard, non seulement les ruines de Sceru sont achevées, mais aussi celles du deuxième alpage: l’Alpe di Giumello.