Ecole de commerce et de culture générale Sierre

4 von 16

 
6248 Sierre,
Suisse

Publié le 28 octobre 2021
Bonnard Woeffray SNC
Participation au Swiss Arc Award 2022

La résine extérieure Granoplast  teintée orange allie profondeur, esthétique et robustesse. De plus, la surface répond à l’usure des éléments extérieurs et aux passages répétés. Ce choix confère un léger relief au bâtiment tout en créant un effet boîte à lumière. La structure anguleuse capte le soleil sous différents angles  et change de couleur graduellement. Vu de l’extérieur, les étages reposent calmement et stoïquement les uns sur les autres. À l’intérieur, en revanche, les déplacements verticaux se font grâce aux escaliers sculpturaux qui permettent  de passer d’un programme à l’autre.

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Rue de la Mondereche 5, 6248 Sierre, Suisse
Catégorie de projet
Achèvement
01.2019

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
de 6 à 10 étages
Nombre de sous-sols
1 étage
Surface de plancher
11'220 m²
Volume bâti
516'000 m³
Coûts de construction (BKP 2)
45,0 mio. CHF

Description

Au sud des voies ferrées de la localité valaisanne se dresse un volume cubique, celui de la nouvelle École de Commerce et de Culture Générale. Située à un endroit stratégique, ce projet sert de tremplin au développement futur de la ville de Sierre.

Le bureau d’architectes Bonnard Woeffray de Monthey remporte le concours de la nouvelle Haute École de Commerce et de Culture Générale de Sierre en 2011. Le nouveau bâtiment prend place sur un site industriel exigu jusqu’alors occupé par une ancienne cave à vin. L’école est accessible par une passerelle traversant les voies de chemin de fer depuis le centre de Sierre. Cette construction offre ainsi de nouvelles perspectives dans le développement de la ville qui pour l’instant était principalement concentrée au nord de la ligne ferroviaire.

Superposition
L’architecture extérieure du bâtiment énonce clairement son identité. Épurée et contemporaine, elle exerce un fort impact visuel. Occupant une surface de 11 210 mètres carrées, le volume du bâtiment de 51 600 mètres cubes se distingue autant par sa forme que par sa matérialité, et ses façades en verre, habillées de garde-corps en bardage plissé inox poli miroir, en révèlent la structure. De fait, ces détails laissent présumer les programmes scolaires répartis sur les cinq niveaux à l’intérieur. Au vu de l’exiguïté du terrain, les architectes ont choisi de les superposer sur la double salle de sport. La problématique que pose cette superposition se trouve résolue par une structure bétonnée subtilement conçue en V et par le report des charges des quatre grands voiles sur la périphérie. La solution adoptée assure également la stabilité sismique.
La typologie de l’édifice choisi par le duo de concepteurs est en adéquation avec l’utilisation du bâtiment où est dispensé un enseignement de degré supérieur. Les quarante salles de classe sont situées dans la partie haute du bâtiment, plus précisément sur quatre niveaux. Toutes sont standardisées et mesurent identiquement 72 mètres carrés. Disposées en couronne, elles sont desservies par une coursive en balcon donnant sur le grand espace central baigné de lumière. Cette disposition permet de jouir d’une orientation et d’une luminosité variable selon les classes. En tout, le bâtiment haut de trente mètres permet d’accueillir 550 personnes, élèves, corps enseignant, et collaborateur*trices confondus.

Attirer l’attention
À l’intérieur de l’édifice, la matérialisation est sobre: béton apparent, verre transparent ou teinté et éléments d’habillage en aluminium; pourtant c’est l’espace central qui attire toute l’attention. Il est occupé par un jeu de volées d’escaliers massifs, dont la géométrie des structures, volontairement disposées en croisements, s’affirme comme un trait constitutif de l’identité de l’école.
Au rez-de-chaussée, le programme public reçoit le restaurant et deux auditoires mutualisés avec la HES-SO située au nord-est. C’est par ce niveau que l’on peut accéder au bâtiment, mais également par le premier étage grâce à une passerelle.

Faire le lien
Déjouant la complexité du terrain, les architectes ont positionné l’école à cheval sur la rupture de pente. Cette configuration permet une séparation claire des programmes et crée une synergie entre les différentes mobilités à l’intérieur du bâtiment. Raison pour laquelle l’école bénéficie de trois entrées. La première est située au niveau de la gare routière, la deuxième au niveau de la passerelle reliant le nord de la ville et la gare, la troisième enfin, dans la partie basse du site, permet un accès indépendant à la salle de gymnastique pour une utilisation extra-scolaire.
Sur l’ancienne friche industrielle, d’autres infrastructures viennent compléter le bâtiment scolaire. Signés par les mêmes architectes, le complexe comprend une gare routière, un parking souterrain d’une capacité de 200 places et la passerelle déjà citée. Jetée par-dessus les voies, celle-ci relie la place de la gare à la gare routière et à la nouvelle École de Commerce et de Culture Générale. Longue de 82 mètres, cette nouvelle infrastructure matérialise un trait d’union entre les pôles sur le site.
Le complexe occupe la portion de terrain le long des voies ferrées en tirant parti de la relative exiguïté du site. La gare routière se superpose au parking semi-enterré en béton armé. Les parties hors de terre sont revêtues d’une façade en caillebotis zingués permettant d’exploiter l’aération naturelle du parking. Un tracé précis des installations techniques et un graphisme particulier délimitent les zones de stationnement, alors que la mise en couleur des piliers définit l’ambiance du parking public. La conception de l’ouvrage d’art suit la même logique constructive.
Sa structure en acier repose sur des piles en béton formées par les gaines d’ascenseurs et les massifs des escaliers.
Des poutres en acier, composées et soudées assurent le franchissement de la portée au-dessus des voies. Elles forment les parapets de la passerelle et portent le tablier, une dalle mixte acier-béton. Pour son revêtement intérieur, les architectes ont choisi une teinte orange qui souligne sa fonction de trait d’union visible depuis le coteau qui domine la ville.

Scintillant
Située à un emplacement stratégique, la nouvelle école est devenue en peu de temps un repère dans le paysage. D’ailleurs, le bâtiment «vit», prend la lumière du soleil et change de tonalité au fil de la journée. Cet effet très visible sur le site, associé à la passerelle posée comme une sorte de colonne vertébrale colorée, achève de convaincre de l’intégration réussie du bâtiment au sein du complexe et dans la nature environnante. Par la qualité globale du construit et des espaces, l’ensemble a été rapidement adopté par les utilisateur*trices et le public.

Texte: Renzo Stroscio

Première publication: Magazine de la Documentation suisse du Bâtiment 6.2021

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