Duplex B

Transformation d'un duplex à Bernex.

Situation initiale

Javier Müller a radicalement transformé cet appartement en duplex dans un bâtiment classé à Bernex. L’appartement sombre en mezzanine a été transformé en un appartement lumineux de deux étages avec beaucoup de potentiel.

Ébauche du projet

Ce couple et leur fille adolescente cherchaient à modifier l’ameublement de leur duplex afin d’avoir plus de flexibilité et d’espace à vivre. Ils ont fait appel à l’architecte Javier Müller, car ils savaient qu’il aimait la décoration intérieure et l’ameublement. Lorsque Javier Müller a vu pour la première fois le duplex à grand volume, il lui a paru évident qu’une intervention drastique s’imposait. «Le duplex d’un volume généreux était mal distribué… c’était très cloisonné.» Il a proposé d’améliorer l’espace de départ afin d’ouvrir le volume et de reconstruire l’étage supérieur utilisé jusque là comme une réserve. «Heureusement, le couple était très à l’écoute et m’a donné carte blanche pour réaliser leur rêve avec cependant un budget réduit.»
L’architecture lumineuse et détaillée de Javier Müller semblait faite sur mesure pour le couple. Monsieur travaille dans l’industrie horlogère, il est donc extrêmement précis et s’intéresse aux détails, Madame travaille dans un hôpital, sa préoccupation est la propreté clinique. «J’étais donc le bon architecte pour eux».

Étude du projet

Une composition artistique – Un volume traité avec un caractère sculptural émerge du sol en proposant une connexion verticale des deux niveaux. Cela permet la diffusion de la lumière ainsi qu’une continuité visuelle dans un espace fluide. Construit comme un objet, il devient le protagoniste du projet, marqué par un escalier en bois qui monte vers la lumière. Deux portes coulissantes intégrées séparent la cuisine et le séjour du dégagement de l’entrée. Des matériaux sobres mettent les éléments de menuiserie en contraste avec un sol minéral en béton. A l’étage, quelques percements introduisent la lumière sous les combles, traités avec un sol en chêne qui prolonge la montée de l’escalier. De grands guichets vitrés suivent la géométrie du toit et délimitent un nouvel espace flexible: bureau, chambre d’invités ou séjour.
Un travail d’abstraction à travers une matérialisation rationnelle de la forme, ce projet a la capacité de configurer l’espace pour trouver une cohérence entre l’ensemble et les parties. La forme répond strictement à la fonction délivrée de tout le superflu, une réduction à l’essence des formes ou ce qui ne semble pas avoir de justification apparente devient fondamentale, comme la couleur blanche des murs. Dans l’élimination de tout ce qui n’est pas lié à la fonctionnalité nous retrouvons une architecture élémentaire qui se veut atemporelle. Une architecture qui n’est définie que par la géométrie, la lumière et les proportions spatiales.

Réalisation

Une flexibilité de l’espace utilisé – Sur la nature de son inspiration, Javier Müller répond: «Le contexte, les maîtres d’ouvrage, le lieu. Je voulais un espace lumineux, fluide entre ces deux étages, une mezzanine avec une vue sur le salon, mais où chaque espace garde sa privacité. Le pari de ce projet était de redonner une cohérence à l’espace.» L’art aussi est une inspiration, un escalier qui s’élève vigoureusement sur le hall c’est une œuvre d’art. Chaque pièce a son espace, mais l’unité fonctionne. La flexibilité voulue par les maîtres d’ouvrage a pris forme, l’étage supérieur peut fonctionner comme séjour, bureau ou chambre d’ami. Tout l’espace est fluide et continu, on peut s’approprier ces lieux librement.
Texte: Marianne Kürsteiner