Centrale de chauffage à distance, Orbe VD

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1350 Orbe,
Suisse

Publié le 31 août 2020
MAK architecture

Centrale chauffage à distance, Orbe VD Grâce à sa forme orthogonale  et sa toiture à quatre pans, le projet s’intègre parfaitement dans le contexte bâti. De plus, en éloignant le projet de la route et en l’approchant des arbres, les architectes ont trouvé une intégration paysagère optimale. Les copeaux de bois sont acheminés par camions  et sont stockés en sous-sol. Devant la centrale,  une trappe permet un approvisionnement aisé. La proximité entre la  centrale de chauffage et l’école, que l’on aperçoit  sur la gauche de l’image, a été un facteur important  lors de la conception du projet. La porte métallique servant d’accès à la centrale  a été conçue de manière à pouvoir transiter  avec des éléments techniques de grande taille. Les éléments métalliques du chauffage contrastent  bien avec la construction en bois qui amène un côté chaleureux à l’intérieur de la centrale. Réalisation de la structure de la toiture à l’aide de  quatre pannes en lamellé. La toiture en tôle aluminium est un élément primordial de  cet ouvrage. Si le bâtiment s’intègre bien dans son environnement, c’est en partie grâce  à sa façade est en épicéa et au fait  qu’elle soit divisée en trois parties.

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Chemin du suchet, 1350 Orbe, Suisse
Catégorie de projet
Achèvement
01.2019

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
1
Nombre de sous-sols
1 étage
Surface de plancher
444 m²
Volume bâti
2522 m³
Coûts de construction (BKP 2)
1,6 mio. CHF

Description

Élegante technique

Architecturalement, concevoir un ouvrage d’infrastructure n’est pas chose aisée. Mais lorsque que le projet se situe en plus dans un quartier d’habitations, cela devient un véritable défi d’intégration. Pour y faire face, la nouvelle centrale de chauffage d’Orbe allie l’élégance à la technique.

Issu d’un concours d’architecture mis en soumission en 2015 par la Fondation Saphir, la centrale de chauffage à distance devait être accompagnée d’un EMS. Il était laissé libre cours aux candidats d’unir ces deux programmes sous un même toit, ou de créer deux volumes distincts.
Début 2016, MAK Architecture remporte le premier prix du concours notamment grâce à leur planification en deux volumes. Ce choix permet d’obtenir deux constructions à l’échelle du quartier et d’optimiser le système d’évacuation des fumées pour le chauffage.

Une intégration optimale
Généralement, une construction telle qu’une centrale de chauffage à distance se situe plutôt dans des quartiers industriels. Son architecture reste donc le plus souvent élémentaire et ne cherche pas forcément à s’intégrer dans un environnement complexe. Ici, la situation est bien différente: le projet se situant en périphérie de la ville d’Orbe, dans un quartier résidentiel et à proximité d’une école ainsi que d’un manoir, l’intégration de la centrale dans son contexte est le point crucial qui mène à une réalisation réussie.
Afin d’obtenir un objet agréablement posé dans le bâti, en dialogue avec le manoir de Montchoisi et le contexte d’habitation, la recherche primordiale a été portée sur la silhouette et la compacité de l’édifice. C’est pourquoi le projet a été conçu avec une base de forme carrée ainsi qu’une toiture à quatre pans asymétrique.
De ce fait, la toiture crée d’une part un pont architectural avec l’environnement, d’autre part elle permet d’intégrer de manière harmonieuse des éléments techniques au projet telle que la cheminée. Celle-ci a été conçue comme étant un élément sculptural faisant entièrement partie du bâtiment et non comme un élément technique ajouté au projet. La cheminée unifie la volumétrie du projet et rappelle la fonction primaire du bâtiment, sans pour autant lui donner une connotation trop industrielle. Cette toiture expressive confère au chauffage à distance un caractère à la fois domestique tout en lui apportant une identité propre.

Un aspect éducatif
L’ouverture latérale permet d’intégrer le bâtiment dans son milieu et exprime la vie présente à l’intérieur. Certains éléments du chauffage sont même visibles depuis l’extérieur, ce qui permet à la population de comprendre l’importance de ce projet et de l’accepter. Par ce geste, les architectes
démontrent encore une fois qu’il ne s’agit pas simplement d’une boite fermée à usage industriel, mais bel et bien d’un objet élégant et attractif pour le quartier.
Cet aspect éducatif est accentué par le va-et-vient des enfants se rendant à l’école. Grâce à cette centrale sur leur chemin, l’énergie renouvelable fait ainsi partie de leur quotidien, là aussi l’ouverture en façade joue un rôle important.
Depuis l’intérieur, ce geste permet aux utilisateurs de garder une relation visuelle avec l’extérieur et de jouir d’un apport de lumière naturelle qui génère une chaleur non négligeable à l’ambiance de la centrale. Il s’agit là d’une caractéristique de ce projet. En effet, il est plutôt rare de trouver une ouverture de près de quatre mètres de large dans un chauffage, et cela montre à quel point les architectes ont voulu amener un réel côté domestique et éducatif à leur réalisation.

Une construction en bois
L’un des défis des architectes était de limiter les piliers à l’intérieur pour garantir la flexibilité de l’installation des éléments de chauffage. Afin d’obtenir les portées nécessaires, ils ont donc optés pour un système de pannes en lamellé-collé sur lesquelles repose la toiture recouverte de tôles d’aluminium. En utilisant des panneaux OSB comme revêtement intérieur, ainsi que du béton pour le socle, les architectes démontrent qu’il est possible d’obtenir, à partir de matériaux simples, une réalisation finale qui se veut élégante et domestique. Les parois en bois ainsi que la toiture ont été fabriqué en atelier, livré par élément sur site et mise en place à la grue.
Au début du processus, les architectes prévoyaient une façade en béton afin d’apporter un aspect minéral à l’ouvrage. Mais au fil de la conception du projet, ils ont opté pour une façade en épicéa, en accord avec la fonction du bâtiment qui utilise des copeaux de bois pour chauffer le quartier. Une attention particulière à été portée sur tous les éléments techniques tels que les sorties de ventilation, lesquelles ont été intégrées au maximum à la façade de manière à obtenir une enveloppe la plus propre possible.
La nouvelle centrale de chauffage s’inspire de la dualité résultante entre contraintes techniques et contextuelles en créant un bâtiment en équilibre entre technicité et sculpturalité. Dans ce projet, l’élégance se marie à la technique.

Architecte Marcia Akermann, MAK Architecture:
«Réalisation de la structure de la toiture à l’aide de quatre pannes en lamellé collé de section 20 cm x 246 cm et avec une longueur de portée de 14,80 m. La Souche de cheminée a été livrée et montée en une pièce.»

Architecte Marcia Akermann, MAK Architecture:
«La toiture en tôle aluminium est un élément primordial de cet ouvrage. Une intégration des chêneaux, des cheminées et des sorties de ventilation ont été réalisés avec précision. Les tôles d’aluminium ont été disposées selon un calepinage précis renforçant la géométrie de la toiture.»

Texte: Valentin Oppliger

Première publication: Magazine de la Documentation suisse du Bâtiment 2020 - 5

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