Bâtiment de cour St. Peter et Paul

Dans les cours intérieures des immeubles en en îlot à Zurich, on trouve à de nombreux endroits ce que l'on appelle des «Hofgebäude». Ce type de bâtiment, généralement à un ou deux étages maximum, servait à l'origine d'atelier ou d'auberge pour les petits commerces de la ville. Aujourd'hui, les «Hofgebäude» abritent des utilisations de toutes sortes - bureaux, cabinets médicaux et commerces y sont aussi fréquents que les ateliers d'habitation ou les galeries.

Nous avons eu la chance de pouvoir développer un nouveau bâtiment pour la fondation de l'église paroissiale catholique dans la cour intérieure d'un îlot typiquement dense de Hallwylplatz, dans le quartier zurichois de Werd. Le maître d'ouvrage y exploite depuis de nombreuses années déjà le célèbre centre pour personnes âgées St. Peter und Paul.
Le nouveau bâtiment de la cour devait soulager l'espace de plus en plus restreint disponible dans le bâtiment existant et offrir un lieu à toutes les utilisations auxquelles la maison ne pouvait plus répondre en raison des exigences accrues en matière d'habitat pour les personnes âgées. En outre, le nouveau bâtiment offre la possibilité d'insuffler une nouvelle vie à la cour intérieure qui semblait quelque peu endormie et d'impliquer l'ensemble du voisinage dans la revalorisation de l'espace libre. Avec la référence au «Biergarten in Brannenburg» peint par Max Liebermann en tête, le rayonnement du nouveau bâtiment de la cour a été le point de départ d'un aménagement global de la cour, dans le cadre duquel les clôtures de délimitation particulières ont disparues et les différentes surfaces ont été regroupées au profit d'un revêtement de gravier uniforme.
C'est dans ce contexte que s'est développée l'idée d'un bâtiment de cour qui, en tant que pavillon, pourrait répondre à la fois aux exigences des nouvelles utilisations et à son potentiel supérieur de lieu de rencontre pour l'ensemble du voisinage. C'est ainsi que sont nés trois espaces empilés les uns sur les autres, identiques dans leurs dimensions mais très différents dans leur expression et leur aménagement respectif. Le rez-de-chaussée, vitré au maximum, est un espace polyvalent destiné en premier lieu aux résidents de la maison de retraite, qui peuvent s'y adonner à leurs loisirs, tels que la cuisine, la couture, le bricolage ou l'art floral. Grâce aux transitions fluides vers la cour intérieure, les fêtes de jardin qui seront célébrées ici à l'avenir avec les voisins apparaissent déjà dans l'esprit. Le toit en forme de tente en cuivre vert pré-oxydé souligne le caractère festif de la maison. Derrière les grandes fenêtres circulaires s'étendent, à hauteur de la cime des arbres, les nouveaux bureaux des collaborateurs. Les surfaces d'un blanc éclatant font ressortir l'interaction des géométries oscillantes et soulignent la légèreté de la charpente en bois. À l'opposé, la lourdeur terrienne de la nouvelle aula au sous-sol, dont la lumière zénithale derrière l'abside clarifie l'orientation de la pièce. Les trois salles sont reliées au mur coupe-feu du bâtiment voisin par un escalier en spirale qui rejoint le bâtiment existant au sous-sol et est surmonté d'une coupole hémisphérique au dernier étage. Posées ici sur le plus haut palier, les deux fenêtres rondes encadrent les façades de la cour des maisons d'habitation voisines et donnent le sentiment familier que cette maison a toujours dû se trouver là.