Immeuble de bureaux l'Orangerie

L'immeuble de bureaux L'Orangérie, situé dans le quartier de Lyon-Confluence, a été conçu par Clément Vergély Architectes et Joud Beaudoins Architectes. Construite en terre battue, la façade remarquable dispose d'arcs paraboliques de trois étages qui atteignent une portée d'environ 4,75 mètres à l'extrémité inférieure. Avec un volume de trois étages seulement, la construction est nettement plus petite que les immeubles d'habitation environnants. Une exigence qui découle du plan directeur du quartier, planifié par Herzog & de Meuron.

Ébauche du projet

L'ancien marché, dont une partie a été conservée, a constitué une référence pour la conception du bâtiment. Tout en tenant compte des exigences esthétiques, l'attention s'est également portée sur une méthode de construction présentant une teneur en carbone aussi faible que possible. Dans ce contexte, de la terre battue a été utilisée pour la construction du projet. Il s'agit d'un matériau local et caractéristique de la région. Cependant, en 1856, un décret impérial a interdit l'utilisation de la terre crue à Lyon, après qu'une inondation a emporté une grande partie des bâtiments construits en terre crue. L'ouvrage expérimental avait donc un double objectif: travailler avec un matériau de construction extrait dans un rayon de 30 kilomètres et réintroduire l'argile comme matériau brut dans le contexte de la construction urbaine. La structure portante du bâtiment est également la pièce maîtresse du projet.

Étude du projet

Comme l'Orangerie du Parc de la Tête d'Or à Lyon, l'ouvrage dispose de 14 arcs. Pour l'aménagement de ces arcs, 286 blocs de terre crue ont été fabriqués sur place. Une machine pour tamiser et compacter la terre a été explicitement conçue pour le projet. Grâce à la contribution de l'entreprise Le Pisé et du bureau de statique Batiserf, ce projet non conventionnel a pu être réalisé. La base des voûtes est constituée de pierres de Villebois massives d'une hauteur de deux mètres. Les murs du rez-de-chaussée, d'une épaisseur de 0,8 mètre, sont réduits à 0,6 mètre au premier niveau et à 0,5 mètre au niveau supérieur. Au sommet, une épaisse couverture en pierre de Villebois protège l'ensemble de la structure.
Au milieu du bâtiment, le couloir en bois divise l'objet en deux volumes carrés. Les poutres en bois des plafonds et les murs intérieurs en argile confèrent aux pièces une atmosphère brute et sourde. Grâce aux caractéristiques et à l'épaisseur des murs, le bâtiment ne nécessite aucune isolation supplémentaire. La toiture végétale plantée par Michel Desvigne est accessible aux utilisateurs de la maison et contribue à réduire les températures. Malgré la complexité de sa conception, le bâtiment a permis la réintroduction de l'argile comme matériau de construction local à Lyon.

Le texte de Clément Vergély architectes a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2024, traduit par Valentin Oppliger et publié par Sabrina Hobi.