Teatro dell’Architettura, Mendrisio

1938 von 3771

 
6850 Mendrisio,
Suisse

Publié le 04 mai 2020
Mario Botta Studio d'architettura

Teatro dell’Architettura, Mendriso Mélange de style et d’époque.  Sur le campus universitaire de l’Académie d’architecture de Mendrisio, le Teatro dell’Architettura de Mario Botta voisine le Palazzo Turconi. La brique caractérise tout le bâtiment. On remarquera particulièrement la texture de la façade. La couleur dorée et ce grain rugueux de la surface minérale révèlent ensemble l’identité particulière de l’édifice. A l’intérieur, une lucarne projette  des rayons zénithaux sur plus de trois mille mètres carrés d’espace et diffuse de la lumière naturelle sur le pourtour des 27 mètres de diamètre. Sur les quatre niveaux principaux des espaces  pour environ 2000 mètres carrés se prêtent  à plusieurs utilisations pour des événements simultanés ou indépendants.

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Via Turconi 25, 6850 Mendrisio, Suisse
Catégorie de projet
Achèvement
01.2017

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
de 3 à 5 étages
Nombre de sous-sols
2 étage
Surface de plancher
3000 m²
Volume bâti
17'300 m³

Description

Un nouveau temple pour le débat architectural

Laboratoire de culture et espace multidisciplinaire, Mario Botta signe le nouveau théâtre de l’architecture à la géométrie parfaite et circulaire..

Ronde, c’est ainsi que se présente la dernière réalisation de l’architecte tessinois. En excluant toute frontalité, c’est à peine si l’on peut deviner sa vocation depuis l’extérieur. Baptisé «Teatro dell’Architettura», l’édifice se situe sur le campus universitaire de l’Académie d’architecture de Mendrisio, juste à côté du Palazzo Turconi par lequel il en est d’ailleurs relié par des corridors en sous-terrain. De l’extérieur, l’ouvrage de Mario Botta s’apparente à une boîte fermée et opaque. Son aspect esthétique est une structure habillée de bandes de briques à la couleur dorée, elles tapissent la surface de ce cylindre parfait. Cette forme géométrique à laquelle Mario Botta ne déroge que rarement dans ses oeuvres, est une sphère d’un diamètre de 27 mètres avec deux niveaux souterrains et trois au-dessus du sol. Enraciné sur un terrain plat entouré de gazon, le gabarit du nouveau bâtiment reste relativement imposant mais respecte l’alignement avec les autres immeubles à proximité. Avec un volume d’environ 17 000 m3, en le regardant on pourrait se prendre à le considérer comme une petite tour circulaire. Certes, l’économie de matériau (dans ce cas la brique) caractérise tout le bâtiment. Ce choix rigoureux et durable a permis d’obtenir un résultat homogène. On remarquera particulièrement la texture de la façade. Le duo de couleur et ce grain rugueux de la surface minérale révèlent ensemble l’identité particulière de l’édifice.

Le théâtre anatomique comme source d’inspiration

Le concept est étonnant. Avec peu de références similaires, unique en son genre en Suisse, le théâtre de l’architecture s’inspire d’anciens théâtres anatomiques. Ces derniers étaient constitués d’un grand espace central où se trouvait l’objet d’étude et autour duquel se rassemblaient les étudiants. En effet, l’architecte y trouve du parallélisme avec son œuvre qu’il considère comme un temple du partage et du savoir, consacré aux divers enseignements. Plus particulièrement en donnant une visibilité aux nouveaux intérêts transdisciplinaires qui interviennent de plus en plus dans le processus de conception. Pour Mario Botta, il s’agit d’une multitude de domaines touchant de près ou de loin à l’architecture. L’art bien entendu, mais aussi la mode, le design, la photographie, la danse et finalement toutes les matières qui contribuent à son rôle social.
Toujours, d’après Mario Botta, l’idée du théâtre suggère aussi l’acte l’immédiat et sans «médiation entre le domaine présenté et ses utilisateurs, mais de la participation concrète et directe» d’où le souhait d’une relation «intimiste» avec le public.


Un programme en tranche

L’entrée dans la partie basse est translucide et en porte-à-faux. Dans cet écrin, et dans un souci d’économie, l’architecte crée plusieurs volumes selon les zones. Depuis la réception du rez-de-chaussée on accède au programme. Là, dans cette même partie basse l’Agora, un grand volume composé d’un seul espace, puis sur les quatre niveaux principaux d’autres aires pour environ 2 000 mètres carrés. Les volumes au sous-sol sont éclairés par des hublots disposés en ligne sur la surface du terrain. Cette configuration particulière se prête à plusieurs utilisations pour des événements simultanés ou indépendants. À l’étage, on remarque particulièrement l’existence d’un balcon pour le public. Sans aucun cloisonnement, le lieu est ouvert aux étudiants et aux visiteurs. Car tous les événements qui auront lieu sont ouverts à tous, renforçant ainsi les bases du projet et donnant une vocation culturelle du bâtiment. À l’intérieur, une lucarne projette des rayons zénithaux sur plus de trois mille mètres carrés d’espace et diffuse de la lumière naturelle sur le pourtour des 27 mètres de diamètre. Les faisceaux qui se déploient sur les cinq niveaux revêtent donc une importance particulière. En levant les yeux, on aperçoit un rideau métallique, de forme hémisphérique qui se détache et rappelle d’autres réalisations de l’architecte.
Tout bien considéré, on comprend pourquoi ce nouveau bâtiment, le Théâtre de l’architecture, se trouve precisement là, en ce lieu. En devenant un instrument pour le débat, ce leitmotiv de départ a justement conduit l’Université de la Suisse italienne et la Fondation Théâtre de l’Architecture à promouvoir sa création.

Texte: Renzo Stroscio

Première publication: Magazine de la Documentation suisse du Bâtiment 2018 - 6

Entreprises impliquées dans le projet

Planification

192378042