Transformation d'une tannerie en immeuble résidentiel

Le projet porte sur la transformation et la reconversion d’un ancien bâtiment artisanal situé dans la Basse-Ville de Fribourg, en lisière de l’enceinte sud de la Neuveville, à proximité immédiate de la Sarine. Bien que non classé, l’édifice s’insère dans un tissu urbain à haute valeur patrimoniale, au cœur du secteur médiéval de la ville.

Construit en 1939, le bâtiment accueillait à l’origine une tannerie organisée sur deux niveaux : un rez-de-chaussée destiné au nettoyage des peaux et un étage supérieur dédié à leur séchage. La construction, sans excavation, associe une maçonnerie massive au rez-de-chaussée à une structure en bois en partie haute, couverte d’une toiture à deux pans revêtue de tuiles. Son implantation libre — non contiguë aux constructions voisines — et sa morphologie singulière témoignent de son usage initial et le distinguent des typologies médiévales environnantes. L’intervention vise à réhabiliter l’ensemble du volume existant pour y aménager deux logements. Un premier appartement est disposé au rez-de-chaussée, en lien direct avec un jardin. Le second, configuré en duplex, s’étend sur les deux niveaux supérieurs et bénéficie d’une terrasse. La distribution intérieure reprend la partition originelle du bâtiment, tandis que les matériaux et éléments constructifs existants — murs en maçonnerie, charpente bois, toiture en tuile — sont conservés et mis en valeur. Une attention particulière a été portée à l’intégration de l’intervention dans le contexte historique environnant. Un nouveau balcon en encorbellement, prolongé par une avancée de toiture, offre un espace extérieur couvert au logement du rez-de-chaussée. Le bardage en bois de la façade supérieure a été retravaillé pour former un claustra en pivotant les planches, filtrant ainsi les ouvertures et apportant une expression contemporaine discrète à l’ensemble. Le projet se veut une réinterprétation respectueuse du bâtiment d’origine. Il s’inscrit dans une logique d’intervention minimale, privilégiant la continuité du langage architectural tout en introduisant des éléments contemporains sobres. Cette démarche a permis de valoriser un édifice secondaire du tissu ancien tout en l’adaptant aux besoins d’habitat actuel, dans un esprit de cohérence et de dialogue avec le site patrimonial.

Le projet a été téléchargé par Lateltin Monnerat architectes et publié par Nina Farhumand.