Dirty Harry

Le concept de base du projet, comme la construction en terre, les matériaux naturels et une cuisine de location dans les combles comme lieu public dans le quartier, a aidé sept amis souhaitant vivre ensemble à acquérir une parcelle de droit de superficie dans le site de Lysbüchel auprès de la fondation Habitat. L'équipe, composée d'architectes, d'artistes, de restaurateurs amateurs et de passionnés d'informatique, a poursuivi le projet sous forme de coopérative Point Commun. La maison de ville abrite onze appartements et, outre la cuisine de location au dernier étage, plusieurs espaces accessibles à tous les habitants, comme des chambres d'amis, des salles de bains et des réduits.

Flexibilité et caractère
L'essence du plan d'ensemble est basée sur une liaison spatiale entre le côté rue et le côté cour pour permettre de vivre en continu. La continuité spatiale et la transparence dans les appartements de taille réduite sont soulignées par des portes pivotantes sans cadre et à hauteur de plafond. Les appartements orientés est-ouest, d'une hauteur de 2,70 mètres, sont ainsi inondés de la lumière chaude du soleil. La rotation délibérée du noyau de l'escalier, formellement abstrait, permet une mixité variée des logements et confère une expression caractéristique à la façade au sein du quartier nouvellement développé de Lysbüchel Sud. Les chambres de commande peuvent être attribuées aux appartements en fonction des étapes de la vie des habitants. Des ouvertures hiérarchiques de différentes tailles, telles que des portes sans cadre, soulignent le lien spatial.

Partager au lieu de détenir
Au dernier étage se trouve une cuisine commerciale avec un rayonnement public qui est également conçue comme un lieu de rencontre pour les habitants. La grande terrasse à l'étage en attique et l'espace extérieur côté cour offrent des zones communes de différentes qualités. La cage d'escalier offre des surfaces utilisables supplémentaires pour les appartements et devient ainsi également un espace de communication.

Concevoir
La matérialisation de la maison est réduite à quelques éléments. Ils sont de nature constructive et n'apparaissent pas seulement à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur. Dirty Harry est ramenée à la simplicité de la nature et aux éléments de textures brutes, plutôt qu'au faux prétexte d'un espace cristallin avec une idéalisation matérialiste de la «perfection». Chaque élément de la façade est dérivé d'une saillie d'horloge constructive. La conception a ainsi été réduite à l'essentiel. La construction de la façade est une façade en briques d'argile à double paroi non portante. Les pierres maçonnées régulent le climat intérieur et ont été fabriquées en Suisse.
La matérialisation des appartements est volontairement composée de matériaux naturels non scellés, afin de pouvoir respecter les principes de la biologie de la construction. Ainsi, la maison se distingue des standards d'aménagement intérieur habituels, comme on en a l'habitude dans les logements locatifs en Suisse. Une fois adoptée, cette approche ouvre une porte sur une croyance séduisante qui a le pouvoir de changer la façon de penser et la perception générale de ce que sont réellement la beauté et l'esthétique et de ce qu'elles peuvent être.

La touche artistique
La rénovation des appartements et des murs en bois après un changement de locataire est un sujet de discussion dans la maison. Ici, nous traitons ces sujets dans la mentalité de l'ancien art japonais du kintsugi. Par analogie avec cette forme d'art, les murs en bois sont réparés. Les trous et les points de pression à l'intérieur sont affinés et rendus visibles. Cela permet d'augmenter la valeur des murs existants et non de les rabaisser par une mesure de rénovation standard. La patine fait partie de la maison et, avec le temps, ces petites taches bleues rendent tout l'intérieur plus vivant.

Le texte a été formulé par les architectes dans le cadre de la soumission du projet pour l'Arc Award 2023.