Bâtiment administratif à Epagny-Gruyères

Dans une zone artisanale, au milieu des hangars industriels, un bâtiment, symbole du savoir-faire d’une entreprise spécialisée dans la construction en béton.
La démarche des architectes a été celle de vouloir rendre d’une part hommage à l’expérience ancestrale du métier de maçon et d’autre part appliquer des technologies expérimentales contemporaines. Dans l’histoire des compétences techniques du maçon, deux méthodes sont à considérer comme le fondement de cette profession: l’empilage et la stéréotomie.
L’empilage est le processus de superposition d’éléments solides (briques ou pierres) qui, par le moyen d’un collant (chaux ou ciment), permet de construire des murs.
La stéréotomie est la technique de découpage et d'assemblage qui permet de faire tenir statiquement un ouvrage composé par différents modules (voutes, arches). La combinaison de ces deux techniques nous a permis de développer l’aspect formel du bâtiment. Trois volumes bien distincts les uns des autres se superposent et, par leurs géométries autonomes et différentes les unes des autres, donnent une image d’équilibre à l’ensemble.
La matérialisation d’une telle démarche a été développée avec des techniques innovatrices. L’entreprise Bugnon Construction, maître de l’ouvrage, avec ses ingénieurs, a étudié un système constructif pour les 3 corps du bâtiment, où le béton armé a été poussé à ses limites statiques par l’intervention de systèmes de précontrainte horizontale combinée à une précontrainte verticale.
Dans ce bâtiment, les étages restent décalés par rapport à l’étage inférieur avec des porte-à-faux de 30 mètres de long. Les trois étages expriment ainsi les parties du programme: un rez-de-chaussée massif et opaque accueille le dépôt de la société propriétaire de l’immeuble et fonctionne comme une base solide pour l’ensemble du bâtiment. Les deux autres étages en forme triangulaire, décalés l’un par rapport à l’autre, accueillent les bureaux ouverts sur la vue du château de Gruyères. Ces étages seront reliés par un espace traversant verticalement la volumétrie de l’immeuble, où un escalier sculptural se développe à travers la lumière zénithale pour rejoindre les différents niveaux.