Maison dans la cour

Le quartier d’habitation Matthäus, conçu pour les ouvriers du petit Bâle, a été construit en à peine plus d'une décennie. Entre 1890 et 1900, un quartier caractérisé par des constructions régulières en bordure d'îlot a vu le jour en peu de temps. Comme dans de nombreuses arrière-cours, une petite entreprise artisanale s'est installée ici directement derrière la maison d'habitation. L'atelier de deux étages a déjà subi quelques modifications au fil du temps et sera maintenant surélevé afin de créer une pièce supplémentaire sous le toit, qui servira d'espace de travail, de logement et de studio pour les invités.

Tout en conservant les lignes de faîtage et d'égout, le toit a été ouvert en son milieu pour obtenir à la fois plus de hauteur et une nouvelle bande de fenêtres. Les matériaux existants ont été adaptés et réutilisés. Les poutres déformées et tordues ont également été démontées, découpées, brossées et remises en place. Les entailles des panneaux de contreplaqué préfabriqués avec précision laissent apparaître des traces du temps passé. À l'extérieur, la tôle en zinc finement ondulée cherche à répondre aux constructions mi-industrielles, mi-éphémères de l'arrière-cour.

L'atelier abritait un atelier où de nombreux produits en bois étaient fabriqués pour toute la ville. Des cadres, des balustrades, des bougeoirs, des baguettes de billard, mais aussi des baguettes de tambour et des cliquets pour le carnaval de Bâle.

La charge de l'ensemble du toit est supportée par un pilier central, qui échappe toutefois à la logique statique. Dans la forme la plus défavorable que l'on puisse imaginer, l'anneau laminé en acier tient un plaidoyer pour la création au-delà de la rationalité et de la quête utilitaire des Lumières. Dissoute et recouverte d'une laque scintillante comme un bijou, cette figure de support, seul élément statique visible, ne parle pas de portage et de charges, mais de légèreté et de gaieté. Le principe de travailler un pilier de manière à ce qu'il ne soit plus reconnaissable en tant que pilier ne fascine pas que nous, mais semble avoir toujours été un thème depuis le début de la construction.