Das Vestibül entlang der Südfassade ist 100 Meter lang und bis zu 30 Meter hoch. Goldene «Bossen» geben dem Grossen Saal eine feierliche Atmosphäre. Die flexiblen Elemente  der Salle modulable ermöglichen verschiedene Konstellationen der Zuschauerpositionen zum Bühnenbereich.

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Esplanade Alice Bailly 1, 1200 Genf, Suisse
Catégorie de projet
Achèvement
08.2021
Liens

Données du bâtiment selon SIA 416

Volume bâti
103'106 m³
Coûts de construction (BKP 2)
98,0 mio. CHF

Description

Depuis août 2021, la ville de Genève a un nouveau théâtre. Si le nouveau bâtiment, conçu par Sara Martín Cámara et Laurent Gravier, paraît sobre le jour, son hall vitré s’illumine magiquement la nuit et invite à y entrer.

Entre la route de Chêne, axe très fréquenté du quartier des Eaux-Vives, et la future voie verte qui permettra de rejoindre la France à pied ou à vélo, la silhouette en verre et béton de la Nouvelle Comédie émerge au-dessus de la gare du Léman Express. L’édifice de cent mètres de long se profile avec quatre émergences, formant une «skyline» par sa ligne crénelée. Depuis sa construction, et depuis que le nouveau plan de quartier a été accepté, le périmètre continue sa métamorphose étape par étape. En fait, ce chantier d’envergure a signifié entre autre la démolition de l’ancienne gare, un bâtiment de voyageurs qui constituait jadis le terminus de la ligne Annemasse-Genève-Eaux-Vives, se trouvant sur un ancien site industriel occupé jusque-là par des artisans.

Lieu de vie
Lorsque les architectes gagnent le concours international en 2009, l’occasion leur est donnée de valoriser l’utilisation d’une grande esplanade piétonne au-dessus des voies ferrées. Arrivant de Paris, le couple de concepteurs imagine un bâtiment à la fois structurant et fonctionnel, tout en évitant le trop spectaculaire qui n’aurait sans doute pas eu beaucoup de sens. La Nouvelle Comédie s’inscrit d’abord dans une démarche de centralisation et de revalorisation de l’offre culturelle dans le canton de Genève, puisque le bâtiment d’origine, sis au boulevard des Philosophes, ne pouvait plus renouveler son offre par manque de place. Mais la nouvelle construction n’a pas uniquement une vocation programmatique, elle prend place dans un projet plus large, certes d’aménagement et d’intégration dans l’espace public mais joue aussi un vrai rôle social. Justement, sur place, nous découvrons un lieu de vie aux multiples usages, à la fois cohérent et en résonance avec tout le quartier. Il est en effet prévu d’édifier ultérieurement dans ce périmètre des logements, des commerces, des restaurants, des bureaux et cetera.
Le bureau FRES architectes propose un volume simple et compact, un édifice contemporain et minimaliste, qui tisse des liens avec son voisinage sans se démarquer par trop d’audace. Depuis le quartier, on distingue un volume sculptural et brutal évitant la rudesse du béton par la juxtaposition d’une peau transparente. Cette transparence crée des reflets qui engagent un dialogue avec les constructions voisines. Situé au pied du Léman Express et accessible par trois entrées, l’équipement brille et acquiesce une générosité architecturale contenue dans une enveloppe tirée au cordeau.

Minimaliste mais grandiose
Le fait que les deux façades longitudinales soient vitrées confère une certaine légèreté au bâtiment. En dotant l’édifice de cette seconde peau, les concepteurs ont créé des coursives intérieures à tous les niveaux sur le côté du lac. Cette transition voulue par les architectes, s’appréhende comme un passage ou une sorte de zone tampon entre les espaces programmatiques du théâtre et la ville. Le plus spectaculaire est certainement celui du hall du côté de l’esplanade. Ce volume vide de vingt mètres de haut autant que les cent mètres de long du bâtiment interrogent le visiteur. Force est de constater que ce même volume joue aussi un vrai rôle à la fois de passage et de lieu de vie. En s’inspirant des passages parisiens mais repensé à l’échelle du projet par les architectes, le foyer permet de traverser librement de part et d’autre les quarante mètres de largeur du bâtiment et contribue à l’esprit de rencontre. Tout comme le restaurant, le foyer est accessible à tout moment à tout un chacun. Avec son exubérance spatiale, il rappelle les passages de fin de siècle. Mais contrairement à cette référence, on a complètement renoncé à des éléments décoratifs architecturaux. Cependant, une sorte d’ornementation moderne a été créée: des lampes LED ont été positionnées derrière les éléments de façade perforées à une des extrémités du bâtiment. Subtilement, ces lettres géantes disposées les unes après les autres, semblables à une frise décorative sur la façade du bâtiment, indiquent le nom de l’édifice.

Tout pour le spectacle
Le bâti se décompose en quatre volumes distincts, chacun jouant un rôle bien précis, tant pour ce qui est de l’utilisation de l’espace public que de son fonctionnement interne: ateliers de fabrication de décors et de costumes, scènes, loges et locaux administratifs, salles de répétition. Contrairement à l’ancienne Comédie du Boulevard des Philosophes, ici, tout le processus de création se fait sur place, de l’accueil des artistes aux représentations, en passant par la fabrication des décors. Au rez-de-chaussée inférieur, à l’une des extrémités de la circulation, les camions peuvent directement livrer du matériel et le déposer à l’atelier ou dans les salles de représentation.
Associés à un scénographe spécialiste dans ce domaine, les architectes ont conçu deux salles de spectacles dans le bâtiment, la plus grande comprenant 500 places. Elle est pensée dans la continuité du théâtre européen, à l’italienne, avec un rapport scène-salle frontal préétabli devant une seule rangée de gradins. Une fosse pouvant recevoir un orchestre complète l’équipement. L’enveloppe de ce volume est faite d’une peau pliée et facettée, tel un origami, qui accueille tous les dispositifs acoustiques et lumineux propres à une salle de théâtre. Plus petite, la seconde salle, de type blackbox, est modulable et peut accueillir 200 spectateurs. Celle-ci, dédiée à l’expérimentation, comporte des gradins modulables qui peuvent s’agencer selon les besoins. Les murs de la petite salle sont habillés de lames en béton fibré noires dont le motif garantit une excellente acoustique. Il faut dire que les deux salles d’un point de vue scénographique sont des espaces hautement techniques. Toute cette complexité se trouve majoritairement dans la partie supérieure du bâtiment, au-dessus des deux scènes. Pour les architectes, l’objectif était d’intégrer dans l’expression architecturale l’ensemble des exigences techniques et artistiques tout en créant un lieu poétique pouvant accueillir les spectateur*trices de plain-pied dans le monde de la scène.
L’architecture, discrète et neutre la journée, se transforme le soir en une mise en scène lumineuse qui métamorphose le bâtiment en lieu de représentation. Les façades s’éclairent de couleur rouge-orangé pour affirmer la présence du théâtre dans la ville. Pour les architectes, la Nouvelle Comédie devient alors une invitation à la magie du spectacle!

Texte: Renzo Stroscio

Première publication: Arc Mag 1.2022

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