Écoquartier des Plaines-du-Loup – Pièce urbaine A
,
Suisse
Publié le 12 mars 2024
Bunq SA Architectes
Participation au Swiss Arc Award 2024
Données du projet
Données de base
Données du bâtiment selon SIA 416
Description
Le projet pour la pièce urbaine A marque le début de l’écoquartier des Plaines-du-Loup. Ce bâtiment en forme de peigne réunit trois maîtres d’ouvrage la Coopérative Cité Derrière, SILL SA et Swiss Life SA pour un programme mixe de logements et d’activités administratives, médicales et commerciales.
Situation initiale
Dans le cadre du projet Métamorphose initié par la Ville de Lausanne, le plan partiel d'affectation constitue la première étape de l'écoquartier des Plaines-du-Loup et propose un découpage en cinq pièces urbaines. Le bureau bunq architectes a été désigné lauréat d'un concours sur présélection en deux tours pour la pièce urbaine A en 2018, en collaboration avec le Bureau de Paysage Jean-Jacques Borgeaud. Ce nouveau morceau de quartier prend place sur d'anciens terrains d'entrainement de football. La répartition des droits à bâtir, ainsi que des investisseurs étaient déterminés dès le départ.
Ébauche du projet
Le projet se compose de deux entités: un parking développé par un autre bureau et un bâtiment de logements et d'activités. La morphologie des constructions répond au contexte, établissant des rapports volumétriques avec l’environnement bâti existant en formant ainsi la «couture» proposée par le projet d’urbanisme.
Le bâtiment définit une façade continue du côté du service des automobiles et de l’aéroport. Elle marque la transition entre la grande échelle des infrastructures existantes et futures, au nord du quartier, et celle, plus fine, du quartier de logements qui se développe au sud. Ainsi, les branches du peigne reprennent la volumétrie des immeubles du quartier du Bois-Gentil.
Les cours sont des espaces de transition semi-publics qui réunissent les entrées des logements et se mettent en relation avec l’espace public de la rue-place. Le grand volume est ainsi découpé en unités plus petites. La pente est gérée par paliers et chaque activité qui se développe au rez trouve une façade et un prolongement extérieur possible dans chacune des cours. Les entrées des activités (accès à la polyclinique, aux urgences, dépose minute des centres d'accueil temporaire, livraisons et accès des employés) sont placées en relation avec les rues et places publiques.
La forme du bâtiment en peigne et les décalages proposés en façade génèrent des vues croisées et des doubles/triples orientations profitant aux logements.
Étude du projet
La plupart des appartements sont traversants avec deux voir trois orientations et aucun appartement mono-orienté au nord. Plus de 24 typologies d’appartements différentes avec des matériaux de grande qualité et des loyers parmi les plus bas de la région. Des espaces communautaires semi-privatifs généreux se retrouvent d'abord dans les trois cours, puis sur les terrasses des derniers niveaux et enfin dans les différents locaux communs. Les surfaces de bureaux sont livrées brutes, avec un aménagement et des finitions au gré des preneurs.
La façade est traitée de manière uniforme sur l’ensemble du bâtiment par une grille d’éléments préfabriqués en béton au premier plan, et un remplissage d’éléments isolés en bois et revêtu de crépis minéral au deuxième plan. Cette solution permet de garder une cohérence architecturale, tout en permettant d'intégrer des particularités spécifiques à chacun des maîtres d'ouvrage. L'ensemble de la structure porteuse (poteaux, murs et dalles) est réalisée à 100 pour cent en béton recyclé. Les façades, non-porteuses sont conçues en caissons de bois préfabriqués isolés et comportant les menuiseries extérieures. Une couche d'isolation crépie et le parement en béton préfabriqué viennent compléter la façade.
Les espaces communs sont laissés pour la plupart à l'état brut, tandis que les intérieurs sont traités avec des finitions qui varient en fonction des maîtres d'ouvrage.
Réalisation
Les plus grosses contraintes ont été la construction simultanée des projets voisins, nécessitant une coordination extrêmement complexe des grues. La parcelle relativement exiguë a obligé les trois mandataires de Direction des travaux à une mutualisation de certaines installations de chantier. de plus la coordination de tous les acteurs concernés (maîtres d’ouvrage, mandataires, entreprises) pour parvenir à construire un seul bâtiment avec trois maîtres d’ouvrage distincts (mitoyens), des plannings différents et un programme très varié. Aussi la complexité de mise en œuvre de la façade mixte (fixation des éléments en préfabriqués béton à travers les panneaux en bois) et la morphologie du bâtiment avec ses nombreux angles et redents ont été un vrai défis pour les entreprises. Enfin la mutualisation de la chaufferie a permis de réduire les surfaces en sous-sol, mais ajouté des contraintes de phasage de chantier. De réaliser un projet entièrement labellisé Minergie-P-Eco et répondant aux normes environnementales les plus strictes actuelles.
Particularités
La production de chaleur par PAC géothermie profonde (cinq sondes allant à 800 mètres) et récupération de chaleur sur les eaux usées. La composition du sol avec une couche de moraine glacio-lacustre fait que l’ensemble du bâtiment repose sur 370 pieux en béton d’une profondeur de 15 à 20 mètres. Des travaux spéciaux ont également été nécessaires à cause de la proximité du barreau routier et de la parcelle voisine occupée par le Service des Automobiles et de la Navigation. Un cuvelage avec natte bentonite de l’ensemble des sous-sols à été nécessaire à cause de la présence de la nappe phréatique.