Gare de Lugano. Hall de la gare, terrasse, escalier de liaison au centre-ville et funiculaire

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6900 Lugano,
Suisse

Publié le 29 septembre 2020
Studio d'architettura Lorenzo Felder
Participation au Swiss Arc Award 2021

terrasse_paysage atrium_rez-de-chaussée atrium_sous-sol verrière du côté binaire funiculaire_station haute funiculaire_station basse escalier atrium-cathédrale escalier atrium-cathédrale escalier atrium-cathédrale

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
6900 Lugano, Suisse
Catégorie de projet
Achèvement
06.2017

Description

Le projet de la gare de Lugano a besoin du territoire pour exister. En s’y rapportant, il évoque et explicite la particularité de ce lieu d’être une grande terrasse sur le paysage mettant en valeur sa beauté. De cette manière il devient un espace d’identité pour les utilisateurs.

Situation initiale

L’hall et la terrasse de la gare, l’escalier qui descend en ville et le funiculaire sont une partie du projet d’ensemble de la gare qui s’étend sur le vaste remblai construit dans les années 1870, de la commune de Massagno au nord, au parc du Tassino au sud, du quartier de Besso en amont au centre-ville en aval. Il est situé à l’intersection des routes d’accès à la ville de Lugano. Sa position était autrefois optimale, mais aujourd’hui le chemin de fer représente une forte cassure du tissu urbain.

Ébauche du projet

Le thème a été celui de renverser la situation et donner de la centralité à la gare en tant que lieu de rencontre. Au-delà de la satisfaction des besoins fonctionnels, le projet a voulu créer une succession d’espaces qui pouvait mettre en rapport l’utilisateur au contexte environnant. La relation qui est établie est plus importante que les constructions eux-mêmes car le but de l’architecture est de créer des espaces où les relations humaines peuvent être explicités, non seulement entre les individus, mais aussi avec le contexte territorial environnant. Les besoins fonctionnels ont été considérés comme un moyen et non comme une fin. La fonctionnalité pratique est de nature individuelle, alors que la nécessité de créer une relation est collective, elle représente le liant social.
Auparavant, ce qu’on appelait le parvis de la gare, était un lieu anonyme, sans aucune sorte de relation.
Devenir une terrasse sur le paysage a besoin que le paysage lui-même existe, devenant une partie intégrante de celui-ci.
La terrasse révèle ainsi l’existence des montagnes et exprime la vocation même de ce lieu. Il devient ainsi un espace identitaire, important en tant que liant social.
L’objectif était donc de saisir la nécessité de l’organisation de l’accessibilité aux trains comme une occasion pour créer un espace identitaire qui jouerait le rôle de seuil, porte d’entrée de la ville de Lugano, qui la relierait et l’ancrerait à ce contexte spécifique.

Étude du projet

Le projet est l’expression d’une idée d’un parcours qui relie les quartiers en amont et en aval du chemin de fer, caractérisé par une succession de différents espaces.
Deux sont les espaces dans l’hall. Le premier, couvert d’une grande toiture, s’ouvre vers le haut et le deuxième descend en aval.
Les personnes qui descendent de Besso et des perrons parcourent le passage inférieur, à partir duquel s’ouvre la vue sur les montagnes. En s’approchant de l’hall, les montagnes disparaissent, donnant la priorité à la contemplation du ciel dans le silence, générée par un plafond fortement absorbant le son. En montant les escaliers on rejoint la terrasse, les montagnes réapparaissent et une vue horizontale s’ouvre sur toute la vallée du Cassarate, mettant en évidence la ligne de la crête entre la terre et le ciel. Au bord de la terrasse il y a des sièges. Le fil supérieur du parapet est donc presque au même niveau du pavé. La terrasse n’a pas de limite et s’étend au-delà en accentuant l’ouverture sur la vallée du Cassarate.
En retournant dans l’hall, nous trouvons sur la droite l’escalier à éventail qui mène à l’escalier qui descend au centre-ville. L’espace se comprime, on passe le passage souterrain, la réverbération augmente à nouveau et la vue s’ouvre toute grande sur le paysage. Ici elle est verticale entre le ciel et lac et met en évidence la profondeur du paysage en raison de la succession de plans éloignés et voisins.

Réalisation

La problématique a été déterminé par la nécessité d’effectuer les travaux par étapes pour assurer le fonctionnement de la gare pendant le chantier.
L’excavation, qui a eu lieu à plusieurs étapes distinctes, a été possible avec une série de parois berlinoises. Le projet de ca. 35 x 40 m est composé de dalles, des murs périmétrales et de quatre piliers en béton. Les portées de 14,40 m ont été réalisées avec des poutres en béton précontraint.
La toiture centrale est une structure en acier en forme de carré, composée de 10 poutres principales à section variable disposées en diagonale, ce qui a déterminé la forme des quatre piliers en acier.
Les poutres principales sont renforcées par un treillis de poutres secondaires. Les nœuds sont boulonnés. La couverture est en tôle et le plafond recouvert des panneaux acoustiques.
Les marches de l’escalier principale sont en pierre précontraintes.

Particularités

Le projet est l’expression d’une idée d’un chemin qui s’articule dans une succession d’espaces comparable à une mélodie.
La conception a toujours été accompagné par l’idée d’une mélodie et la pensée de traduire une mélodie musicale en architecture contribue à créer des parcours agréables et fluides à travers des espaces.
Les instruments adoptés en architecture sont les mêmes de ceux du compositeur : rythmes et mesures, ralentissements et accélérations, forts et pianos, timbres différents, compression et dilatation, proximité et éloignement, lumières et ombres, profondeurs et surfaces, hauts et bas, seuils, mais surtout relations.
Du partage des joies mutuelles et des passions créatives avec la compositrice Barbara Rettagliati est née la pièce « Escaliers en forme de Habanera » pour flûte et harpe qui est présentée ci-dessous.

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