Immeuble d'habitation Klopstock

Une imposante rangée d'arbres caractérise le Klopstockwiese, une colline à Zurich Enge sur laquelle se dresse le château de Sihlberg. À l'ouest de la prairie coule la Sihl et à l'est, des frênes de la hauteur des maisons poussent le long de la Klopstockstrasse. Grâce à un contrat d'étude remporté en 2018, un nouveau bâtiment de 25 appartements et un restaurant sera construit ici, prêt à être occupé en 2024.
Cent ans plus tôt, sur le même site, avaient été construits de simples bâtiments commerciaux pour une entreprise de construction, qui ont été déclarés hors zone en 2016. Aujourd'hui, ils sont remplacés par un immeuble résidentiel qui suit des lignes de construction complexes et dont la typologie est orientée vers son environnement. Deux halls d'entrée relient la rue du quartier à la cour et mènent aux escaliers. Au rez-de-chaussée, une différence de niveau au sein des appartements crée une mezzanine avec espace de vie orienté vers le parc et une salle à manger extra-haute orientée vers la cour-jardin privée. Dans chacun des étages standards, organisés en structure à trois étages, une loggia polygonale se déploie vers les frênes qui bordent la rue. Des baies vitrées offrent une vue sur le «vert» dans la zone jour des appartements. Au milieu se trouvent les salles de bains, les ascenseurs et les entrées, formant l'épine dorsale à petite échelle du bâtiment. Du côté de la cour, il y a d'autres pièces, qui peuvent être ventilées via une loggia en raison du bruit de la rue. Ceux-ci créent des relations spatiales passionnantes au sein de l'appartement et renforcent le contraste entre le côté cour urbaine et le côté parc privilégié.

Quel rôle ont joué le site et l'existant sur le projet?
La parcelle se trouve dans le quartier d'Enge, qui se caractérise par des collines morainiques, des constructions linéaires le long des rues et des fragments de bordures d'îlots. La parcelle se caractérise par sa relation avec la Klopstockwiese à l'ouest. Le nouveau bâtiment s'intègre naturellement dans les constructions environnantes. D'un point de vue urbanistique, la situation est améliorée par le fait que l'espace routier de la Klopstockstrasse est plus clairement délimité et raccordé au mur coupe-feu existant. Cela permet également de dégager un espace de cour étroit et protégé. Le bâtiment présente deux visages différents par rapport aux espaces urbains contrastés. La façade ouverte et vitrée du parc reflète la verdure des magnifiques arbres de la Klopstockwiese. La façade de la cour, avec sa couche de maçonnerie en briques crépies, se protège des nuisances sonores du côté de la cour urbaine. Sa granulométrie et le choix des couleurs s'orientent vers l'environnement bâti et s'y intègrent parfaitement.

Dans quelle mesure le client, la maîtrise d’ouvrage ou les futur·e·s utilisateur·rice·s ont-ils ou ont-elles influencé le projet?
Tout au long du processus, le maître d'ouvrage a été très ouvert aux suggestions de l'architecte concernant les façades, les cages d'escalier et les appartements. Les deux appartements en attique (deux appartements en copropriété) et le café ont été considérablement influencés par le maître d'ouvrage et les gérants du café.

Les tendances actuelles en matière d'énergie ou de construction ont-elles influencé le projet?
Le nouveau bâtiment a été construit et certifié selon la norme Minergie. De plus, les critères d'exclusion Minergie-ECO ont été maintenus afin d'apporter une contribution raisonnable et durable en termes d'impact sur l'environnement. Grâce à une installation photovoltaïque maximale sur le toit, le bâtiment produit de l'électricité durable et la pompe à chaleur à sondes géothermiques assure une production de chaleur respectueuse de l'environnement. Le mode de construction de la façade sur cour a été réalisé avec une maçonnerie en pierre et un crépi minéral. Ceci afin de pouvoir renoncer autant que possible aux matériaux isolants polluants.

Le projet de Michael Meier et Marius Hug Architekten a été présenté dans le cadre du Swiss Arc Award 2025 et publié par Nina Farhumand. La version française a été revue par Estelle Gagliardi.