Transformation Ankerhaus dans le Centre Albert Anker

Au Centre Albert Anker, les visiteur·se·s sont emmenés dans un voyage unique à travers le temps. L'atelier d'Albert Anker donne l'impression que l'artiste vient de quitter la pièce. L'état intact et la grande concentration d'objets d'art et d'objets historiques ainsi que les espaces de vie authentiques d'une société bourgeoise du 19ème siècle sont les principales attractions du Centre Albert Anker. Afin de garantir un avenir sûr à ce bien culturel, la Fondation Albert Anker-Haus a décidé de rénover l'Ankerhaus et de créer un lieu de stockage sécurisé pour sa propre collection avec de nouvelles salles de réception, une exposition permanente sur la vie d'Albert Anker, un nouvel appartement pour le gardien et le nouveau pavillon d'art dans le jardin. Dans l'Ankerhaus, scénographie et architecture sont indissociables. Les espaces d’exposition sont à la fois des espaces d’accès, de médiation et des sculptures spatiales. Les nouvelles installations s'insèrent librement dans le secteur économique historique et forment un dialogue respectueux. La structure historique a été préservée, nettoyée et, si nécessaire, complétée avec les mêmes matériaux et le même savoir-faire. Selon la tradition, le sol en terre battue de l'aire de battage a été refait lors de la construction de 1803 de la même manière, avec de la musique et des piétinements. Un exemple de la continuation des nombreuses histoires de l'Ankerhaus.

Texte de description détaillé
Préserver l’histoire, vivre des histoires. La maison Albert Anker et la vie de la famille Anker sont largement documentées. La transformation en Centre Albert Anker préserve les traces et les signes de son temps, rend l'histoire visible et un dialogue entre les siècles se déroule.
Lors de la rénovation de l'Anchor House, l'accent a été mis en priorité sur la préservation de l'authenticité et de la magie de son passé. La patine, les rayures, les blessures et les décolorations ont été préservées comme des documents historiques importants, la plupart simplement nettoyées avec précaution et rendues visibles par une mise en scène. Si nécessaire, des réparations et des entretiens ont été effectués, mais dans le respect de l'artisanat traditionnel et en utilisant des matériaux appropriés. Les nouvelles installations rompent avec la structure existante et apportent une nouvelle netteté et modernité au bâtiment vieux de 222 ans. Cela reflète également la mentalité cosmopolite et moderne d’Albert Anker. Les nouveaux éléments architecturaux ont pour but de nous aider à percevoir Anker en tant que personne et artiste sous un nouveau jour.
La dramaturgie de la séquence spatiale était un thème de conception central pour l'ensemble du Centre Albert Anker. Les nombreuses salles différentes créent une visite passionnante et surprenante. Des espaces étroits et denses alternent avec des espaces larges et ouverts, des contrastes de matérialité, des qualités de lumière différentes, des aperçus, des perspectives, des points de vue. Se promener dans les salles du Centre Albert Anker devient un voyage à travers l’espace et le temps.
Le parcours vers le pavillon d’art et l’immersion dans le bâtiment reposent également sur des considérations conscientes et dramaturgiques. En traversant la salle de réception de l'Ankerhaus et en entrant dans le jardin, la préservation de la magie de l'époque d'Anker était d'une importance capitale. Le nouveau bâtiment était caché dans le coin nord-est et n'apparaît que lentement à mi-chemin. Cela crée un dialogue passionnant entre les deux bâtiments. La position élevée du pavillon d'art et son emplacement tordu créent une expression semblable à celle d'un temple. Un mélange de temple et de bâtiment de stockage constitue les principales analogies dans la conception visant à créer un cadre digne des biens artistiques et culturels d'Albert Anker.
L'enveloppe du bâtiment du pavillon d'art est constituée d'une construction en bois massif. La construction de murs en bois de 50 cm d'épaisseur, chevillés, rend hommage à la simplicité des bâtiments de stockage et crée un climat constant à l'intérieur grâce à son comportement inerte. La fascination pour le bois massif a été la motivation pour développer la conception de la façade en tant qu'«Architecture parlante». En sautant d'avant en arrière entre les différentes couches et en célébrant les chevilles comme un ornement, la construction simple du mur extérieur est rapprochée du visiteur et crée en même temps une tension dans la perspective. Le fait que l'entrée de la salle de stockage/d'exposition soit placée sur le côté court est également lié à l'expérience de la façade et de l'espace d'arcade et rend hommage à l'architecture.
Tout le bois du pavillon d’art a été récolté comme bois de lune. Le bois de chêne provient des forêts du Seeland, le bois de sapin des forêts de Trub dans l'Emmental. En guise d’appréciation du matériel, l’ensemble du processus a été documenté. De la sélection des arbres avec les propriétaires forestiers, en passant par l'abattage, le séchage, le sciage, le traitement et le déplacement sur place, jusqu'à une visite guidée spéciale avec les propriétaires forestiers de l'objet fini. Une approche respectueuse, économe et respectueuse du bois, de ses origines et du temps contenu dans le matériau ont été des facteurs importants dans la mise en œuvre du projet. Les chênes avaient environ 150 ans et peut-être même Albert Anker a-t-il rencontré ces arbres lors d'une promenade dans la forêt.
La salle principale du pavillon d'art est caractérisée par les 56 tiroirs destinés au rangement des œuvres graphiques d'Albert Anker. Le motif des joints devient le thème de la pièce et forme le parapet environnant. L'intérieur est dominé par le chêne brut et le ciel sombre qui, grâce à un éclairage réduit, attire l'attention sur les œuvres d'art. Les murs grillagés sur les côtés longs sont une interprétation du stockage dans les dépôts d'art et créent un changement d'image simple et ininterrompu. La coque en bois massif isole la pièce du monde extérieur. Ni le bruit ni le rayonnement électrique ne pénètrent à l'intérieur et, avec l'atmosphère mystique, un moment unique de réflexion est créé.

Prologue du pavillon d'art 
Le nouveau pavillon d’art s’inspire également des traditions antérieures, interprétant la typologie du grenier et la traduisant dans un langage architectural contemporain. Le corps spatial central et fermé en bois massif, l'élévation du local de stockage par rapport au terrain, le bloc de pierre devant le bâtiment, la verrière en saillie, la tonnelle environnante et la construction homogène en bois sont des éléments importants de la conception. Les montants inclinés de la tonnelle lient le bâtiment, créent une légèreté gracieuse dans le jardin et créent une aura symbolique forte avec une valeur de reconnaissance pour le Centre Albert Anker. L'espace de stockage et d'exposition constitue le cœur du pavillon d'art et, avec sa coque en bois massif, crée un climat constant et sûr. La lumière réduite centrée sur les objets d'art crée une atmosphère mystique et protège les œuvres photosensibles sur papier. La pièce rayonne de calme et le temps semble s’être arrêté. Une pause pour l'art d'Albert Anker.

Le projet de l'Atelier Marcel Hegg a été soumis pour le Swiss Arc Award 2025 et publié par Elisa Schreiner. La version française a été revue par Estelle Gagliardi.