Données du projet
Données de base
Données du bâtiment selon SIA 416
Description
En 1963, un concours a été lancé pour le complexe scolaire Mattenbach, remporté par Claude Paillard et Peter Leemann. À cette époque, le brutalisme connaissait son apogée, et le projet de Paillard a été conçu en «béton brut». D’autres exemples de cette approche sont le théâtre municipal de Saint-Gall ou la cité Grüzefeld à Winterthour, avec leurs façades préfabriquées. Pour des raisons économiques, la façade de l’école Mattenbach a été réalisée avec une isolation périphérique enduite. Cette construction, peu éprouvée, a rapidement montré des défauts, ce qui a nécessité une solution alternative: la façade actuelle, ventilée et recouverte de bardeaux en fibrociment. Le caractère plastique d’origine s’est ainsi perdu. Aujourd’hui, les techniques ont évolué, et l’isolation extérieure enduite est maîtrisée. Il est possible de revenir à la matérialité et à la conception prévues à l’origine.
La disposition des fenêtres reste inchangée, tout comme les piliers en béton en saillie qui les encadrent et assurent une fonction statique. Après le retrait de l’habillage existant, la façade sera reconstruite. Une nouvelle isolation en polyisocyanurate sera recouverte d’un enduit minéral épais puis d’un enduit de finition. L’isolation, combinée au matériau très isolant au niveau des linteaux, atteint un coefficient U inférieur à 0,2 W/m²K.Les piliers en béton apparent seront sablés et traités pour les protéger. Les éléments ajoutés répondent à des exigences techniques et esthétiques précises. Les linteaux et appuis sont repensés sous forme d’un duo d’éléments préfabriqués en béton, à arête rentrante. « La cohérence est une qualité essentielle de l’architecture », affirmait Claude Paillard – une exigence reprise aujourd’hui dans le projet de rénovation de la façade.
Des stores à lamelles motorisés, guidés par trois câbles, assurent la protection solaire. Fabriqués dans un alliage élastique, ils reprennent leur forme après des chocs, comme des ballons. Le paquet de lamelles s’intègre dans une niche de l’isolation, sans toucher au linteau en béton. La hauteur des fenêtres reste ainsi inchangée. Les nouvelles fenêtres bois-métal, avec deux vantaux d’aération et un vitrage fixe en allège, offrent aussi une sécurité contre les chutes. Le panneau d’allège se prolonge autour de l’angle de la façade jusqu’aux fentes hautes des salles de classe. L’aspect général retrouve ainsi une expression plastique, élégante et contemporaine. Un crépi lavé clair, à structure irrégulière, fait vibrer la surface au fil de la lumière. Les piliers bruts encadrent les fenêtres avec les nouveaux éléments en béton granuleux des linteaux et appuis. Les fenêtres bois-métal, anodisées dans un ton doré, contrastent avec les surfaces grises des embrasures. La façade proposée respecte le budget prévu. Le maintien du linteau en béton réduit les interventions dans la structure et limite les risques en cours de chantier. Des éléments de sécurité supplémentaires ne sont plus nécessaires. Des matériaux et techniques de qualité sont utilisés pour les piliers, le crépi et l’isolation performante. Cette solution offre une réserve budgétaire tout en atteignant les objectifs fixés.
Le projet de CBA Architekten a été publié par Nina Farhumand.