Rénovation de la Cité Carl-Vogt

Rénovation de l'enveloppe thermique et remplacement des installations techniques de cinq immeubles d'habitation comprenant au total 445 logements. Il s'agit d'un complexe qui figure dans le répertoire cantonal des œuvres des frères Honegger.

Situation initiale

Construite dans les années 60 par les frères Honegger, la Cité Carl-Vogt s'inscrit dans une vaste réflexion qui a animé l'après-guerre sur la production de logement social, la standardisation et l'économie de moyens. La cité abrite des logements locatifs, une crèche, plusieurs restaurants, des commerces et des bureaux. Propriété de l’Hospice général, il était devenu indispensable d'en améliorer la performance énergétique, d'assainir les installations CVSE et de rénover les espaces communs de cet ensemble urbain qui présente une grande mixité générationnelle et sociale.

Ébauche du projet

Bâtie sur la base d'une trame constructive de 60 x 60 imaginée en Afrique, la norme Maroc est perceptible dans les dalles à caissons au niveau des balcons, des marquises et de la toiture et ne saurait être masquée par une isolation périphérique. Lauréat d’un MEP en 2015, le projet du consortium MSV-CCHE concilie valeurs sociales, patrimoniales et d’usage, ainsi qu'exigences énergétiques et environnementales.
Le projet de rénovation de l’enveloppe thermique proposé s'établit à partir l’analyse multicritère de plusieurs scénarios et se caractérise par un concept architectural et énergétique différencié et optimisé selon les éléments à traiter. Le projet s’applique à réduire la consommation de l'énergie non renouvelable et à préserver l'énergie grise déjà investie depuis la construction des immeubles. Il vise à préserver la qualité architecturale de cet ensemble en préservant les profils et les corniches. Cela crée un jeu de l'ombre et de la lumière qui change selon les heures du jour, ce qui met en valeur la polychromie différenciée des cinq immeubles de logements.
Bien que standardisée, l'architecture des frères Honegger présente des potentialités d'appropriation, notamment au niveau des balcons. Ces derniers proposent un prolongement du logement et une grande qualité d'usage malgré la surface réduite des appartements.

Étude du projet

Un soin particulier est apporté à la rénovation des menuiseries en bois et en métal, à leur préservation par la pose de survitrages ainsi qu’à l’isolation des allèges. Cette rénovation concilie valeurs sociales et patrimoniales aux exigences énergétiques et environnementales et démontre notre aptitude à travailler en équipes pluridisciplinaires pour des ouvrages complexes. La durée d’intervention dans ce site habité a été réduite au minimum grâce à un planning qui a été testé et affiné.
La préservation de l’expression de l'architecture modulaire et préfabriquée sont des aspects qui ont été au cœur de la discussion avec les services des monuments et des sites (SMS). Le concept initial de couleurs qui vise à renforcer la « plasticité » de la façade en tenant compte du jeu des ombres portées a été préservé. Celui-ci définit deux plans distincts: le premier plan, enduit de couleurs claires, et les loggias dont les menuiseries sont peintes de couleurs sombres.
L’utilisation de l’énergie non renouvelable est abandonnée en faveur du développement durable grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques et le raccordement des cinq bâtiments au réseau de chauffage à distance distribué par Génilac. L’air vicié des appartements est récupéré par une pompe à chaleur, l’énergie des panneaux solaires sert à actionner la pompe à chaleur et préchauffer l’ECS. Le patrimoine arboré est maintenu et une plantation de pins sylvestres et d’arbres fruitiers viennent remplacer les arbres malades.