De la ferme à l'oasis de paix

L’objectif était de faire revivre la grange et l’écurie comme lieu d’activité économique – à l’endroit où l’élevage et l’agriculture contribuaient autrefois à l’autosuffisance. Aujourd'hui, c'est le centre de yoga et de méditation du client qui est responsable de l'approvisionnement. Cette transformation reflète non seulement une adaptation contemporaine, mais aussi un lien plus profond entre les racines agricoles traditionnelles et les besoins contemporains de bien-être intérieur et de soins personnels. L'ancien centre commercial connaît ainsi un développement semblable à une métamorphose dans lequel l'essence de l'autosuffisance est préservée dans un nouveau contexte et développée davantage à travers les pratiques du yoga et de la méditation.

Qu’est-ce qui rend cette mission architecturale particulière?
Le projet se distingue par un choix délibéré de solutions low-tech et par l’utilisation de matériaux naturels, fondée sur les structures existantes du bâtiment. Une préoccupation centrale était de préserver et de faire perdurer la tradition artisanale propre à ce lieu. Dans ce contexte, la contribution du charpentier a joué un rôle clé, puisqu’il a réalisé environ 90 pour cent des travaux.
La structure porteuse réalisée par le charpentier est particulièrement remarquable: elle a été conçue de manière à pouvoir être démontée sans effort. Cette approche permet de réutiliser les matériaux primaires et constitue ainsi une avancée claire vers la durabilité. L’emploi de longueurs standardisées de poutres en bois, ainsi que l’idée qu’elles puissent être réemployées dans cent ans pour d’autres usages, soulignent la volonté de proposer une méthode de construction durable à long terme.
L’entretien de toutes les surfaces en bois par un traitement à la lessive et au savon témoigne non seulement d’un souci esthétique, mais aussi d’un respect profond des propriétés naturelles du bois. Ces choix de conception traduisent un engagement fort envers la responsabilité écologique et la perpétuation du savoir-faire artisanal sur ce site singulier.

Quelle a été votre source d’inspiration?
En résumé, ce projet adopte une solution de type «pièce dans la pièce», qui préserve l’état existant de la structure. Un volume en bois a été inséré dans la grange, et des parties du matériau ont été retirées uniquement là où cela était nécessaire. La hauteur des espaces a été définie en fonction de leur surface, une décision inspirée par des principes d’architecture japonaise traditionnelle, où la hauteur d’une pièce suit une règle simple: 190 centimètres plus 9,4 fois le nombre de tatamis dans la pièce.
Cela a conduit à un espace de méditation plus bas et intime, tandis que la salle de yoga, pensée comme un lieu ouvert et public, a été conçue avec une hauteur plus généreuse. Cette variation dans la hauteur des espaces, alliée à l’approche selon laquelle la lumière est envisagée non seulement comme un élément fonctionnel mais aussi comme un matériau de surface, permet de générer des ambiances différentes, contribuant ainsi à une expérience spatiale riche et dynamique.

Quel rôle ont joué le site et l’existant dans la conception?
Ce projet puise son inspiration dans l’histoire riche du lieu, marquée par l’élevage et l’agriculture vivrière traditionnelle. Le choix de redonner à la grange et à l’étable une fonction utilitaire s’enracine profondément dans le lien avec l’histoire et l’héritage local. La maîtrise d’ouvrage s’est inspirée de l’idée de faire dialoguer les racines agricoles avec les besoins contemporains. Le concept d’intégrer un centre de yoga et de méditation dans ces bâtiments historiques découle d’une recherche d’équilibre entre tradition et modes de vie modernes. Le passé y devient une source d’authenticité et de durabilité, tandis que l’intégration du yoga et de la méditation propose une lecture innovante du bien-être et de l’autosuffisance.

Le projet de Studiogomez a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2025 et publié par Nina Farhumand. La version française a été revue par Estelle Gagliardi.