Immeuble de logements et paroisse

Immeuble de 36 logements, chapelle, paroisse et café dans le quartier des Pâquis à Genève

Situation initiale

Le projet achève une boucle du temps en remplaçant les petites constructions qui ont probablement précédé tous les immeubles qui forment l’îlot dense du cœur des Pâquis. L’occupation de la parcelle par une chapelle modeste construite en 1866, issue de la politique urbaine fazyste, a été inscrite dans les statuts de l’usage du lieu, le terrain ayant été offert par l’Etat.

Ébauche du projet

Conclure un îlot de la fin du 19e siècle
Comment imbriquer le projet d’une chapelle avec un immeuble de logements venant conclure l’îlot sur son angle ? La chapelle vient occuper l’entier de la cour en s’ouvrant uniquement vers le ciel par de grands oculus, seule sa scène est superposée à la structure de l’immeuble. Le travail de la coupe est déterminant dans le jeu des gabarits disponibles. La situation d’angle est valorisée par l’entrée et le foyer ouvert sur la rue, à l’instar de la pratique inscrite historiquement dans le lieu. Une figure d’enroulement accompagnée par un banc continu lie le foyer extraverti avec la chapelle introvertie. Indépendants du fonctionnement de la paroisse, les accès à l’immeuble sont disposés dans la continuité de la rue. Le parvis et le foyer en lien avec la ville conduisent, par un jeu de dilatations et de resserrements, à la découverte du lieu de rassemblement ouvert sur le ciel.
Pour les logements, la recherche typologique repose sur l’identification de deux qualités spécifiques de l’îlot : le cœur calme de la cour et l’ouverture de l’angle en profondeur sur le paysage urbain. Trois types de logements vont être développés à partir de ces caractéristiques : la forme et la disposition des séjours en longueur sur la façade magnifient ces relations privilégiées identifiées avec la ville.

Étude du projet

Le travail de la toiture de la chapelle cherche à augmenter la hauteur d’étage, restreinte par les droits de vue des immeubles donnant sur la cour, par un allègement de l’épaisseur du plafond entre les poutres structurelles. Les formes rondes ainsi découpées amplifient la descente de la lumière naturelle dans l’espace comme des abat-jour géants.
Le balancement des balcons filants devant les séjours sur l’angle et sur cour exprime la figure typologique du plan de l’étage. Avec leurs garde-corps filigranes, ils cherchent un accord avec les immeubles constitutifs de la ville du 19e siècle.
Par le travail du relief des façades ainsi que par la présence des auvents des entrées des logements et de la chapelle, le bâtiment tend à révéler sa situation singulière tout en appartenant à l’ordinaire de la ville.

Particularités

Thématique urbaine
La ville de Genève se développe également vers l’intérieur dans une recherche d’optimisation de son tissu urbain. Cet enjeu de densification légitimé par la préservation des zones cultivables produit une tension au coup par coup sur l’équilibre de la ville existante. Une nouvelle réglementation a introduit la possibilité de surélever les immeubles du centre-ville, les constructions projetées ont pu bénéficier de cette nouvelle loi votée en 2008. Dans cet élan de verticalisation de la ville, 3 cas de figure ont été explorés par l’atelier : conclure un îlot de la fin du 19e siècle, substituer un immeuble à une villa sur son propre jardin, et optimiser le reste d’une parcelle en jachère.
Dans la première couronne du centre de Genève, ces 3 immeubles de lo- gements portent une problématique commune, celle de définir une qualité spécifique à la façon de séjourner dans les contraintes de la ville dense, en optimisant la protection contre les nuisances, les vis-à-vis et les orientations. Les typologies des appartements résultent de la recherche d’une articulation balancée entre chambres et séjours, ces derniers visant à offrir une générosité, un sentiment d’ouverture, autrement dit une façon de vivre positivement la ville.