Jardin d'enfants avec UAPE

Inspiré par le célèbre jardin d'enfants à Zürich Wiedikon de Hans Hofmann en 1932, ce projet de l'architecte Aita Flury reprend l'idée d'une tête de bâtiment sur deux niveau pour l'UAPE suivi par une barre plus basse dans laquelle se trouvent des salles de classe avec des hauteurs sous plafond généreuses.

Mutations et réactions: La construction pour les enfants soulève certainement quelques questions spécifiques, comme l'ordre des hauteurs ou l'échelle. Mais les questions spatiales fondamentales restent toujours les mêmes: Quelle est la sensation perceptive souhaitée, quels moyens architecturaux conduisent à quel effet spatial? La recherche de l'équilibre et de la solidité visuelle, de la générosité et de la dignité, l'introduction de mesures structurantes et le maintien de la mesure entre les différents éléments, l'imbrication précise entre l'intérieur et l'extérieur, la négociation du calme et de la dynamique, l'équilibre entre l'ouverture et la fermeture, la nature des figures spatiales, etc. sont pour moi les moteurs de chaque projet.

Comme pour tous mes projets, celui-ci se nourrit d'une ceinture d'images préalables différentes. Mais la recherche simultanée de renouvellement est tout aussi importante: mes projets sont toujours basés sur l'idée d'imbriquer le plus étroitement possible la continuité et le changement. La morphologie des corps de bâtiment présente des références évidentes à la maison d'école maternelle de Zürich-Wiedikon de Hans Hofmann et Adolf Kellermüller: notre projet reprend aussi bien la typologie des jardins d'enfants alignés avec leurs pièces principales surélevées que l'idée du corps de bâtiment à deux étages de l'accueil de jour comme clé de voûte ou bâtiment de tête. En revanche, les plans suivent d'autres intentions propres: L'objectif était de créer des séquences spatiales qui, malgré l'ordre de base, permettent des mouvements circulaires et centrés. Les différentes sections de l'école maternelle, organisées séparément, sont organisées de manière circulaire et peuvent en outre être reliées entre elles par de grandes portes battantes pour former une entité sans gangue. Les locaux des structures d'accueil extrafamilial et parascolaire (FuSTA) sont disposés en couronne autour d'une salle centrale en forme de tour. Cette organisation présente un double potentiel de «cercle» - d'une part en adhérence directe avec le centre spatial, d'autre part en position périphérique le long des alignements de façades.

Les deux nouveaux bâtiments complètent l'installation de l'école Stäpflis en s'inscrivant dans la logique de l'existant: des corps de bâtiment individuels, légèrement tournés ou décalés les uns par rapport aux autres, orientés chacun vers le tracé extérieur de la rue, forment ensemble un espace de cour perméable. Les nouveaux corps de bâtiment, simples et cubiques, présentent dans leur développement de fines modulations qui imbriquent les bâtiments et l'espace environnant: Le nouveau bâtiment de l'école maternelle se caractérise par son développement en forme de silhouette, qui indique l'idée de coupe intérieure des différentes hauteurs de pièces. À l'horizontale, les loggias encastrées renforcent l'expérience des unités. Les rythmes verticaux et horizontaux des façades sont au service de l'échelle, de la localisation et de l'identification. Les deux maisons de jardin à l'ouest et à l'est, qui définissent l'espace extérieur privé à l'intérieur de la cour, sont des pendants importants des bâtiments principaux.

Dans le cadre des mesures d'économie, la morphologie des bâtiments a dû être partiellement modifiée. Concrètement, il en a résulté un aplatissement de la silhouette du jardin d'enfants et donc une hauteur sous plafond plus faible pour ses pièces principales. La façade sud du bâtiment FuSTA a été «déshabillée» par la suppression des loggias et de leur accès extérieur. Le remplissage de son atrium central pour en faire un espace intérieur l'a transformée en un «bobafett» de 20 mètres sur 20.

De nombreuses nouvelles mesures architecturales ont été mises en œuvre pour compenser les modifications douloureuses de l'espace: Afin de verticaliser le corps aplati de l'école maternelle et de préserver un minimum d'imbrication spatiale fine entre le bâtiment FuSTA et son environnement, des «panneaux de poteaux» plastiques ont été introduits sur les façades principales. En combinaison avec les nouveaux tuyaux de descente d'eau de pluie placés devant la façade, ils sont devenus des ornements structurants qui donnent aux corps de bâtiment trapus une allure de pilastres. Dans les pièces principales de l'école maternelle, les lanterneaux standard, élargis optiquement comme une paire d'yeux maquillés, attirent également le regard vers le haut et compensent ainsi la perte de l'ancienne figure de coupe de la bande latérale de lanterneaux. La nouvelle situation de départ d'un centre rempli d'espace intérieur dans la construction FuSTA a conduit à l'invention d'une chambre de tour à deux étages, dont l'atmosphère se nourrit des mêmes sources que celles des pièces principales du jardin d'enfants et qui est ainsi devenue le nouveau «chaînon manquant» des deux maisons en termes d'espace intérieur. Au total, le projet a subi de sérieuses mutations pendant cinq ans, nécessitant toujours de nouvelles réactions correctives sur le plan architectural.

Chaque nouveau projet contient des éléments transformateurs de travaux antérieurs. Dans ce cas, des aspects matériels de la «Haus Biene» sont associés à des thèmes de façade de l'immeuble d'habitation «La Contenta».

Le bois et les matériaux dérivés du bois caractérisent l'atmosphère de ce projet construit en éléments de bois. L'enveloppe extérieure en bois de mélèze est interprétée comme une grille structurante qui introduit l'échelle: Des coffrages verticaux et horizontaux à rainure et crête définissent l'ordre de la façade, les ouvertures de fenêtres et les champs de bardeaux y sont inscrits avec précision. Les différentes formes de bardeaux soulignent la hiérarchie des façades. Le revêtement tendu des bardeaux, à l'aspect textile, devient une possibilité d'expérience tactile, en particulier dans les espaces de transition (loggias) et dans la ruelle entre les deux maisons. Les demi-reliefs figuratifs en bois, un travail d'art sur le bâtiment de Severin Müller de Zurich, font partie intégrante de l'enveloppe de la façade et caractérisent les quatre entrées. La construction soignée et la coordination de tous les niveaux de façade finement harmonisés (y compris les sous-constructions variables !) ont exigé un travail de mesure digne de la construction de meubles et une énorme discipline de planification.

Le texte a été formulé par les architectes dans le cadre de la soumission du projet pour l'Arc Award 2023.