(Dis)Assembly – Reusing Modular Structures for Housing
,
Suisse
Publié le 18 juillet 2025
Universität Liechtenstein
Participation au Swiss Arc Award 2025
Données du projet
Données de base
Description
Le studio de projet a eu lieu durant le semestre d’hiver 2024/25. Il a été réalisé dans le cadre de l’enseignement du groupe de travail « Bâti existant & upcycling » sous la direction du professeur Daniel Stockhammer et de Csaba Tarsoly. Les étudiant·e·s suivant·e·s ont participé au studio: Ahmet Kemal Askar, Aleksandar Bacinski, Jakob Gabriel Bickel, Stacey Brown, Eda Buldas, Nevin Demircioglu, Boris Dobrinic, Martin Erwin Dupont, Sophie Feichtmair, Lorin Fidan, Luis Friedemann, Simona Gjorgjievska, Hannes Herzog, Franz Felix Juen, Mustafa Fafa, Ramon Kobras, Ondrej Koleno, Mervan Zorlu, Christian Schlag, Constantin Schubert, Shend Shillova.
Les initiatives zéro déchet, les mouvements de réparation et de seconde main font aujourd’hui partie intégrante d’un programme politique en faveur d’un tournant vers une utilisation plus durable des ressources et du bâti existant. L’«upcycling» – principe de réutilisation et de revalorisation en qualité supérieure – offre une approche essentielle pour préserver les valeurs matérielles (et immatérielles). Cette démarche exige une remise en question radicale des principes et processus établis: ce n’est pas une page blanche, mais un inventaire du bâti et des éléments de construction existants qui constitue le point de départ du processus de conception. Dans notre studio «Upcycling», la question centrale est toujours la suivante: comment concevoir et construire une architecture lorsque l’existant devient le point de départ du projet, et que le processus de conception est déterminé par des stocks hétérogènes, une disponibilité fluctuante, les traces du temps et des significations multiples?
L’analyse approfondie des éléments préfabriqués en béton a révélé d’importantes limites constructives. En particulier, il est apparu que ces éléments ne disposaient pas d’une couverture d’armature suffisante pour être utilisés en extérieur sans mesures de protection supplémentaires. Les étudiant·e·s ont donc été invité·e·s à développer des solutions architecturales et constructives adaptées, telles que des dispositifs de protection contre les intempéries, des concepts de revêtement ou des implantations alternatives à l’intérieur de structures bâties protégées.
Une thématique architecturale centrale a émergé du décalage entre les longueurs de poteaux et les portées de dalles disponibles, et les proportions usuelles dans la construction de logements. Ces divergences ont stimulé le développement de solutions spatiales et tectoniques expressives et souvent surprenantes. L’incompatibilité apparente des éléments réemployés s’est révélée – comme souvent dans les projets de réemploi réussis – être une contrainte féconde, menant à des architectures singulières et pleines de caractère. Les positions fondamentales dans les résultats des projets se sont articulées autour des principes de translocation, de réparation, de réutilisation et de revalorisation:
1. Translocation – Ce principe vise à réutiliser les éléments avec le moins de modifications possible, en conservant leurs principes constructifs et d’assemblage d’origine.
Exemple: Loft-Wohnen, projet de Franz-Felix Juen et Mustafa Karaaslan.
2. Réparation et réutilisation – L’inventaire existant des éléments est principalement conservé, tandis que l’enveloppe du bâtiment est reconstruite, en utilisant au maximum des composants de réemploi.
Exemples: Aleksandar Bacinski (thèse de master), Lorin Fidan et Sophie Feichtmair (5e semestre du bachelor) ont utilisé des éléments de façade horizontaux en position verticale, en conservant en grande partie la structure intérieure. Stacey Brown et Jakob Bickel (5e semestre du bachelor) ont réassemblé tectoniquement les panneaux de façade. Christian Schlag (thèse de bachelor) a habillé la structure en béton existante, consoles comprises, de briques réemployées, créant ainsi des pilastres expressifs structurant la façade.
3. Revalorisation – Ce principe consiste à utiliser les éléments principalement dans de nouvelles fonctions. C’est le plus exigeant sur le plan constructif, mais il génère des solutions formelles particulièrement expressives et surprenantes par la réinterprétation des fonctions initiales.
Exemples: Ondrej Koleno (thèse de bachelor) a réinterprété les éléments nervurés de dalle comme panneaux verticaux de façade. Eda Buldas et Nevin Demircioglu (1er semestre du master) ont utilisé des coupes de dalles comme dalles de sol pour une piazza – telles des incrustations valorisant l’espace extérieur élargi et la piste de danse.
Les semestres de projet s’organisent méthodiquement en deux phases: analyse et synthèse. Le semestre est accompagné d’interventions spécifiques apportant des connaissances techniques et contextuelles. Une semaine de séminaire thématique, placée entre la phase d’analyse et la phase de conception, permet un approfondissement du sujet central du semestre.
1. Analyse – L’existant comme ressource
Le point de départ est l’analyse minutieuse de l’existant et des documents d’archives. Les éléments de construction sont inventoriés de manière systématique, documentés en DAO et reconstitués à l’échelle 1:20 – en tant que collection tangible d’éléments dotés d’un potentiel formel et structurel. Parallèlement, des références appropriées sont étudiées, en lien avec le site, le volume bâti et le programme, selon leur typologie et leur qualité atmosphérique.
La semaine de séminaire permet d’approfondir un aspect du thème du semestre. En semestre d’hiver 2024/25, à Madrid et à Cordoue, elle porte sur la réutilisation dans l’histoire de la construction, l’assemblage et les typologies de logements.
2. Synthèse comme méthode de conception – de la mise en forme à la recherche de forme
Les résultats de la phase d’analyse – études sur les bâtiments donneurs, inventaire des éléments, typologies d’habitat et modèles atmosphériques – ainsi que les connaissances acquises durant la semaine de séminaire sont réunis autour d’une idée forte pour le site et le programme. Les éléments complémentaires doivent provenir de bourses aux matériaux existantes, avec documentation de la source et passeport matériau. Les matériaux neufs ne sont admis que dans des cas justifiés et doivent être issus de sources locales et écologiquement durables – par exemple : terre crue, bois non traité ou autres matériaux circulaires.
L’objectif est une œuvre architecturale conçue comme un dépôt habité de composants réutilisables, marquée par une clarté tectonique et une densité atmosphérique.
Enseignants associés :
Pascal Gnädinger, Gnädinger Architektur-Modellbau (maquette)
Christian Baudet, Atlas Tragwerke (structure & statique)
Stéphan Zimmerli, scénographe (photographie & ambiance spatiale)
Le projet de la Universität Liechtenstein School of Architecture a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2025 dans la catégorie Next Generation et publié par Nina Farhumand.