Maison de la Tourbière

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2316 Les Ponts-de-Martel,
Suisse

Publié le 04 avril 2024
Frundgallina SA
Participation au Swiss Arc Award 2024

La Maison de la Tourbière, association de différents langages, historiques et contemporains, ruraux et urbains Façade côté jardin avec son annexe en bois Salle polyvalente, lieu reconfiguré et agrandi Chambre d’hôtel Brique terre-cuite et carreaux de grès des locaux sanitaires Salle du restaurant avec ses boiseries historiques en sapin et son nouveau plancher en frêne massif Salle du restaurant, nouvel espace où se mélangent nouveaux et anciens matériaux Espace majestueux du centre d'interprétation présentant l'historique des tourbières et de la vallée Nouvelle poutre en treillis en épicéa brut de sciage pour renforcer les pannes existantes et permettre de créer l'espace de muséographie Hall d’accueil et vente des produits locaux Cage d’escalier historique valorisée Chambre d'hôtel côté rue avec ses parois à couvre-joint et ses boiseries Façade côté rue depuis le centre du village Façade côté rue avec au premier plan le nouvel avant-toit coiffant l’entrée Etat avant travaux en 2022

Données du projet

Données de base

Catégorie de projet
Type de bâtiment
Achèvement
02.2024

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
de 3 à 5 étages
Surface de terrain
1439 m²
Surface utile
1090 m²
Volume bâti
4500 m³
Coûts de construction (BKP 2)
3,9 mio. CHF

Description

La transformation de l’Hôtel-Restaurant du Cerf des Ponts-de-Martel en la Maison de la Tourbière vise, d’une part, à positionner au-devant de la scène un patrimoine paysager de valeur nationale, et d’autre part, à rétablir au centre d’un village reculé une attractivité sociale et culturelle.

Situation initiale

L’hôtel du Cerf des Ponts-de-Martel est connu dans la région neuchâteloise pour son passé touristique. À l’abandon depuis quelques années, dans un état déplorable, il a été racheté par un groupe d’habitants du village. Ces derniers ont créé, d’une part, une société coopérative, et d’autre part, une fondation avec pour objectif la valorisation d’un patrimoine bâti et paysager. Par ce biais, ils ont ensuite cherché activement un financement pendant plusieurs années. En parallèle, ils ont lancé à quatre bureaux d’architecture un appel à projets avec quelques intentions sommaires.

Ébauche du projet

A l’origine du projet, nous avons longtemps réfléchi au contenu exact du programme avec la Fondation de la Maison de la Tourbière. Nous l’avons, dès le début du processus de réflexion, confronté à la substance bâtie existante historique, certes vétuste et maltraitée au fil des ans par des interventions lourdes, mais encore sur pieds. Une analyse fine a été réalisée afin de comprendre parfaitement l’histoire, le développement, les interventions, la structure et les principes constructifs des composantes existantes du bâti nouvellement acquis par la Fondation. Le budget à disposition, issu essentiellement de dons publics et privés a également fixé le cadre et influencé directement le concept d’intervention. Le volume à transformer s’est avéré rapidement trop conséquent par rapport aux moyens à investir. Nous avons ainsi proposé d’élever un mur mitoyen, construit précisément sur un axe séparant historiquement deux corps de bâtiment. Cela nous a permis clairement d’identifier deux secteurs, l’un représentant les deux tiers du volume à disposition à l’intérieur duquel nous avons réparti le nouveau programme des locaux, l’autre, le tiers restant, maintenu en l’état comme potentiel de développement ultérieur. Ce geste nous a permis de réorienter la construction dans le sens rue-jardin et de retrouver une hiérarchie spatiale proche de celle du 18ème siècle.

Étude du projet

Cette réalisation s’inscrit dans les préoccupations actuelles: réutiliser au lieu de démolir; réhabiliter avant de construire du neuf; valoriser et moderniser un patrimoine bâti. La structure porteuse, maltraitée et abîmée, a entièrement été consolidée. Reconstruite localement dans la continuité des traces historiques, selon des procédés excluant l’utilisation du béton au profit du bois massif local et de la brique de terre-cuite, elle participe à la définition des pièces de vie. Les parties historiques patrimonialement intéressantes ont été mise en valeur. Les éléments de l’enveloppe, sols, parois, toitures, ont été complétés de matériaux isolants sans en altérer leur identité. Les nouvelles interventions se révèlent pour en comprendre leur sens, en toute simplicité. Elles dialoguent avec la substance historique. Les matériaux bruts ont été privilégiés, choisis et employés pour ce qu’ils sont. Bois, terre-cuite, grès, plâtre, se côtoient. Là, un papier peint d’époque, ici un pilier de brique témoin d’un agrandissement passé. Le soir, le tout s’éclaire de lampes sphériques, déclinées en applique murale ou en plafonnier, parfois suspendues en solitaire ou en grappe. Joli jeu d’équilibriste, entre histoire et modernité, l’architecture de la Maison de la Tourbière peut être qualifiée d’honnête et franche, comme étant en quête d’intemporalité.

Le projet de frundgallina architectes a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2024 et publié par Valentin Oppliger.

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