Rénovation d'un immeuble du XVIIIème Siècle

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1510 Moudon,
Suisse

Publié le 06 février 2023
Outsider.Architecture SA
Participation au Swiss Arc Award 2023

Façade principale Étude de notaire salle de réunion_étude de notaire Sous-sol étude de notaire Salle de douche studio Salle de douche studio Cuisine studio Chambre studio Cuisine studio combles Cuisine et entrée studio combles Salle de douche studio combles Entrée studio combles Cuisine loft Chambre loft

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Rue de Grenade 3, 1510 Moudon, Suisse
Catégorie de projet
Type de bâtiment
Achèvement
12.2022
Liens

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
de 3 à 5 étages
Nombre de sous-sols
1 étage
Nombre d'appartements
8
Surface de terrain
190 m²
Surface de plancher
120 m²
Surface utile
500 m²
Volume bâti
2350 m³
Coûts de construction (BKP 2)
1,5 mio. CHF
Nombre de postes de travail
1
Places de parking
4

Description

Projet de transformation et de rénovation lourde d'un immeuble du XVIIIème siècle d'inspiration baroque classé 2 à l'inventaire et de son annexe dans le centre historique de Moudon.

Situation initiale

Le projet est situé dans le cœur historique de Moudon. L’ensemble est composé de deux corps de bâtiment classé 2 à l’inventaire. L’immeuble historique donne sur la rue de Grenade. En continuation de celui-ci se trouve une annexe industrielle construite en hourdis de béton dans les années 20. Celle-ci donne sur une cour intérieure et la Mérine, un petit canal d’origine moyenâgeuse.

Ébauche du projet

Jusqu’à récemment encore, l’immeuble historique servait d’habitation sur trois étages, alors que le rez et l’intégralité de l’annexe était voués à des activités de vente et de stockage de mobilier. L’imposant mur pignon de la façade Nord-Est a été habillé d’une enseigne publicitaire en guise de clin d’œil historique à l’ancien propriétaire du lieu. L'aménagement des combles, la division de l'appartement par pallier et la transformation de l'annexe a permis de créer sept logements et un commerce.

Étude du projet

Le classement à l’inventaire du bâtiment a posé de véritables défis en terme d' isolation de l’ensemble. Car les normes énergétiques s’appliquant à la rénovation d’un bâtiment classé à l’inventaire sont les mêmes que celles d’un bâtiment des années 60, ou une isolation périphérique règle vite le problème. Le bâtiment historique a été traité avec des produits les plus naturels possible. L’imposant mur pignon a cependant joué un peu en notre faveur. Celui-ci a été piqué, puis enduit d’une couche d’isolation type «Hagatherm» à base de chaux. Le toit quant à lui a été isolé avec de la ouate de cellulose offrant une bonne inertie thermique journalière afin d’offrir le meilleur confort possible à l’appartement des combles. Le traitement de l’annexe, compte tenu des impératifs légaux, non dérogatoire, nous a obligé à utiliser des isolants synthétiques, et ce depuis l’intérieur, classement à l’inventaire et protection ISOS du site oblige. Un traitement particulièrement soigné a été apporté aux ponts de froid. La totalité des fenêtres des bâtiments ont été assainies par l’adjonction de sur-cadre extérieurs avec du verre isolé.
La partie historique initialement chauffée par radiateur électrique, et l’annexe non chauffée, ont permis de repenser le système de chauffage. Bien que le gaz ait été choisi pour des raisons pratiques et économiques, l’utilisation de radiateurs surdimensionnés ont permis d’abaisser la température générale du système de chauffe.

Réalisation

Les contraintes historiques du bâtiment principal, notamment les faibles hauteurs des premiers étages ont imposé l’utilisation d’éclairages horizontaux intégrés au plafond ou aux murs d’une part; et de l’autre la recherche d’espace horizontal afin de compenser cette faible verticalité. Une approche en U: «entrée-cuisine, salon, zone de nuit et d’hygiène» a été appliquée sur la totalité des studios de la partie historique, afin de privilégier la lumière naturelle entrant depuis la rue dans la zone de vie.
Cette recherche de lumière se retrouve dans les combles ou les ouvertures ont été limitées par les contraintes des monuments historiques. Ce qui a poussé à la conception d’un espace ouvert délimité par le bloc «cuisine-rangement» afin de laisser traverser la lumière de part et d’autre tout en préservant l’intimité de chaque pièce. Une «prise de lumière» à la manière d’une manche à air d’ancien navire, vient compléter cette recherche de lumière en apportant la luminosité nécessaire le matin dans la salle de douche.
L’espace commercial du rez, exploité par une étude notariale, avait les mêmes contraintes initiales: soit un volume bas, étroit et de grande longueur. La solution trouvée a été l’utilisation d’un mur de brique de verre pour la salle de conférence du notaire, offrant la luminosité nécessaire et une bonne isolation phonique, tout en préservant l’intimité.

Particularités

Les normes feu nous obligaient de démolir le piller métalique porteur se trouvant au centre du bureau de notaire, ou de le couvrir d'une peinture expensive et protectrice en cas de feu. Le budget du projet ne nous le permettait malheureusement pas. L'idée nous est alors venue de substituer sa fonction porteuse par une segmentation longitudinale de l’espace permettant de le libérer de la fonction porteuse de ce pilier ancien, symbole du droit établi, celui-ci méritait en effet d’être préservé vu la fonction du lieu.

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