La Feuille

 
1814 La Tour-de-Peilz,
Suisse

Publié le 28 mars 2024
Link Architectes SA
Participation au Swiss Arc Award 2024

vue nord est couvert extérieur C extérieur B extérieur E extérieur A extérieur A patio C intérieur B intérieur E intérieur E patio E

Données du projet

Données de base

Catégorie de projet
Type de bâtiment
Achèvement
11.2023

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
1
Nombre de sous-sols
1 étage
Nombre d'appartements
6
Surface de terrain
1721 m²
Surface de plancher
687 m²
Surface utile
687 m²
Volume bâti
4080 m³
Coûts de construction (BKP 2)
4,0 mio. CHF
Places de parking
7

Description

Le projet s'inspire de la typologie d’une exploitation agricoles ou les espaces s’étalent à même le sol, sur un seul niveau. Il en ressort une idée dont l’esprit et la forme singulière raconte l’histoire du lieu. Le concept s'apparente à un hybride entre habitation et construction paysagère.

Situation initiale

Le site est un ancien verger, au nord d'une propriété dominée d'une villa bourgeoise du début du 20ème siècle. Les limites du lieu se sont formées à la suite de la modification des infrastructures au début du siècle dernier. En légère déclivité vers l’ouest, le terrain est bordé par un cordon boisé au sud. Du nord à l’ouest, le chemin de Béranges complète la ceinture et contextualise la parcelle. L'objectif des maîtres d'ouvrage était de trouver une solution architecturale optimale pour préserver et améliorer les qualités existantes du lieu dans un contexte hétéroclite.

Ébauche du projet

Le parti pris est de communiquer avec la topographie en travaillant la manière avec laquelle le projet se cale dans le sol, afin d'offrir une réponse constructive adaptée à la légère pente. Une strate du sol est extrudée pour former la base thématique fondamentale d'une habitation, le toit.
Un toit capable de protéger l'ensemble de ces habitants, évidé de quelques cours intérieures pour l’indispensables apports de lumière au cœur des logements. L'empreinte du projet résulte de la forme de la parcelle, en demi-lune. Dans une approche pragmatique des contraintes réglementaires, le concept réparti la totalité des surfaces habitables sur un niveau, abritées sous cette grande feuille de béton. Sorte de surélévation de la topographie du terrain, elle protège les compartiments échelonnés dans la pente.
Les six habitations contiguës sont traversantes, toutes desservies individuellement par une loggia. Les quatre logements centraux sont composés de deux travées assemblées autours d'un patio à l’image d’un riad. Située au coeur des logements, cette pièce à ciel ouvert joue le rôle de puit de lumière. Une ambiance sécurisante ressort de ce dispositif qui génère une qualité d’espace réconfortante, une sensation d'être dans le sol. Les logements situés aux extrémités amont et aval s'adaptent à la géométrie. Ils profitent d'une portion de façade plus généreuse qui offre une diversité typologique.

Étude du projet

La matérialité est représentative du concept structurel avec une tripartition; socle, corps et couronnement. Le socle est l'assise des habitations. Structure en béton aux trois quarts enterrée, il s'adapte au terrain formant les paliers des habitations révélant la topographie. Un traitement brut du béton accentue sont rapport au sol à l'image d'une fondation usée par le temps, synonyme de pérennité. Le socle recèle un petit sous-sol regroupant les espaces secondaires et techniques. La structure du corps repose sur cet escalier géant. Elle est composée de murs traversants superposés aux décrochements du socle, délimitant les compartiments des habitations. En tant que vertèbre principale, les murs mitoyens affirment leur relation structurelle en restant bruts à l'image du socle. Ceinturée d'une peau de bois, l'enveloppe du corps affiche un caractère non structurel et volontairement abstrait de par sa modénature. Le couronnement est l'élément majeur du projet. Il abrite et protège d'un seul geste et termine la structure. La dalle de toiture, positionnée parallèlement au terrain originel et recouverte d'une épaisse strate végétale, produit le mimétisme conceptuel. Depuis l'extérieur, la toiture n'a pas de relation structurelle visible au socle hormis la nervure du couvert. Malgré son apparence, volontairement massive, cela lui apporte une certaine légèreté lui conférant un caractère ambivalent, entre structure et artifice.

Réalisation

En addition de ces caractéristiques formelles d’ombrage, la composition de la toiture végétalisée apporte un confort thermique supplémentaire. À terme, le développement des plantes contribuera à tisser un environnement sain, partiellement réminiscent de la biodiversité présente avant la construction. Le projet est raccordé au réseau de chauffage à distance. L’énergie est produite localement dans la station de pompage locale située sur la rive du lac Léman. Ces deux propriétés confèrent à l’ouvrage une sobriété énergétique pérenne et stable. Dans ce sens, une base de ventilation naturelle est assurée par de simples tirettes taillées dans les cadres de fenêtre en bois. Les installations électriques sont limitées aux standards dans une approche technologique humble. Les panneaux photovoltaïques s’inscrivent au-dessus du couvert, sur la portion froide de la toiture. Les façades du corps sont en sapin. Tantôt menuiserie, tantôt structure composite isolée en laine minérale. Abritées sous les avant-toits, leur durabilité est renforcée, réduisant ainsi les travaux d’entretien.

Le projet de link Architectes a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2024 et publié par Valentin Oppliger.

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