Similor

Le projet Similor propose 101 nouveaux logements développés en 9 bâtiments, liés par une seule forme urbaine. La parcelle, historiquement occupée par une usine de robinetterie, se situe à la croisée des chemins entre la ville et la campagne, le vieux et le nouveau Carouge.

Situation initiale

La friche industrielle laissée par l’ancienne usine de robinetterie possède des qualités bien particulières. En effet, chacune de ses limites est en contact avec un environnement différent: la colline boisée formée par la moraine, les bâtiments du vieux carouge, le dépôt en plein air de la brocante et enfin la rue du Tunnel en cul de sac, desservant les ateliers et artisans voisins.

Ébauche du projet

Les premières réflexions sur le projet se portent sur la volumétrie et les enjeux urbanistiques. Un travail avec les services d’urbanisme de la commune est engagé afin de pouvoir inscrire le projet dans une réflexion à plus grande échelle. Ainsi, en réponse à un désir de s’inspirer du vieux Carouge, la forme de l’îlot est privilégiée, mais à condition que ce dernier soit perméable et devienne le vecteur des flux de mobilité douce. Il s’agit alors de penser un îlot perforé par de grands passages au sol invitant les promeneurs, et de généreux décrochés dans les étages multipliant les césures dans le volume et permettant de faire rentrer le grand paysage tout en retrouvant une échelle de bâti propre au contexte.
Afin de raccrocher les futures constructions avec leur environnement, l’îlot développe également 2 longs bras qui le prolongent et définissent avec les bâtiments existants de nouvelles places publiques. Une succession d’espaces publics se décline avec le projet: une nouvelle place pour l’ensemble des habitants du quartier, tournée vers le vieux Carouge, des passages habités, des jardins et le cœur de l’îlot, propre aux habitants.
Pour minimiser les efforts et les coûts et en connaissance de la pollution du terrain, il est décidé que le sous-sol de l’ancienne usine soit maintenu et réutilisé pour les futurs logements. Il en est de même des anciennes structures industrielles de stockage dont l’infrastructure en béton est réutilisée pour être convertie en abris à vélo.

Étude du projet

Inspiré de la cité sarde, le projet Similor recherche les qualités de village dans la ville. La volumétrie du bâtiment découle d’une réaction à son contexte et d’un rapiècement du tissu urbain entre le Carouge historique et celui en devenir.
Les passages couverts mettent permettent d’induire le flux de la mobilité douce et de connecter l’îlot au reste du quartier.
Les décrochés dans le volume font rentrer le grand paysage dans la cour, et permettent la création de généreuses terrasses plantées sur lesquelles s’orientent les appartements.
Faisant référence au passé industriel du lieu et au caractère urbain du projet, l’extérieur de l’îlot s’habille de briquettes émaillées.
L’intérieur, revêtu de bois peint, est plus domestique, à l’image des cours du vieux Carouge.
L’orientation des typologies se détache des points cardinaux pour s’orienter en fonction des espaces publics, et tout particulièrement du cœur de l’îlot. En conséquence, l’ensemble des appartements traversant donnant sur la cour intérieure proposent leurs pièces à vivre, prolongées par de grandes loggias, plongeant sur le cœur de l’îlot. En effet, une grande volonté de dynamiser la cour mais aussi les passages couverts se manifeste par la mise en relation des futurs voisins, grâce aux typologies proposées. La volumétrie irrégulière du volume et les décrochés au sol et en terrasse impliquent que le projet ne permet pas d’étage type, et offre plus de 90 typologies différentes.

Particularités

Malgré sa taille importante, cette architecture permet un vivre ensemble mesuré entre l’intime et le collectif, le village et la ville.