Installation de formation Allmend West

La place d'armes de Thoune est l'une des plus importantes de l'armée suisse. Son infrastructure offre des conditions idéales pour son utilisation à long terme. Le transfert du site d'instruction de Lyss dans un nouveau bâtiment à Thoune permettra de centraliser l'ensemble de l'instruction du commandement de l'école de maintenance 43.

Périmètre
La caserne de troupe 1, datant de 1868, marque le début de l'Allmendstrasse en direction de la sortie de la ville. Les arbres le long de l'Allmendstrasse forment une allée identitaire qui quitte Thoune vers l'ouest depuis le début du 18e siècle. Par ailleurs, les constructions sont extrêmement hétérogènes, surtout du côté nord. Certains points forts s'élèvent dans l'espace routier. Le plus frappant est l'usine d'incinération des ordures ménagères (UIOM). Au sud, le secteur sporadiquement construit entre l'Allmendstrasse et les Panzerhallen attire l'attention. Aujourd'hui, cette zone présente un grand potentiel de développement. En 1939, la caserne Dufour a été construite à cet endroit et en 2016, à l'ouest, la nouvelle salle de sport. Le périmètre de développement de la place d'armes de Thoune se situe dans cette bande le long de l'Allmendstrasse, en passant par la grande Allmend, jusqu'aux terrains de football de l'association sportive Waldeck. Entre l'Allmendstrasse et la Grosse Allmend, une zone qui offrait jusqu'à présent une vue exceptionnelle sur l'Allmend et la chaîne du Stockhorn sera construite.

Bâtiment
La répartition spécifique de l'utilisation en trois volumes et la hauteur réduite de l'édifice aident à intégrer le nouveau bâtiment dans l'espace routier côté nord tout en conservant les vues mentionnées ci-dessus. Côté sud, l'ensemble est réuni en un seul volume par l'avant-toit continu, réagissant ainsi à l'étendue de la grande Allmend et reflétant en même temps la chaîne de montagnes située en face. Les trois bâtiments possèdent une partie halle orientée vers le sud avec de grandes portes. Côté nord, la partie théorique de deux étages y est accolée. Une zone de desserte servant à la distribution des personnes et des médias fait office de lien entre les deux parties du bâtiment. La proximité requise des différentes salles peut ainsi être garantie de manière idéale. Ce concept de base simple offre une flexibilité maximale pour toutes les utilisations actuelles et futures.

Construction primaire
Tous les bâtiments, y compris les noyaux de desserte, sont construits en bois léger à partir de la dalle de sol. Ils sont caractérisés par une trame régulière. Les halls ont une profondeur de 25 mètres et sont recouverts tous les 7,5 mètres d'une poutre en lamellé-collé. Celle-ci est reliée au panneau mural de manière rigide dans la zone du corridor. Les poutres lamellées-collées font saillie de 5 mètres au-dessus des portes et supportent l'avant-toit. Les bâtiments sont raidis par les murs extérieurs et les murs intérieurs fixes sur les côtés de la zone de desserte centrale. Cela permet une répartition libre des halls, même pour des utilisations futures. La partie réservée à l'enseignement est constituée d'éléments préfabriqués en bois qui correspondent à la trame. Les éléments porteurs sont l'extérieur et le mur arrière du hall. La zone d'espace entre les deux est ainsi librement divisible sur toute sa longueur. Les façades est, ouest et nord sont revêtues d'écailles de grande taille et partiellement perforées de fenêtres. Les écailles rendent les étages visibles de l'extérieur et rythment la longueur des bâtiments. Côté sud, la façade est structurée par des fermes, des poteaux et des portes intermédiaires, ce qui renforce encore l'orientation claire des bâtiments.
Les halls sont éclairés en premier lieu par leurs portes vitrées ombragées par l'avant-toit. Secondairement, de la lumière supplémentaire pénètre dans les halls par des fenêtres de toit placées de manière optimale et, dans les halls de grande hauteur, par des fenêtres de façade côté nord. Dans les salles de formation, les fenêtres perforées sont divisées en fonction de la trame. L'adaptabilité visée pour les différentes tailles de salles est ainsi garantie.

Durabilité et technique du bâtiment
Grâce à un sous-sol minimal en construction massive et à une construction exclusivement en bois dans les étages supérieurs, la durée de construction a pu être optimisée et un maximum de CO₂ a été lié. Grâce à l'attribution de plus de 80 % des travaux à des entreprises régionales et à l'utilisation de bois suisse, les trajets de transport ont été courts et l'énergie grise minimale. Des espaces verts et des surfaces PV supplémentaires sur le toit contribuent à la durabilité et permettent une certification selon la norme Minergie.
Les locaux techniques sont disposés dans la partie centrale de la desserte, respectivement au sous-sol et au grenier. Dans cette zone de desserte se trouvent, outre la cage d'escalier principale avec ascenseur et les locaux annexes, les zones de montée principales à partir desquelles tous les fluides sont distribués aux salles de cours via les couloirs. Les halls sont directement accessibles depuis les centrales techniques. Les faux planchers dans les salles de théorie, qui servent principalement à l'accès électrique, renforcent encore la flexibilité pour les futures adaptations d'utilisation.

Surfaces extérieures
Les bâtiments sont précédés de surfaces extérieures en béton et en asphalte pour la formation et le stationnement, qui sont réduites à l'usage nécessaire. Entre les bâtiments se trouvent des surfaces engazonnées qui servent de terrain d'exercice aux militaires et garantissent l'infiltration de l'eau de pluie. L'extension des espaces verts dans la zone de la place en dur permet de la zoner et d'attribuer clairement les différentes zones aux différentes halles. L'installation est entourée d'une bande verte avec des surfaces de compensation écologique et la clôture de l'aire.

Particularités
Ce n'est pas tous les jours que l'on peut construire une installation d'instruction pour l'armée. La tâche consistait en premier lieu à construire des halles de stockage et d'instruction pour les véhicules, avec des salles de théorie attenantes. Le volume et la taille des pièces nécessaires ont fait de ce projet l'un des plus grands bâtiments en bois de Suisse. C'est pourquoi, dès le départ, la question centrale était de savoir comment intégrer ce projet de construction dans la situation urbaine sans la perturber, mais en créant une valeur ajoutée. En répartissant les besoins en espace sur trois bâtiments, il a été possible d'intégrer les corps de bâtiment dans la situation de manière à ce que la vue sur le monde de la montagne soit malgré tout conservée depuis l'Allmendstrasse et que les bâtiments soient compris comme trois volumes différents. L'avant-toit continu a permis de relier l'ensemble depuis la grande Allmend et de réagir ainsi à l'étendue de l'Allmend. Afin de casser la longueur des bâtiments en direction de l'Allmendstrasse, les façades périphériques ont été recouvertes d'écailles au nord, à l'est et à l'ouest (comme des bardeaux surdimensionnés). Vers le sud, les façades ont été conçues comme une membrane plus perméable, de sorte que les bâtiments s'orientent clairement vers la surface de formation située devant eux.

Afin de réduire au maximum les travaux d'excavation, seuls les locaux réellement nécessaires (protection contre les effractions) ont été placés au sous-sol. Cela a permis d'économiser de l'argent lors de l'excavation et de l'utilisation de béton. À partir de la dalle de fondation, les bâtiments, y compris le noyau de l'ascenseur et la cage d'escalier de secours, sont construits entièrement en bois. Cela a permis de fixer un maximum de CO₂ et d'utiliser à nouveau des matériaux renouvelables. Grâce à une structure porteuse claire et à une trame continue de 7,5 mètres dans les halls et de 2,5 mètres dans les salles de théorie, ainsi qu'à un concept d'accès aux médias bien pensé, il a été possible d'atteindre un haut degré de flexibilité. Les halls et les salles de théorie pourront être librement subdivisés à l'avenir.

Le contact étroit avec le maître d'ouvrage et les utilisateurs a été un point central qui a contribué à la réussite de l'achèvement des bâtiments. Un maître d'ouvrage compétent/professionnel qui s'y connaît en construction et un groupe d'utilisateurs bien organisé et réactif ont permis d'intégrer les installations hautement techniques de la formation dans la planification du bâtiment, de sorte que tous les raccordements, câbles et locaux se trouvent finalement au bon endroit. Grâce à une élaboration détaillée pendant la phase d'avant-projet et de projet de construction, les bâtiments et les utilisations n'ont dû être modifiés et adaptés que de manière minime pendant la planification de l'exécution et la réalisation.

Les salles de repos, qui font office de salon pour les recrues, constituent l'un des points forts des bâtiments. Elles ont été aménagées avec des revêtements muraux textiles de trois couleurs différentes et, dans la partie inférieure, avec des lambris en chêne. Les salles de repos s'ouvrent vers le sud avec une fenêtre de 5,4 mètres de haut, de sorte qu'à l'intérieur, on a l'impression que les montagnes sont à portée de main.

Le matériau de construction central de notre projet est le bois sous toutes ses facettes. Ainsi, les types de bois les plus divers ont été utilisés, du bois massif aux panneaux de fibres de bois liés au ciment, en passant par les panneaux multicouches.

Le projet de 3B Architekten a été soumis dans le cadre du Swiss Arc Award 2025 et publié par Jeannine Bürgi. La version française a été revue par Estelle Gagliardi.