Transformation et agrandissement du Kurtheater

1611 von 3771

 
5400 Baden,
Suisse

Publié le 02 juillet 2021
Martin und Elisabeth Boesch Architekten
Participation au Swiss Arc Award 2022

Vue de la toiture du théâtre. Pour l’agrandissement  de la toiture de la cage de scène, les dalles existantes ont été complétées par de nouvelles dalles et posées  en quadrillage. Le bâtiment du théâtre ainsi que la tour de la scène ont  été agrandis de deux trames,  de sorte qu’une entrée des artistes soit créée sur la Parkstrasse. En arrière-plan,  le nouveau foyer Boesch. Vue du foyer et de  l’escalier menant à la  salle. Le vitrage prolongé vers le haut derrière  un talon du faux plafond est visible sur la gauche  de l’image. Le lien visuel établi entre le  parc et le foyer situé au  bord de la Parkstrasse permet de communiquer également avec le foyer Sachs. Bancs avec  motifs en liège vert placés le long de la façade. Les nouvelles dalles de quartzite carrées de  sol du hall sont posées  en diagonale comme les originales. Le vert des nouvelles lampes et le  jaune de la paroi ont été déterminés par des analyses des couleurs existantes. Pour le nouvel escalier de l’arrière-scène, les rampes existantes ont été réutilisées dans la mesure du possible. Chaque rangée de sièges  a été élargie de quelques centimètres. Les sièges  ont été dotés d’un nouveau revêtement et rénovés comme les lampes trouvées dans la chape.

Données du projet

Données de base

Catégorie de projet
Achèvement
01.2020
Liens

Données du bâtiment selon SIA 416

Surface de plancher
5500 m²
Volume bâti
21'500 m³
Coûts de construction (BKP 2)
34,5 mio. CHF

Description

Cure de théâtre équilibrée

En 1939, le projet «Bolero» de la toute jeune architecte Lisbeth Sachs remporte le concours du nouveau Kurtheater de Baden. Soixante ans plus tard, certaines parties du théâtre sont classées au patrimoine cantonal, et le théâtre doit être transformé et agrandi.

Les travaux s’achèvent en 2020, treize ans après le concours remporté par Elisabeth et Martin Boesch Architekten. Le théâtre se présente à nouveau dans toute sa splendeur. En période de pandémie, la réouverture a valeur d’affirmation. Le foyer Sachs transparent, en particulier, qui se prolonge comme une oreille dans le Kurpark, souligne la valeur accordée à la culture. À Baden, «Voir et être vu» est une chose importante à laquelle Lisbeth Sachs, fille d’un ingénieur autrichien du groupe de construction de machines BBC, accorda déjà un rôle central pour l’élaboration de son projet.


Évolution des besoins
Pour son projet, Lisbeth Sachs, alors jeune étudiante en architecture, s’inspire non seulement de son stage effectué chez Alvar Aalto, mais observe également le contexte de l’exposition nationale et du concours de la maison des congrès de Haefeli Moser Steiger à Zurich.
Sachs place l’ébauche de son théâtre, qui doit remplacer son prédécesseur, un bâtiment romantique et allongé situé au milieu du parc, au bord de l’importante Parkstrasse. Bien que le terrain à bâtir soit plat, elle développe une promenade topographique qui commence à l’entrée, sous un avant-toit en baldaquin. Le visiteur est guidé à travers le hall jusqu’à l’angle situé un demi-étage plus haut, dans le foyer ovale. De là, requinqué et amusé, il accède finalement à la salle par un escalier arrondi.
La hauteur du théâtre et l’emplacement du projet de Lisbeth Sachs provoquent des recours et des discussions et retardent finalement le chantier de treize années. L’implantation au bord de la route s’avère néanmoins favorable compte tenu du succès du théâtre. En 1952, trois ans seulement après l’achèvement du théâtre, il est complété par un bâtiment de studios. En 1965, l’avant toit est transformé en un véritable deuxième foyer conçu par les architectes locaux Dorer, Bölsterli et Weidmann. La cage de scène est rapidement rehaussée. Le théâtre est équipé d’un système de chauffage et de ventilation qui permet de poursuivre les représentations pendant les mois d’hiver.
Dès lors, le théâtre attire plus de 40 000 visiteurs par an et jouit d’une excellente réputation dans la région et au-delà.

The show must go on
Le concours de projet de transformation et d’agrandissement de 2007 est le résultat d’une longue préparation. Il est remporté par le projet «équilibre» d’Elisabeth et de Martin Boesch de Zurich, qui ajoutent habilement au foyer Sachs une couche spatiale qui s’étend le long du parc jusqu’à la rue, où ils intègrent un nouveau hall d’entrée. En raison des réserves émises par le service du patrimoine, le projet est modifié et les deux foyers sont séparés.
Un vitrage isolant dévoile aujourd’hui l’intervention subie par le foyer Sachs pour le climat. Les poteaux ronds en acier ont été en partie remplis et le toit a été isolé et – pourvu d’une pente légèrement plus prononcée – couvert de tôles d’aluminium neuves. À part cela, l’état original du théâtre semble avoir été préservé. Même les lustres reconstruits rappellent les années 1950.
Les architectes ont conservé la structure portante du foyer des années 1960. Le foyer a même été repris à taille égale par symétrie et se prolonge à son tour dans le parc, créant ainsi un lien visuel avec le foyer Sachs. Les deux espaces d’accueil semblent danser ensemble, ce que soulignent aussi les poteaux coniques de la zone d’entrée que les architectes ont inversés à l’intérieur du foyer. Le revêtement de plafond en bois d’orme microperforé coupé en panneaux triangulaires et rectangulaires, comme dans le foyer Sachs, est fixé à des hauteurs échelonnées entre les poteaux. La façade cubique initiale en béton a été remplacée par une façade métallique précise et un vitrage plus grand. Le revêtement de sol choisi est en quartzite comme dans le foyer Sachs, sauf qu’il est coupé en dalles rectangulaires posées librement avec des joints de largeurs variables.


Theaterindustrie
Le nouveau foyer offre suffisamment de place pour de petites occasions, avec une vue dégagée sur le parc. Dans la salle de théâtre, les rangées de sièges ont été étendues. Le théâtre compte aujourd’hui près de 600 places et est le plus grand du canton. Les professionnels du théâtre et la scénotechnique disposent également de plus d’espace. En tout, le programme du concours exigeait une augmentation de la surface utile de 50 pour cent. L’espace de scène prolongé de deux champs remplit deux exigences supplémentaires du concours: un espace situé derrière la scène et une salle de répétition ont été ajoutés. La protection contre les tremblements de terre est assurée aujourd’hui par des éléments qui ne sont presque plus visibles.
Bien que le bâtiment compact du théâtre ne soit pas classé au patrimoine, les architectes ont subtilement adapté ce grand volume bâti à l’architecture existante. Les artistes accèdent maintenant au théâtre par la nouvelle entrée des artistes située au bord de la Parkstrasse, et par une cage d’escalier supplémentaire qui mène à de nouveaux locaux modernes. Les différentes nuances de vert reprennent les couleurs du quartzite verdâtre des Grisons utilisé dans le foyer Sachs.
La taille actuelle du théâtre n’est pas visible. La façade tramée a été prolongée de manière imperceptible. La cage de scène agrandie dans le style contemporain existant a un petit air presque industriel que lui confère son revêtement en plaques Eternit et Eternit ondulé de couleurs standards, ici toutefois avec la face arrière au caractère textile. Messieurs Brown et Boveri seraient ravis.

Elisabeth Boesch, architecte chez Boesch Architekten GmbH, au sujet de la toiture Fural:
La partie existante de la salle du théâtre et de la cage de scène et l’agrandissement du côté nord ont été recouverts d’une nouvelle toiture Fural. Le système Fural est une toiture «fermeture éclair», lancée vers 1950. Ce système a déjà été posé sur le Kurtheater en 1952 par la ferblanterie Schoop de Baden-Dättwil.

Elisabeth Boesch, architecte chez Boesch Architekten GmbH, au sujet des plaques Texial et Ondapress:
Une isolation thermique extérieure et un revêtement en plaques Eternit ont été posés sur la façade existante et l’agrandissement de la cage de scène du côté nord. Comme en 1952, des plaques Eternit à ondulation fine (Ondapress 36) ont été choisies pour la terminaison supérieure. Des plaques Texial ont été posées sur la partie inférieure. L’aspect textile gaufré des plaques est velouté et ressemble à celui du béton brut de l’époque.

Texte: Claudia Frigo Mallien

Première publication: Magazine de la Documentation suisse du Bâtiment 2021.4

192267877