Façade de la centrale d'énergie Unterfeld

Le cycle de l'eau est le thème du projet de la centrale énergétique d'Unterfeld. L'idée s'inspire de la fontaine Meret Oppenheim à Berne, avec sa synthèse non planifiée et surprenante de géométrie et de forme naturelle.

Tout au long de l'année, l'eau de pluie s'écoule du toit sur les façades, s'infiltre dans le sol et retourne dans le lac de Zoug via le ruisseau. Ainsi, en plus du circuit d'eau du lac, un deuxième circuit d'eau est créé, qui relie harmonieusement la nature et l'architecture. La nouvelle centrale énergétique forme une figure marquante, s'ouvrant vers le haut, dans l'espace paysager. Elle relie le ciel et la terre. Son geste géométrique semble à la fois naturel et artificiel, fragile et puissant. La surface de l'enveloppe du bâtiment est constituée de plaques d'Eternit brutes. Avec le temps, des lichens et des mousses s'installeront dans leurs structures rugueuses. Dans les rigoles de l'enveloppe en Eternit, les feuilles et les matières organiques s'accumulent et se transforment en humus. En fonction de l'exposition, de l'ombre portée par les arbres tout autour et de l'approvisionnement en eau, la roche se transforme en une enveloppe organique variée et soumise à des changements constants, ici une délicate robe de mousse et de lichen, là une luxuriante fourrure végétative, parfois interrompue par un morceau de peau d'Eternit nue.

La façade comme typologie
L'objectif de la construction de la façade est d'offrir une expression créative à une typologie de bâtiment qui n'est rarement soumise à son efficacité pragmatique. L'idée centrale de ce projet est de considérer l'infrastructure comme un élément essentiel de la société et de lui accorder une valeur créative par une conception soignée. La façade spatiale a été conçue avec des plaques d'Eternit inclinées. Celles-ci présentent une surface particulièrement importante, utilisée jusqu'à présent par les architectes de Lütjens Padmanabhan uniquement dans ce projet. Cela a été rendu possible grâce à l'Ondapress 57 ondulé de Swisspearl. Tout au long de l'année, l'eau de pluie s'écoule par le toit et la façade dans le sol et retourne ensuite dans le lac «Zug». La maquette au 1:50 créée à cet effet est restée inchangée tout au long du processus jusqu'à la réalisation.

Le projet de Lütjens Padmanabhan Architekt*innen a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2025 et publié par Nina Farhumand. La version française a été revue par Dane Tritz.