Surélévation d'un immeuble historique

Surélévation d'une annexe d'immeuble historique dans le vieux bourg de Moudon afin d'y créer un appartement de trois pièces avec terrasse.

Situation initiale

Lors de la réalisation de la rénovation de l'immeuble historique et son annexe, nous nous sommes retrouvés devant la problématique du toit plat de l'annexe. Celle-ci était censée initialement être une terrasse commune pour tous les locataires de l'immeuble. Mais ce concept impliquait des problèmes d'entretien et de responsabilité des locataires avec peu d'avantages car le bâti limitait l'apport de soleil et les constructions envoisinantes très proches rendait son utilisation peu aisante.

Ébauche du projet

Les impératifs du lieu nous ont fait resortir les concepts essentiels du projet:
- respect du bâti , notamment la toiture du bâtiment historique et son intégration dans le projet.
- intégration du volume et de la matérialité dans l'éxistant.
- intimité de l'habitat malgré la promiscuité environante

Étude du projet

En partant des restrictions constructives du RPGA du centre historique de la ville de Moudon, on a opté pour une solution «hors norme» dans sa matérialité (ardoise naturelle) et la structure de base (toit à la Mansart). Ces deux choix ne respectaient pas le règlement communal ou seul les tuiles en terre cuite et les pentes de toit traditionnel du bourg historique étaient permises. Ce choix initial a été cependant accepté par les monuments historiques (le bâtiment est noté deux à l'inventaire), car le toit à la Mansart s'avérait une solution dans le respect de l'époque de construction de l'annexe et le choix de l'ardoise en découlait logiquement.
Une autre volonté initiale était le respect du bâti adjacent. On est donc intervenu sans toucher cette toiture du 18ème siècle, mais en se glissant dessous. La forme du toit finale est la résultante de cette contrainte. il est composé de six pans à la manière d'un diamant. Une attention toute particulière a été faite pour la terrasse qui donne sur l'échappée du canal médiéval de la vielle ville, afin de limiter le vis-à-vis important, la vue est limitée latéralement par des sortes d'œillères pour se protéger du regard des voisins et canaliser la vue sur l’échappée du canal.

Réalisation

L'accès limité et les contraintes de la physique du bâtiment existant nous ont tout de suite dirigé vers une structure préfabriquée en bois qui a été montée en un jour et demi. Le choix initial de l'ardoise pour la totalité de la toiture, nous a obligé d'utiliser une double peau en tôle ondulée afin d'assurer l'étanchéité du terrasson, habituellement réalisé en zinc. Car l’utilisation de l’ardoise sur les pentes faibles ne garantit pas son étanchéité en raison des remontées capillaires. Cette utilisation exclusive donne un aspect très minimaliste au projet et en harmonie avec les formes tranchées de la toiture. Les façettes de la toiture se retrouvent dans l'espace intérieur brute de traitement.