Trasformazione di case fatiscenti
,
Suisse
Publié le 19 avril 2023
squadra.works
Participation au Swiss Arc Award 2023
Données du projet
Données de base
Données du bâtiment selon SIA 416
Description
Le village de Mosogno di Sotto compte plus de maisons que d'habitants. En autoconstruction, de jeunes architectes et des amis bénévoles ont transformé des murs abandonnés en habitations simples, en collaboration avec des artisans locaux.
Situation initiale
Mosogno di Sotto est situé au loin de la seule route qui dessert la vallée escarpée de l'Onsernone. Un escalier de pierre de 300 marches mène à la structure médiévale du village. On y trouve l'ancien moulin Casetta et l'ancienne ferme Casa Giuseppina. Tous les étages des maisons sont accessibles de plain-pied grâce à la pente. Dans cette situation topographiquement complexe, l'état des lieux a été réalisé au moyen de scans 3D, de photos et de mesures manuelles. Les maisons, inhabitées pendant des décennies, présentaient des dégâts dus à l'humidité et des plafonds en partie effondrés.
Ébauche du projet
Les transformations intérieures se font à partir des divers éléments trouvés sur place. Les espaces avec plafonds effondrés ont été transformés en pièces hautes, les vieilles pierres d'angle en lavabos, les lavabos en pierre en nouvelles cuisines et les foyers ouverts en poêles. Les murs de pierre autrefois humides ont été partiellement recouverts de l'intérieur d'un enduit à la chaux isolant. Les chambres des maisons abandonnées ont été en grande partie conservées.
Vivre à Mosogno di Sotto c'est s'adapter à chaque saisons. La surface utilisable des maisons, et donc la manière d'y vivre, évolue en fonction des saisons. Pendant les mois les plus froids, les poêles à bois ne chauffent que les espaces de vie et de sommeil essentiels. En été, les chambres non isolées situées sous les toits en pierre remis en état peuvent servir de couchages supplémentaires pour accueillir davantage de personnes.
Étude du projet
Le processus de construction a été un exercice d'équilibre entre les décisions prises sur place et une vision commune. Les transformations ont été réalisées par des artisans locaux, des amis et les architectes eux-mêmes. Des idées de vie communes et individuelles, une série de décisions consensuelles ainsi que des adaptations permanentes à la structure de construction existante ont été déterminantes. Des détails originaux ont permis d'inclure dans la transformation tous les éléments de construction qui ne devaient pas être remplacés d'urgence.
Réalisation
La transformation des murs abandonnés a suivi un ordre de priorité clair: les matériaux et l'équipement trouvés sur place ont été réutilisés et remplacés uniquement lorsque cela était nécessaire. Lorsque c'était le cas, on a travaillé avec des éléments de construction encore intacts provenant du réservoir de matériaux que recelaient les ruines du village. Seul le strict nécessaire a été apporté au village. Tous les matériaux de construction ont dû être descendus à pied ou acheminés par hélicoptère. Les matériaux locaux déterminent le projet: le châtaignier et le gneiss d'Onsernone.
Particularités
L'autoconstruction a permis de procéder en permanence à des adaptations à la substance bâtie trouvée sur place. La présence sur place a permis d'anticiper les surprises que recelait la substance historique du bâtiment. C'est ainsi que des chambres entières, jusqu'alors murées, sont apparues dans la pente au moment de la transformation. Dans ce projet, le processus de construction collective a été plus marquant que l'idée d'un objet fini.
Depuis la transformation, la vie a repris ses droits dans les murs autrefois abandonnés. Les nombreux participants à la transformation restent en contact avec les habitants de Mosogno di Sotto. La question de savoir comment le vaste patrimoine bâti du versant sud des Alpes peut être utilisé de manière moderne est également pertinente au-delà de ce village. La frontière entre conservation muséale et interventions trop intensives est étroite: la gestion des nombreuses autres maisons abandonnées reste un défi.
Le texte a été formulé par les architectes dans le cadre de la soumission du projet pour l'Arc Award 2023 et traduit en français par Valentin Oppliger.