Compléter l'existant

Le projet d'une école de la construction s'implante à Bienne, sur le site d'anciens abattoirs. L’intention première du projet est de composer au maximum avec la substance existante du site et de minimiser l’impact au sol des nouveaux volumes complétant le site scolaire.

Situation initiale

Le projet d’une école de la construction s’implante à Bienne, ville située sur le plateau suisse, dans la région des trois lacs. La parcelle se trouve proche de la gare ferroviaire, à la frontière avec le village de Nidau. Le site est en relation avec l’ancienne zone industrielle «General Motors» au Nord-Est. Cette zone industrielle est composée de grands volumes, aujourd’hui utilisés par des fonctions liées à l’éducation. Au Sud-Est de la parcelle, on trouve un quartier d’habitation, composé de plus petites volumétries.

Ébauche du projet

L’intention première du projet est de composer au maximum avec la substance existante du site et de minimiser l’impact au sol des nouveaux volumes complétant le site scolaire. Pour cela, le projet d’une école de construction se concentre uniquement sur la partie Sud-Ouest de la parcelle à disposition, délimitée par la rue de Morat. La partie Nord-Est est composée de volumes de logements implantés dans un grand espace végétalisé.
Sur le site des anciens abattoirs, les trois bâtiments principaux sont conservés, car ils représentent une partie de l’histoire de la ville de Bienne et permettent de garde une trace du passé du site.
Ils sont aussi gardés car leurs implantations est intéressante. Le bâtiment central du site possède aussi une façade très représentative et les trois volumes ont des espaces intérieurs qui peuvent accueillir le programme d’une école de construction. De plus, la conservation de l’existant offre une économie de moyens ainsi que de matériaux, principes très importants dans le cadre actuel, en lien avec le développement durable.

Étude du projet

On trouve trois nouveaux volumes, qui viennent compléter le site. Ils s’inscrivent, eux aussi, dans une intention d’écologie, d’économie et de durabilité, notamment par leur implantation, uniquement sur des espaces déjà bituminés. Mais aussi par les matériaux utilisés pour leur construction, avec un système constructif en bois, ressource local et durable. Le projet veut aussi limiter la technique dans les nouveaux volumes et favoriser une autonomie en énergie du site. Concernant l’implantation des nouveaux volumes, on trouve deux nouveaux bâtiments d’ateliers. Ces volumes créent un lien entre le site existant et les grandes volumétries des anciennes usine General Motors, situées à l’Ouest de la parcelle.
Notamment grâce à la prolongation du bâtiment initial des abattoirs qui est prolongé symétriquement, créant ainsi une relation avec le dernier volume. Ce volume est situé de l’autre côté de la petite Suze revégétalisée, il permet de faire un lien entre le site scolaire et un quartier d’habitation de Nidau, composé de plus petites volumétries. Le bâtiment comprend le programme public de l’école, notamment la cafétéria, la bibliothèque et l’auditoire, ainsi que les espaces administratifs. Son implantation permet de crée deux places. La première offre une terrasse à la cafétéria du complexe. La seconde, est caractérisée comme une place publique. Elle marque la fin de la rue de Morat et le carrefour entre le site scolaire et les quartiers d’habitations environnants.

Réalisation

La structure des nouveaux volumes se compose d’un système en poteau-poutre en bois lamellé-collé. Dans le bâtiment lié aux ateliers, des cadres permettent de reprendre les charges de la toiture en shed du bâtiment. Ses cadres sont articulés entre eux par des assemblages métalliques.
Les cadres sont posés sur des poteaux, moisés par deux poutres ce qui permet de garder la continuité des fibres de bois lors de la descente de charges. Le poteau transmet ses charges aux fondations grâce à des connecteurs métalliques.
Le plancher des ateliers est composé d’une dalle mixte bois-béton, les solives sont assemblées avec les poutres par queue d’aronde. Elles se situent dans le même plan que les poutres pour une meilleure liaison avec le béton. Le plancher de salles de classes, se compose- lui, uniquement d’un plancher léger.

Particularités

Une de particularité du projet est son expression de façade avec l’utilisation de panneaux photovoltaïques comme revêtement de façade. Ces panneaux sont posés sur une sous-construction qui permet d’incliner différemment chaque panneau. De loin, les façades du projet semblent très abstraites et avec leur reflet, mettent en valeur les bâtiments existants du site. Mais plus l’on se rapproche de la façade, plus l’on découvre sa complexité, en distinguant sa sous-construction. Cette sous-construction visible, permet aussi aux apprenti façadier de se rendre compte de la composition d’une façade. Ces différences d’inclinaisons et d’orientations du revêtement de façade permettent aussi d’optimiser le rendement des panneaux photovoltaïques avec une production d’électricité durant l’ensemble de la journée et pendant toute l’année. Avec l’utilisation de panneaux solaires inclinés en façades, l’ensemble du site, y compris les bâtiments existants, est autonome à 125% en électricité. Il y a donc même un surplus de production, qui pourrait être utilisé pour la recharge de véhicules électriques ou être renvoyer sur le réseau. L’inclinaison des panneaux photovoltaïques servent aussi de brise-soleils horizontaux fixes pour les ouvertures. Ces brise-soleils permettent de diviser par trois la surchauffe des locaux, et sont compléter uniquement par un store toile intérieur pour l’obscurcissement des salles.

Projet Next Generation soumis pour l'Arc Award 2022 par: Nicolas Tschabold, HEIA Fribourg