Mr. Barrett's house

Un ancien bâtiment de garage, divisé en un d'espace de voiture au rez-de-chaussée et un petit appartement au premier étage, a été complètement vidé et aménagé de l'intérieur. La partie supérieure du chalet, en bois, a été entièrement soulevée, déplacée, renforcée puis remise sur place.

Situation initiale

Le chalet était un bâtiment existant, datant du début du XXe siècle, faisant partie de la propriété privée de notre client. Un défi important pour la réalisation de Mr. Barrett's house a été le soulèvement du chalet en bois. Le processus a nécessité une préparation minutieuse, avec la suppression de la structure intérieure existante du rez-de-chaussée et le renforcement conséquent de la structure. Ensuite, la partie supérieure a été soulevée et déplacée pour permettre la démolition du rez-de-chaussée existant et la reconstruction du nouveau soubassement.

Ébauche du projet

Mr. Barrett propose une intervention «intérieure», à l’image d’une intervention chirurgicale du monde médical. Tout est pensé pour la domesticité intérieure pour réparer et préparer le lieu pour une nouvelle occupation. La petitesse de la maison ne se présente pas comme un obstacle à la richesse spatiale et perceptive. Au contraire, la spatialité des relations entre les pièces est au cœur du projet. Le caractère palimpseste d'un tel édifice est totalement assumé. Son histoire et sa nature sont constituées de strates successives qui modulent sa vie.

Étude du projet

La maison cherche à être un acteur dynamique pour les futurs habitants, à participer au quotidien des utilisateurs.
Comme la maison n'a pas été construite pour un utilisateur spécifique, un personnage fictif a été nommé pour habiter le projet: Mr. Barrett. Il est le protagoniste du film complexe de Joseph Losey, The Servant, où la maison est l'endroit où apparaît une série de relations très complexes et intimes. Les espaces intérieurs sont constamment utilisés comme scènes de dynamiques relationnelles. Des miroirs et de multiples points de vue sont montrés dans le film; l'appartement joue un rôle très actif dans la construction du drame.
Dans notre cas, il n'y a pas de drame mais une occupation potentielle du petit espace qui sert d'intrigue pour qu'un «film réel» entre dans la maison.

Réalisation

Les deux étages sont spatialement reliés par une série de coupes relativement complexes qui créent une richesse de perception et une sensation d'espace dans le petit volume. Le but est de créer de l'intériorité, de la richesse, des perceptives qui peuvent simplement enrichir l'expérience d'habiter.
Dans le cas de Mr. Barrett's House, une nouvelle ambiance entièrement en bois (bouleau) est «injectée» dans le volume, composé désormais de deux étages d'habitation. Les connexions spatiales sont privilégiées, valorisées, mais de manière subtile afin de produire une multiplicité de points de vue.

Particularités

L'un des aspects les plus importants de notre travail est de révéler et de produire une expérience spatiale. Lorsque les dimensions sont plutôt petites, comme dans ce cas, la perception de l'espace devient encore plus important. Il relie et crée des relations entre les différentes pièces de la maison. Habiter, au quotidien, devient une expérience riche et variée. C'est aussi pourquoi la décision d'utiliser une seule matière de revêtement est importante dans ce cas; c'est une façon de révéler comment la lumière traverse les pièces. Les vides sont donc aussi importants, voire plus, que les parties bâties de la maison. Les espaces dont le programme est indéfini sont la clé d'une bonne expérience du lieu.
Il y a une idée de contraste, entre l'identité extérieure du chalet, qui a perdu sa fonction précédente (garage), et la domesticité de l'intérieur. L'aspect extérieur plutôt sombre et gris pétrifie quelque peu la nouvelle existence du chalet. Le chalet s'impose dans le site, se pose comme une figure importante du jardin. De plus, le jardin étant la pièce la plus importante de la parcelle, les couleurs sombres contribuent à rehausser la verdure et les couleurs des plantes et fleurs saisonnières changeantes.
A l'intérieur il y a une idée de matière seule, très «enveloppante» en quelque sorte, comme une seconde peau enveloppant les habitants potentiels. La lumière est très importante dans cet intérieur; la façon dont elle pénètre les différents espaces et se déplace horizontalement et verticalement.