École de commerce Raymond-Uldry

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1224 Chêne-Bougeries,
Suisse

Publié le 10 octobre 2019
meier + associés architectes + Architech SA

L’école de commerce Raymond Uldry de Genève. L’escalier avec des fentes  de lumière dans les parapets  en béton étaient un grand  défi pour les artisans qui ont  exécuté les travaux. À l’intérieur, les architectes jouent sur l’alternance  entre le béton apparent et  les surfaces blanches lisses. La médiathèque se développe  sur deux étages et dispose  de grandes façades vitrées donnant sur les couloirs. Le minimalisme en  termes de matériaux s’exprime particulièrement bien dans l’aula. Le plafond acoustique se prolonge  sur le mur et devient une surface de projection. Dans les couloirs, des vitrages sur toute la  hauteur permettent  d’avoir une vue sur les  salles de gymnastique. La délicate structure de  la façade du bâtiment  scolaire contraste avec le  vert des arbres séculaires  des anciens jardins.

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Chemin du Domaine-Patry 1, 1224 Chêne-Bougeries, Suisse
Catégorie de projet
Achèvement
06.2017

Données du bâtiment selon SIA 416

Surface de plancher
17'400 m²
Volume bâti
80'100 m³

Description

Un tout cohérent

L’école de commerce Raymond Uldry de Genève, qui a remporté le Prix Bilan de l’immobilier 2018 du SVIT Romandie comme meilleure réalisation dans la catégorie Bâtiment public, se situe à une interface sensible entre la ville et la zone agricole. Le bâtiment séduit par son agencement volumétrique différencié et sa conception délicate.

En tant que prolongement des parcs de la Grange et des Eaux-Vives à Genève, sur la rive sud du lac Léman, une nouvelle ceinture urbaine est en train de voir le jour sur le Plateau de Frontenex, entourée de cordons boisés qui prolongent directement la zone agricole. La nouvelle école de commerce Raymond Uldry, qui accueille aujourd’hui quelque 1000 élèves, est située à l’interface même entre des espaces verts, une zone agricole et des constructions récentes aux gabarits importants.

Ouvert comme une grande fleur à quatre pétales, le bâtiment tire habilement profit de sa position dans le site. «L’école doit établir un lien entre l’environnement urbain et l’environnement agricole. Mais en même temps, nous voulions aussi inclure la géographie », explique Philippe Meier. En effet, chacune des ailes du bâtiment, qui se composent respectivement de cinq étages, propose des dégagements inédits avec, selon l’orientation, des vues sur le Jura à l’ouest, la montagne genevoise du Salève au sud, les Alpes à l’est et le lac au nord.

Issu d’un concours d’architecture remporté en 2009, le projet comprend 75 salles de classe, trois salles de gymnastique, un réfectoire, une médiathèque, une aula de 300 places et des salles d’archives pour le canton de Genève, au sous-sol.

Minimalisme discret
Quand on s’approche du bâtiment, c’est le design uniforme des grandes façades vitrées avec leur grille de colonnes blanches filigranes qui ressort en premier. Elles contrastent avec le vert des environs, où se trouvent de magnifiques arbres ancestraux. La disposition irrégulière et apparemment aléatoire des piliers visibles au niveau de la façade ressemble à la mise en œuvre visuelle d’un rythme musical.

L’aspect uniforme possède son propre système: l’extérieur ne doit pas révéler ce qu’il y a à l’intérieur. Cependant, le concept statique devient évident dans la conception de la façade. Ainsi, l’architecte souligne bien que chacun des piliers que l’on voit au niveau de la façade a une fonction porteuse. Leur nombre diminue au fur et à mesure qu’on monte dans les étages, en fonction à la répartition des charges.

Les surfaces en béton apparent, rythmées par des portes blanches et lisses et des panneaux acoustiques blancs au plafond, forment le concept minimaliste de la couleur et des matériaux à l’intérieur. Seule exception: les revêtements de sol et de mur (tous de couleurs différentes) des trois salles de gymnastique superposées dans lesquels des vitrages sur toute la hauteur permettent de jeter un coup d’œil sur les corridors.

Système de grille sophistiqué
Ce programme clair et bien réparti dissimule cependant un système constructif élaboré: de nombreuses spécifications et dépendances fonctionnelles et constructives ont dû être prises en compte lors de la conception de la structure de la façade. Sur demande du maître d’ouvrage, la taille des salles de classe doit être modifiable. C’est pourquoi l’agencement des piliers en façade devait être conçu de sorte à pouvoir être décliné en différentes variantes de plan.

À l’intérieur, les cloisons de séparation des couloirs sont conçues comme un voile porteur s’étendant sur quatre étages. C’est pourquoi les portes des salles de classe ne doivent pas être superposées. Les architectes ont donc dû prévoir des ouvertures permettant de créer de nombreux types d’espaces, selon la subdivision des pièces, de sorte que même avec un plan d’étage modifié, chaque salle de classe puisse être accessible et dispose de fenêtres pouvant être ouvertes ou fermées.

Bien ancré dans le sol
À l’origine, seul un sous-sol partiel était prévu. Mais encore avant le début des travaux de construction, les ingénieurs ont constaté que le sous-sol avait une capacité portante inférieure à celle qui était prévue. Un sous-sol sur toute la surface du bâtiment doit répartir régulièrement le poids du bâtiment. Les salles qui s’y trouvent aujourd’hui sont utilisées par le canton de Genève comme archives.

Le bâtiment est chauffé par 36 sondes géothermiques à chaleur géothermique. C’est le premier bâtiment scolaire répondant au standard de très haute performance énergétique (THPE) de l’État de Genève, l’équivalent de Minergie P. En conséquence, on a installé une ventilation mécanique contrôlée avec récupération de chaleur. Les zones de circulation ne sont pas ventilées, à la grande satisfaction des architectes: «En renonçant aux faux-plafonds, nous avons gagné 60 centimètres de hauteur, ce qui confère aux couloirs une merveilleuse sensation de spaciosité.»

Relié avec le monde
Grâce au volume compact du bâtiment, de généreux espaces ouverts ont été crées autour de l’établissement scolaire. L’entrée fait face à la Villa Patry, dont le parc sera un jour ouvert au public, si bien qu’un magnifique réseau de sentiers reliera l’école harmonieusement avec son environnement proche. Avec la vue directe sur le Jura, le Salève et les Alpes, la première étape a déjà été franchie.


Texte: Virginia Rabitsch

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