Gesamtsanierung von zwei Wohnhochhäusern

Une stratégie d’intervention a été spécifiquement développée pour assainir les deux immeubles et améliorer leurs performances énergétiques, tout en conservant leurs caractères expressifs, typologiques et architectoniques.

Situation initiale

La démarche implique notamment une série d’interventions sur l’enveloppe des bâtiments, sur les espaces communs ainsi qu’une rénovation complète des cuisines et des salles de bains de la centaine d’appartements concernés. Une attention particulière a été portée dans le choix des matériaux ainsi que dans les appareils électroménagers à très faible consommation d’énergie. Par ailleurs, chaque logement est équipé d’un système de monitoring permettant au locataire de vérifier sa consommation propre d’eau et d’énergie.

Ébauche du projet

La réhabilitation de deux tours d’habitation typiques de la période des Trente Glorieuses met en évidence le double défi induit par la conciliation entre la sauvegarde du patrimoine ordinaire de la seconde moitié du XXème siècle et la prise en compte de la transition écologique. Par une approche interdisciplinaire et un ciblage des interventions dans le bâti, la réhabilitation propose ici une démarche originale face à un enjeu d’une brûlante actualité. La démarche architecturale adoptée ici se caractérise plus particulièrement par les spécificités suivantes :

- une réhabilitation révélatrice de qualités patrimoniales,
- une stratégie discrète pour catalyser les interventions,
- une réduction drastique de l’empreinte carbone.

Étude du projet

Une série d’interventions complémentaires ont permis d’améliorer fortement la qualité thermique de l’enveloppe, rénover les espaces communs et remettre les installations techniques, les cuisines et les salles de bain aux standards actuels. Afin de conserver l’expressivité des édifices, les parties non porteuses des façades ont été remplacées par des éléments préfabriqués, basés sur des châssis bois incorporant l’isolation thermique et les fenêtres bois-métal, qui reprennent les lignes de la composition initiale. Les parties porteuses ont été pour leur part isolées de l’intérieur.

Par une densification ciblée à l’intérieur des volumes existants, des espaces communs ont été réaménagés et plusieurs nouveaux studios réalisés en rez-de-chaussée. Les espaces extérieurs ont accueilli de nouvelles places de jeu et la mobilité douce a été favorisée par la création de voies d’accès spécifiques et de nouveaux espaces pour les vélos. Réalisé par étapes, partiellement en site occupé, le chantier a requis une excellente maîtrise des phases de l’échéancier, en coordination avec de multiples corps de métier.

Réalisation

Si leur situation initiale correspondait peu ou prou au qualificatif de « passoires thermiques », la stratégie de réhabilitation a permis de réduire drastiquement l’empreinte carbone des deux tours d’habitation. Cela se concrétise notamment par une forte réduction des besoins, grâce à une amélioration significative des performances énergétiques de l’enveloppe, couplée à un renoncement complet aux énergies fossiles pour le chauffage.

Particularités

Une nouvelle isolation thermique a été posée à l’intérieur, constituée de laine de roche insérée dans un châssis en bois. Des fenêtres à triple vitrage avec cadre bois-métal ont remplacé les anciennes. Une attention particulière a été portée sur le choix de matériaux écologiques et d’appareils électroménagers à très faible consommation d’énergie. L’ancienne installation de chauffage au mazout a été remplacée par une nouvelle chaufferie fonctionnant au bois déchiqueté et aux granulés de bois. Le local de chauffe, la citerne et la cheminée ont été habilement récupérés pour intégrer les nouvelles installations d’énergies renouvelables. Chaque logement est désormais équipé d’un système de monitoring permettant aux locataires de suivre leur consommation d’eau et d’énergie, ce qui contribue à une utilisation consciente et parcimonieuse des ressources. A l’inverse de logiques de tabula rasa ou d’emballage dénaturant, la démarche montre qu’il est possible de concilier la valorisation du patrimoine ordinaire de la seconde moitié du XXème siècle et la prise en compte des enjeux liés à la transition écologique.