Extension d’habitation dans la cité-jardin

 
8408 Winterthur,
Suisse

Publié le 31 mars 2025
Lorenz Bachmann
Participation au Swiss Arc Award 2025

Données du projet

Données de base

Catégorie de projet
Type de bâtiment
Achèvement
09.2023

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
2 étages
Nombre de sous-sols
1 étage
Surface utile
130 m²
Volume bâti
540 m³
Coûts de construction (BKP 2)
360'000 CHF

Description

Dans la cité-jardin du Tannenweg, construite en 1925 à la périphérie de Winterthour par l’entreprise Sulzer AG pour loger ses employés, se trouvent de petites maisons individuelles de 7,00 sur 7,50 mètres, entourées de vastes jardins potagers. L’architecture d’origine marque une séparation nette entre intérieur et extérieur, la porte d’entrée étant alors le seul lien vers l’extérieur. Il y a cinq ans, une jeune famille a repris l’une de ces maisons dites Sulzer et a mandaté les architectes Lorenz Bachmann pour agrandir la surface habitable tout en renforçant la relation entre l’espace intérieur et l’environnement extérieur. La réponse architecturale à cette demande consiste à déplier la toiture existante par un unique geste structurel. Un nouveau toit à deux pans en saillie crée trois espaces supplémentaires: deux extérieurs et un intérieur. Chacun d’eux établit à sa manière un lien entre dedans et dehors. Devant l’entrée principale se forme une zone couverte, protégée des intempéries, servant de sas pour les vêtements mouillés, les chaussures sales, les vélos et les poussettes. Du côté opposé, une terrasse prolonge la cuisine vers le jardin et la rue de jeux. Elle est juste assez large pour accueillir une table de jardin et, couverte par le toit saillant, forme un espace extérieur délimité latéralement. Ce lieu, autrefois un cul-de-sac fonctionnel, devient aujourd’hui le cœur actif de la maison.

Un nouvel espace sous toiture comme lieu de repli
L’intervention la plus marquante a lieu dans les combles. Un nouveau toit à deux pans remplace le volume initial et génère un grand espace continu occupant tout l’étage. Ce volume, réservé aux parents, offre un lieu de repli, propice à la lecture ou à la musique, et ouvre des vues variées sur les environs. L’espace est défini uniquement par les plans horizontaux du sol et du plafond. Il ne comporte pas de cloisons; la toiture repose sur six poteaux en bois libres. Une simple barrière climatique sous forme de vitrage double sépare l’intérieur de l’extérieur. Les parois sont revêtues de panneaux trois plis, et les cadres de fenêtres disparaissent visuellement, renforçant l’impression d’un espace fluide et ouvert. Des trappes de sol sont intégrées le long des rampants pour offrir des rangements horizontaux et ainsi libérer l’espace de tout mobilier encombrant. Certains éléments de la structure d’origine, comme la panne faîtière et la double colonne de contreventement au centre de la pièce, ont été réemployés, apportant à l’espace largement vitré une stabilité visuelle et structurelle. Un escalier en panneaux trois plis relie l’étage existant à cette nouvelle « paysage sous toit », devenant lui-même un élément sculptural de l’aménagement. La nouvelle toiture est équipée de panneaux photovoltaïques qui protègent la structure contre les intempéries tout en assurant l’alimentation énergétique de la maison. Les modules noirs sont maintenus par de fins crochets métalliques. Le lattage de contre-toiture et les liteaux visibles forment un ornement technique en bordure de toit. Une gouttière faîtière ouverte permet à la fois la ventilation de la sous-toiture et l’évacuation des eaux de pluie. La couleur bleue choisie pour les finitions relie visuellement l’ancien et le nouveau, unifiant l’ensemble en une composition cohérente.

Le projet de Lorenz Bachmann a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2025 et publié par Sabrina Hobi.

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