Un panneau isolant à base de fibre de verre fait des merveilles à Donneloye
A Donneloye, dans le Nord vaudois, cette jolie villa récemment construite ne dépare pas dans ce quartier en bordure de nature. Moderne, bien pensée, avec quelques panneaux photovoltaïques en toiture, elle cache pourtant sous ses tuiles une isolation inédite. Son propriétaire a été l’un des premiers en Suisse à poser sur les chevrons des panneaux isolants Isorigid, confectionnés à base de fibre de verre (et non pas en fibre de bois comme cela se fait généralement).
«Pour construire notre maison, explique le maître d’ouvrage, nous avons fait appel à un architecte local et fait travailler uniquement des artisans et petites entreprises de la région: maçon, plâtrier, charpentier, carreleur… Dans le même état d’esprit, j’ai eu l’occasion de tester ces nouveaux panneaux fabriqués à quelques kilomètres de chez nous, à Lucens.»
Il est vrai qu’Isorigid ne manque pas d’atouts pour séduire. L’un des premiers est son label Swiss made. En effet, les plaques sont conçues dans le canton de Vaud avec 80 pour cent de verre recyclé suisse et non pas, avec du bois, en Allemagne ou, plus loin, dans les pays de l’Est. A noter aussi qu’il est produit à 100 pour cent avec de l’électricité d’origine hydraulique locale.
Mais la fibre patriotique n’est rien, si le produit n’est pas à la hauteur. Et techniquement, ces panneaux sont particulièrement appréciables. La laine de verre a en effet des propriétés physiques assez exceptionnelles. En performance thermique pure, le fabricant Saint-Gobain Isover annonce un gain de 10 pour cent par rapport à la fibre de bois. Mais ce n’est pas tout. Ces nouveaux panneaux sont incombustibles et donc particulièrement sécuritaires quand on veut installer du photovoltaïque en toiture.

A l’usage, les panneaux Isorigid s’avèrent d’excellents isolants thermiques, été comme hiver. Leur incombustibilité est aussi un atout lorsqu’on pose du photovoltaïque. Photo Jean-A. Luque
«Nous sommes extrêmement satisfaits des performances de ces planches en fibre de verre, affirme le propriétaire. Thermiquement, on les apprécie en hiver, mais aussi en été. L’année passée, lors des grandes chaleurs qui atteignaient allègrement les 38 degrés, nous n’avons jamais eu plus de 25 degrés à l’intérieur de la maison. Et puis, phoniquement, c’est assez incroyable, on n’entend même plus la pluie ou la grêle qui frappe les tuiles. Mais, ce que nous avons le plus apprécié, c’est la facilité et la rapidité de pose.»
En effet, les panneaux Isorigid de 1,35m2 ont des dimensions particulièrement adaptées de 237x57 centimètres. Mais surtout ils se manient très facilement grâce à leur légèreté. Ils ne pèsent que 7,2 kg/m² contre 10 kg/m² pour la fibre de bois tendre. Un gain de 30 pour cent particulièrement notable pour les couvreurs et autres charpentiers.
«Avec leurs rainures et crêtes disposées à l’axe des panneaux, nous avons découvert que les panneaux sont recto verso, ajoute le maître d’ouvrage. Et leur texture les rend antidérapants. De plus, les ouvriers pouvaient marquer leurs repères avec un simple crayon de charpentier et faire leurs découpes – par exemple pour le conduit de la cheminée – au cutter. C’était royal. Résultat, ils ont travaillé vraiment vite et ont fini la pose en une journée à peine.»
Tous ces avantages ont un coût. A l’achat, Isorigid est un peu plus cher que son équivalent traditionnel : 14 fr. le mètre carré pour de la fibre de verre de 60 millimètres d’épaisseur contre 12 francs le mètre carré pour son équivalent bois. «Ce surcoût de 15 pour cent est dérisoire, affirme le maître d’ouvrage. Pour ma toiture qui fait un peu moins de 130m2, cela représente une différence de 250 francs. Mais ce surcoût a largement été compensé par la rapidité d’exécution et le gain sur la main-d’œuvre.»