Crèche la Vufflantine

La Vufflantine est un projet d’intensification d’un site scolaire. Dans une logique de non-artificialisation du site, il a été choisi de surélever l’école existante, plutôt que de construire sur les terrains en pleine terre alentours. La crèche est construite en bois des forêts voisines.

Situation initiale

L’intensification des fonctions de l’école s’inscrit dans un développement long de diversification des types d’accueils, le rez-de-chaussée ayant déjà été adapté en UAPE. La crèche s’inscrit dans cette dynamique en augmentant la capacité d’accueil parascolaires de l’école, et donc le mélange générationnel sur site. La crèche a été développée dès le début en étroite relation avec les différentes parties prenantes. Un groupe de travail a été monté intégrant des membres de la commune, des enseignant·e·s de l’école, des membres de l’association exploitant la crèche, ainsi que des parents d’élèves.

Ébauche du projet

La crèche crée un espace doux, s’ouvrant vers le grand paysage et la lumière naturelle, tel un nid qui viendrait se loger sur un arbre pour héberger les premiers moments de vie des enfants. Cette surélévation est comme une grande toiture fibreuse et douce qui se glisse entre les toits existants. Le projet prend à l’ouest le profil de la salle de gym, à l’est un profil plus bas afin de conserver les vues de l’école. Au Sud, la toiture se prolonge pour la protection solaire passive. Au Nord, la toiture s’étend sur les espaces extérieurs pour les protéger de la pluie ou du soleil. Ces grands avant-toits en font une structure ouverte et poreuse, un grand abri ouvert à tous.tes.
La présence du bois, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur démontre une attention autant vers l’espace protégé de la crèche, que vers l’espace public qui se trouve qualifié par la présence de cet abri protecteur et chaleureux. Le rapport aux différentes échelles, de l’urbain au détail constructif, et l’apparente simplicité qui révèle au fil de l’observation une évidente complexité géométrique en fait un objet méditatif et atemporel, qui favorise expérience onirique du lieu.

Étude du projet

Les contraintes du site ont induit une géométrie souple et intégrée qui a engendré la conception d’une charpente complexe, dont tout le bois a été sourcé dans les forêts du triage communal, à une distance de moins de 15km de la crèche, permettant d'ancrer cette surélévation dans une histoire matérielle locale, mais aussi de réduire l’énergie grise de la construction. Le choix d'une structure légère en surélévation permet aussi de réduire au maximum l’impact sur le sol et sur les usages extérieurs du site. Le système constructif simple s’adapte de manière précise aux porteurs inférieurs préexistants. Ce système constructif permet ainsi une construction très rapide (6 mois entre le début des travaux préparatoires et l'ouverture) et a permis de minimiser les nuisances sur l'école.
L’inscription du projet dans la continuité des volumes bâtis a permis de réaliser des économies significatives au niveau de la construction, en évitant toutes excavations, mais aussi en se raccordant aux installations techniques existantes (chauffage à bois, électricité, eau potable, eaux usées). Au niveau de l’exploitation, le lien direct avec l’ensemble scolaire existant permet de rationaliser les travaux d’entretien. S'insérer entre deux bâtiments permet aussi de réduire par deux le volume de façade.

Le projet de Kunik de Morsier a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2024 et publié par Valentin Oppliger.