Un lieu et lien des hauteurs Parisiennes

 
93130 Noisy-le-Sec,
France

Publié le 28 mars 2023
 
Participation au Swiss Arc Award 2023

Vue depuis la nouvelle rue en contrebas entre un jardin potager et un immeuble actif Vue depuis un escalier qui relie les rues adjacentes à la voie et au parc Vue depuis l'intérieur de la Halle de marché creusée sous l'infrastructure Vue depuis le jardin en face du marché Vue depuis la voie metropolitaine Vue aérienne générale de l'intervention, depuis le Sud

Données du projet

Données de base

Projekttyp
Projets d'étudiant·e·s
Achèvement
07.2022

Description

Le projet propose un futur pour les abords d'une autoroute urbaine de banlieue parisienne.
En considérant l'arrivée du nouveau métro et la mise en place d'un urbanisme de proximité, l'autoroute devient une Voie metropolitaine, plus poreuse et active, vecteur d'intégration pour les riverains.

Situation initiale

L'autoroute A3 relie à l'Est deux rocades parisiennes, le périphérique et l'A86. Sur son parcours elle traverse le plateau de Romainville, une butte haute de 100 mètres sur 5 kilomètres. Cette route est actuellement une fracture séparant le plateau. Mais par son implantation précise, sa topographie variante, elle pourrait être une opportunité d'inventer une urbanité unique, née de la recontre entre un relief naturel et une infrastructure
Et si l'autoroute évoluait pour s'intégrer à la butte? Comment pourrait-t-elle se mettre au service des territoires qu'elle traverse?

Ébauche du projet

Le tronçon choisi est à l'extreme Est de la butte. Là, l'autoroute est succéssivement une tranchée en contrebas, puis un talus en surélévation par rapport au quartier voisin en pente. D'un côté, on la franchit en passant au dessus, sur une couverture autoroutière, de l'autre, on passe en dessous, par un passage à niveau. Entre ces deux franchissement, l'autoroute est une barrière infranchissable, isolant un quartier pavillionaire d'un grand parc, ancien fort militaire, sur les bords de la butte. Le projet propose sur ce tronçon une vision de ce que pourraient devenir les abords de cette autoroute si elle devenait plus lente, accessible et partagée. Les objectifs sont pluriels. D'abord, rendre la voie poreuse accessible, qu'elle soit un vecteur d'intégration pour les riverains. Ainsi, une série de rampes, d'escaliers sont implantés pour reconnecter les topographies existantes.
Ensuite, de rendre la voie active, en utilisant les surfaces disponibles des talus ou des voies réduites. La voie qualifie ces environs, lui fait dons de nouveaux espaces publics, de jardins, de commerces, de lieux de vie, de culture. Enfin, de réconcilier la ville avec la présence de ses infrastructures: de mettre en cohérence les éléments aujourd'hui étrangers avec leur environnement.

Étude du projet

La place de la voiture diminue, on passe de 4 à 2 voies dans chaque sens de circulation. La vitesse aussi est diminuée de moitié, à 50 km/h. On gagne ainsi la place pour planter des rangées de platanes, des herbes hautes et colorées. La voie est ombragée, fraîche et confortable. Elle accueille des voies rapides pour vélo, des trottoirs. Une réserve de foncier se libère sur les talus désormais accessibles. Au Sud, l'arrivée du métro va renforcer la structure urbaine existante, constituée en îlots. Les rues transversales, celles qui étaient des culs de sac du temps de l'autoroute, sont prolongées par delà la voie. Des rampes et des escaliers permettent aux riverains de la franchir. De l'autre côté, des passerelles à travers les noues végétales nous amènent au pied du parc des Hauteurs du Fort. En suivant les nouveaux chemins arborés, on accède à de large esplanades offrant des vues panoramiques sur la métropole. Grâce à cette voie rendue poreuse, le parc et la ville se rencontrent. On assiste à l'hybridation entre deux territoires autrefois séparés. Les connexions transversales du parc à la ville sont valorisées, elles deviennent structurantes pour le développement du quartier. Un nouvel horizon s'ouvre alors. La voie rendue accessible, on exploite les emprises libérées au Sud. Là, à chaque situation topographique rencontrée, on va installer une typologie bâtie spécifique, accessible depuis la voie requalifiée et les rues adjacentes existantes.

Particularités

Chaque nouveau bâtiment accompagne la transformation générale de la voie. Ils remplissent des fonctions urbaines, participent à renforcer la ville dense et intense qui s'installe. Ainsi, la mutation de cette infrastructure permet d'offrir à la ville deux types d'immeubles, dont le socle peut accueillir des commerces, des bureaux, ou d'autres types d'activités, ainsi qu'un double programme public au centre : une médiathèque et une Halle, qui peut servir pour des évènements ou pour les marchés. Les éléments massifs structurants de l'autoroute sont conservés et réadaptés pour de nouveaux usages : la végétation existante permet un lien vers la voie, elle se réaménage en jardins. Surtout, les talus sont creusés et terrassés pour y insérer des programmes qui se mettent à niveau de la voie et des environs, pour créer le plus possible d'interactions entre ces territoires autrefois étrangers.
Au centre du tronçon se trouvait une station service, dans une position centrale dominante, formant un grand balcon vers la ville. On propose ici d'installer un programme public sur deux niveaux. On évide le volume pollué sous l'ancienne station-essence. Cet espace accueillera un marché et des manifestations publiques. Au-dessus, la médiathèque est une boite métallique tramée. A l'horizontale, portée par les contreforts de la Halle, elle se décolle du sol de la Voie en pente, jusqu'à se trouver 3 mètres au-dessus. Ce dispositif permet d'éclairer le volume en dessous par une large fente.

Projet Next Generation soumis pour l'Arc Award 2023 par Pierrot Lankry, EPFL

192204519