Immeuble Vaulruz

La construction d’un immeuble de 6 appartements propose une densification douce du bourg de Vaulruz. Le projet allie tradition locale et industrialisation contemporaine dans un bâtiment conçu en bois. Le rapprochement des caractéristiques rurales et urbaines crée un hybride «rurbain».

Situation initiale

L’architecte rêve fréquemment d’être son propre maître d’ouvrage. Cette opportunité, rendue possible par l’héritage d’une parcelle au centre du bourg de Vaulruz, s’est offerte à l’un des associés du bureau Dreier Frenzel. La valeur du terrain et la valorisation des prestations d’architecte ont permis le financement du projet.
Originaire de Vaulruz, le maître d’ouvrage souhaitait s’engager dans une démarche de durabilité locale en proposant une offre de logements collectifs. Le cahier des charges se focalisait sur une construction bois et une mise en architecture des qualités sociales.

Ébauche du projet

Situé dans le bourg protégé de Vaulruz en Gruyère, le bâtiment se compose de six appartements et d’un local collectif mutualisé. Le plan en L préserve et entoure un noyer, élément identitaire du site. Cette morphologie en angle s’inspire des villas urbaines multifamiliales mais répond aussi par mimétisme aux bâtiments ruraux typiques de la région.
Ce mélange des genres fait naître une «rurbanité», qui se traduit non seulement par les besoins d’une population de locataires-pendulaires expérimentant quotidiennement la proximité entre ville et campagne, mais aussi par une approche architecturale qui instaure un dialogue entre le contexte vernaculaire et la formalisation d’une architecture contemporaine.
La forte déclivité du terrain naturel a permis de disposer l’entrée de l’immeuble au niveau inférieur dans une échancrure de l’angle nord du bâtiment et d’orienter les appartements sur le jardin collectif sur la crête de pente.

Étude du projet

La création d’appartement jouissant d’une triple orientation sur le paysage environnant a généré une typologie articulée autour d’un noyau central, qui organise les percées visuelles et les circulations entre les différents espaces.
Le soubassement en béton sert d’assise à la construction entièrement en bois des étages. Dans ce même esprit « rurbain », les façades en bois offrent une lecture différenciée selon les orientations : des tavillons traditionnels réalisés par un artisan local sont utilisés pour les façades latérales, alors que les pignons et la découpe de l’entrée révèlent une mise en œuvre industrialisée issue de la préfabrication.
Une collaboration étroite avec l’artiste Simon Deppierraz dans la cage d’escalier a permis d’anoblir les matérialités et l’éclairage. En complément de cette intervention, les sols des paliers ont été réalisés en auto-construction avec le réemploi d’anciens cadres de fenêtre coulés dans une chape bois-plâtre.