Immeuble artisanal Mosso

Érigé sur la parcelle familiale appartenant au Maître d’ouvrage, qui autrefois abritait l’imprimerie de son grand-père, Mosso est un bâtiment de six étages accueillant des activités mixtes en lien avec l’artisanat contemporain. Situé au centre du nouveau quartier en pleine mutation autour de l’émergence de la gare du Léman Express à Chêne-Bourg, ce projet se veut un outil au service de ses usagers. Son concept repose sur une approche à la fois «Low-Tech» et durable, tant dans sa conception que dans sa mise en œuvre.
Le projet repose sur une structure hybride bois/béton, intégrant de grandes poutres en frêne lamellé-collé, perforées afin de minimiser l’impact des techniques sur les plateaux. Cette approche vise à restituer aux usagers un maximum d’espace, leur laissant toute liberté d’usage. L’objectif est de favoriser un environnement modulable et adapté à divers types d’activités artisanales.
Les façades, largement vitrées, permettent un apport maximal de lumière naturelle. Composées de verre et de panneaux fibrociment, elles sont assemblées de manière visible, rappelant l’esthétique d’un mécano. Les angles du volume sont traités par l’inclinaison des panneaux, mis en quinconce, ce qui met en valeur la finesse de la composition et rend hommage au passé du lieu, lié à l’imprimerie et au papier. Cet agencement contribue aussi à l’intégration des stores sans ajout de caisson apparent.
Labellisé THPE (Très Haute Performance Énergétique), le projet intègre des panneaux photovoltaïques sur les trois derniers étages, en remplacement des panneaux fibrociment, afin d’optimiser la production d’énergie. Les aménagements intérieurs adoptent un langage artisanal avec des matériaux bruts: chape de béton poncée, briques silico-calcaires, bois, panneaux isolants visibles et murs en BTC (Briques de Terre Compressée). Un effort particulier a été fait en faveur du recyclage, avec la réutilisation de luminaires et de cloisons vitrées provenant de bâtiments démolis.

Le projet de NOMOS Architectes a été soumis pour le Swiss Arc Award 2025 et publié par Elisa Schreiner. La version française a été revue par Estelle Gagliardi.