Quartier Oassis

Sur une ancienne friche industrielle de l’Ouest lausannois, la démarche a consisté à créer un nouveau quartier qui soit à la fois dense, mixte et interconnecté par les différents types de mobilité.

Situation initiale

Les longs des axes routiers, les bâtiments reprennent la géométrie des voies. Ils contribuent ainsi à reconnaître les axes urbains existants, tout en protégeant le cœur du site des émissions sonores. La hauteur des bâtiments décroît ensuite progressivement en direction du sud, tout en suivant la pente naturelle du terrain. Cette stratégie permet d’offrir un dégagement optimal pour les logements et de valoriser l’exposition privilégiée des façades selon leur orientation.

Ébauche du projet

La définition précise de cinq entités – trois îlots ouverts, un pôle tertiaire et un jardin public avec le pavillon communal – permet de souligner la présence d’un nouveau lieu de vie dans le territoire. En termes d’expression architecturale, les îlots (unités A, B, C) mettent en scène un contraste explicite entre des façades extérieures au caractère minéral (éléments préfabriqués en béton) et des façades intérieures se revendiquant d’un caractère plus léger (revêtements métalliques). Le concept architectural du bâtiment administratif (unité D) inverse la logique expressive des îlots, le bâtiment étant très vitré à l’extérieur et organisé autour d’un atrium minéral en son cœur. Figure de proue du quartier, cet édifice se présente sous la forme d’un monolithe anthracite réfléchissant, qui offre une grande souplesse d’organisation au niveau des typologies de bureaux. Le parc public, connecté aux autres espaces publics environnants, accueille la maison de quartier (unité E). De forme courbe et d’expression vitrée, le pavillon accueille la bibliothèque communale, le centre de jeunesse Transit et une salle polyvalente.

Étude du projet

Le nouveau quartier résidentiel mixte Oassis a intégré dès les prémisses de sa conception architecturale, des solutions novatrices en termes de durabilité en milieu urbain. Les cœurs d’îlots sont des parcs présentant une riche diversité biologique en pleine zone bâtie. Un aménagement végétal spécifique à chaque îlot caractérise chacun de ces espaces. Les toitures des bâtiments intègrent de vastes surfaces de jardins potagers favorisant une production maraichère locale pour les habitants du quartier. Au cœur du site, un jardin public est également créé.

Réalisation

Le nouveau quartier a avantageusement remplacé un site logistique désaffecté. Proposer des aménagements offrant une diversité d’usages, une mixité sociale et générationnelle, une grande biodiversité a été un moteur dans la motivation des acteurs du projet. Les immeubles d’habitation (unités A, B, C) abritent des logements de typologie variée et des activités en rez-de-chaussée. Cette valorisation des rez-de-chaussée par des programmes tertiaires (restaurants, commerces, fitness, crèche) contribue à dynamiser le quartier. Au cœur du site, un vaste jardin public avec le pavillon communal est également créé. Les aménagements extérieurs se prolongent sur les toitures des bâtiments avec de vastes surfaces de jardins potagers favorisant une production maraichère locale pour les habitants du quartier tout en permettant aux utilisateurs-trices de créer des liens.

Particularités

Au niveau du bâti, la morphologie des bâtiments, de même que la qualité thermique de l’enveloppe, contribue à limiter les besoins de chaleur et à favoriser les apports solaires. Au niveau du non-bâti, l’étroite collaboration entre les mandataires a permis de restreindre au maximum les sous-sols en dehors des emprises bâties : le résultat est un projet paysager essentiellement en pleine terre. Cela permet de mettre à disposition un milieu très favorable pour les végétaux, de réduire les coûts (surfaces sur dalle généralement très couteuses) et de lutter plus efficacement contre les îlots de chaleur (transpiration importante). Au niveau de l’exploitation du quartier, une association de quartier a été créée et agit conjointement avec Patrimonium et Légumes Perchés (agriculteurs urbains qui gèrent les potagers en toiture) et le centre Transit notamment pour la mise en place d’activités de sensibilisation et de partage de connaissance dès le plus jeune âge, impliquant les enfants du quartier dans divers processus participatifs (permaculture, pédibus, échange de livres, etc.). Citons encore que Patrimonium a fait appel à Romande Energie pour la mise en place d’un micro-réseau privé d’électricité (microgrid), au sein du quartier, faisant ainsi figure de précurseur sur le marché romand de l’immobilier. Tous les bâtiments du quartier sont labellisés Minergie. Label BREEAM niveau very good pour le bâtiment administratif (unité D). L’ensemble du quartier est intégralement chauffé à biomasse, grâce au chauffage à distance CriCAD, qui valorise chaque année environ 10'000 tonnes de déchets de bois issu de déchetteries, de chantiers ou de la grande distribution. Les toitures des bâtiments accueillent par ailleurs une vase centrale photovoltaïque d’environ 1650 panneaux solaires couvrant une surface de près de 2600 m2 répartis sur quatre bâtiments, produisant annuellement l’équivalent de 493'500 kWh.