Pierre naturelle: revêtements de sol
Des revêtements de sol en dalles de pierre naturelle sont le souhaitde nombreux maîtres d'ouvrage. La pierre naturelle a la réputation d'être indestructible, intemporelle et unique en son genre. L'offre très variée de dalles de pierre naturelle du monde entier permet de satisfaire tous les voeux particuliers en matière de teintes, de structures, de motifs d'appareillage, de formes et de propriété de surface. Etant donné l'excellente conductibilité thermique de la pierre naturelle, celle-ci convient spécialement bien pour réaliser des revêtements sur des installations de chauffage par le sol. Des dallages chauffés en pierre naturelle garantissent un climat ambiant équilibré et confortable, contribuant ainsi à améliorer la qualité de l'habitat.
La pierre naturelle est un matériau absolument unique en son genre. La nature ne produit jamais exactement deux fois la même chose. Sur quelques mètres seulement et même sur quelques décimètres, chaque pierre varie par ses veines, son litage, ses nœuds, sa forme, sa teinte et sa formation, ce dont le maître d'ouvrage doit tenir compte en effectuant son choix. Sur le plan de la teinte et de la structure, le revêtement de sol commandé ne peut jamais correspondre absolument à la surface de l'échantillon examiné, respectivement concordé exactement d'une dalle à l'autre. Lors du choix dela pierre, l'éclairage, le traitement et la pose jouent également un rôle important. Comme les diverses variétés de pierre présentent des caractéristiques très différentes, il convient de veiller, au stade du choix, à ce que la pierre soit adaptée aux sollicitations attendues. La pierre naturelle est plus ou moins poreuse. L'eau et la saleté peuvent pénétrer dans la pierre; en fonction de l'abrasion, du mode de nettoyage et du degré de salissure, il en résulte au fil des ans une certaine patine qui se traduit par une modification de l'aspect esthétique.
La pierre naturelle est par essence une matière dure. Sous l'action de diverses contraintes, elle peut devenir cassante et/ou favoriser la transmission des sons solidiens. La planification et l'exécution doivent par conséquent répondre à de hautes exigences si l'on veut éviter des phénomènes de fissuration et satisfaire aux normes requises en matière d'isolation phonique.
Exigences requises et prescriptions envigueur
Lors de l'étude et de l'exécution de revêtements de sol en pierre naturelle, les normes et recommandations SIA seront scrupuleusement respectées. Les principales normes et recommandations applicables sont les suivantes:
Norme SIA 246:2006 Travaux en pierre naturelle
La norme SIA 246:2006 précise la terminologie générale spécifique au traitement de la pierre naturelle. Elle donne en outre un aperçu des supports appropriés ainsi que les épaisseurs de construction nécessaires pour des travaux en pierre naturelle. Elle définit les exigences requises pour les pentes, les joints de dilatation et les couches d'isolation. Elle fixe enfin les exigences requises au niveau de l'exécution ainsi que les tolérances admissibles pour les travaux en pierre naturelle.
Norme SIA 251:2008 – Chapes flottantes à l'intérieur des bâtiments
La norme SIA 251:2008 Chapes flottantes à l'intérieur des bâtiments s'applique aux chapes en ciment, en sulfate de calcium, en asphalte coulé et en résine synthétique exécutées sur une couche de séparation ou une couche d'isolation. Dans la norme, les bases de dimensionnement des chapes sont définies en fonction de la qualité du mortier. La norme définit la subdivision en champs de la chape, les exigences relatives aux caractéristiques des produits d'isolation, le mortier utilisé et les principes d'exécution. La norme détermine en outre la planéité du support et de la chape finie. Elle fixe aussi les conditions pour le processus d'échauffement de l'installation de chauffage par le sol ainsi que les délais d'utilisation de celle-ci après sa pose. Les dispositions de la norme SIA 118 sont complétées parla partie contractuelle de la norme SIA 251.
Norme SIA 180:1999 Isolation thermique et protection contrel´humidité dans le bâtiment
Cette norme contient les dispositions et exigences minimales requises en matière d'isolation thermique.
Norme SIA 380:2009 L'énergie thermique dans le bâtiment
Cette norme sert souvent de base aux lois cantonales imposantdes prescriptions d'isolation plus sévères que celles de la norme SIA 180.
Norme SIA 181:2006 Protection contre le bruit dans le bâtiment
Cette norme règle les exigences en matière de protection contre le bruit dans le bâtiment.
Structure et étude
Revêtements de sol en pierre naturelle avec couche d'adhérence
Structure
Les dallages en pierre naturelle solidaires de la sous-construction porteuse correspondent au mode de pose classique (fig. 2).

2 Revêtements de sol en pierre naturelle avec couche d'adhérence
Etude
En l'absence d'exigences particulières au niveau de l'isolation thermique et phonique (bruits d'impact), des revêtements en pierre naturelle combinés à l'infrastructure peuvent toujours être posés. Ceux-ci conviennent tout spécialement sur des infrastructures épaisses, dans de grands locaux, dans des halls d'entrée ainsi que dans des secteurs humides ou mouillés. Dans l'entrée de bâtiments publics ainsi que dans des locaux humides ou mouillés, il convient de garantir la sécurité antidérapante nécessaire moyennant une nature adaptée de la surface du revêtement en pierre naturelle.
Joints
Les revêtements en pierre naturelle peuvent être posés rigidement et sans joints de dilatation complémentaires sur d'autres parties de construction également rigides et ne comportant pas de joints de dilatation. En revanche, si le support comporte déjà des joints de dilatation, ceux-ci seront obligatoirement repris dans le revêtement en pierre naturelle et délimités de préférence par des profilés métalliques. La largeur des joints sera déterminée en fonction des déformations attendues. Une adhérence constante et régulière avec le mortier de pose est absolument indispensable pour que le revêtement en pierre naturelle ne se sépare pas ou ne se relève pas.
Pente
Pour les zones humides et mouillées, une façon de pente sera prévue tout spécialement en fonction du comportement au nettoyage, et elles seront munies d'un dispositif de drainage. La pente est subordonnée à la classe de traitement de la pierre naturelle. La façon de pente sera déjà donnée par le support, respectivement par le béton brut. Les dalles en pierre naturelle doivent être collées avec une faible teneur en vides afin d'éviter des efflorescences. Il faut également tenir compte de la résistance aux acides et de la propension à la décoloration de nombreuses pierres naturelle en zones humide. Les joints de dilatation situés dans des zones humides et mouillées seront obligatoirement disposés au droit des points les plus élevés du revêtement et à une certaine distance des endroits les plus mouillés. Il est important que la surface de la pierre naturelle à l'état mouillé présente une qualité antidérapante suffisante selon les recommandations du bpa.
Revêtements de sol en pierre naturelle sur chapes flottantes
Structure
Une chape flottante doit être dissociée de toutes les autres parties de construction et exécutée sur une couche de séparation, un lé d'étanchéité ou une couche d'isolation. Tous les mortiers sont en principe aptes à recevoir un revêtement en pierre naturelle, toutefois les chapes en sulfate de calcium ne doivent pas être posées dans des zones humides. Les chapes servent de support stable au revêtement de sol en pierre naturelle. En règle générale, les conduites de chauffage par le sol sont intégrées à la chape. Le revêtement de sol doit toujours se poser sur une chape flottante lorsqu'il est nécessaire de réaliser simultanément une isolation thermique et/ou phonique.
Etude
Les exigences requises en matière d'isolation thermique (norme SIA 180 ou norme SIA 380/1) et phonique (norme SIA 181) ne peuvent être remplies qu'en procédant à une étude minutieuse englobant la structure des sols et la partition des volumes. Tout maître d'ouvrage soucieux des aspects qualitatifs d'un ouvrage exigera par ailleurs un revêtement en pierre naturelle exempt de fissures.
L'épaisseur de la chape sera déterminée conformément à la norme SIA 251:2008 en fonction des charges uniques exigées de 2 kN ou 4 kN, des caractéristiques et des résistances mécaniques du mortier ainsi que de la compressibilité de la couche d'isolation thermique et phonique.
Chape flottante sur isolation phonique, revêtement en pierre naturelle posé frais sur frais

3a Chape flottante sur isolation phonique, revêtement en pierre naturelle posé frais sur frais
Chape flottante avec couche d'isolation thermique et phonique dissociée, revêtement en pierre naturelle posé au mortier

3bChape flottante avec couche d'isolation thermique et phonique dissociée, revêtement en pierre naturelle posé au mortier
Chape flottante avec conduites de chauffage posées à sec et lamelles thermoconductrices, revêtement de pierre naturelle collé

3c Chape flottante avec conduites de chauffage posées à sec et lamelles thermoconductrices, revêtement de pierre naturelle collé
Joints
Pour éviter des fissures dans un revêtement de sol en pierre, la chape flottante sera subdivisée en plusieurs champs, si possible rectangulaires, par des joints de dilatation. De tels joints sont indispensables pour tous les rétrécissements, angles rentrants et grandes surfaces ainsi que pour des revêtements dont le rapport des côtés est supérieur à 1 : 2 resp. 1 : 1,5 pour des revêtements avec chauffage par le sol. Les joints seront disposés en fonction du tracé des tubes de chauffage par le sol et des joints du revêtement de pierre afin de tenir compte des exigences esthétiques. Des champs relativement petits avec un chauffage régulier sont préférables. Cette opération nécessite une étude approfondie en étroite collaboration avec le chauffagiste, le chapiste et le poseur du revêtement de sol en pierre naturelle (fig. 4). La coordination entre les différents entrepreneurs est assurée par l'architecte concepteur ou par la direction des travaux.

4 Etude des joints
Structure du revêtement dans locaux humides tels que bains publics, saunas, etc.

5 Structure du revêtement dans locaux humides tels que bains publics, saunas, etc.
Pente
Dans des locaux humides ou mouillés, à savoir des locaux de douche ou des vestiaires par exemple, il est indispensable de prévoir une façon de pente et un système de drainage. La façon de pente sera réalisée par le support lui-même (fig. 5). Pour des raisons d´hygiène et de sécurité antidérapante, l'eau ne doit pas stagner sur le revêtement de sol. La surface des pierres naturelles doit en général être traitée pour atteindre une sécurité antidérapante suffisante selon les recommandations du bpa. Les travaux de nettoyage doivent en outre pouvoir s'effectuer d'une manière rapide et efficace. Lors du choix du revêtement en pierre naturelle, on tiendra compte du comportement au nettoyage avec des produits acidifères et du potentiel de décoloration de la pierre.
Exécution
Généralités
Modes de pose
Après ponçage et polissage, les dalles en pierre naturelle sont généralement livrées prêtes à la pose. La tolérance d'épaisseur est de 10 pour cent, mais il existe également des dalles de calibre plus précis. Les dalles sont souvent posées sur la couche de compensation ou la chape flottante par l'intermédiaire d'un lit de mortier mince ou moyen. Les lits minces seront appliqués sur le support à la spatule dentée sur une épaisseur de 3 à 5 mm. Les lits moyens pourront avoir jusqu'à 15 mm d'épaisseur et seront en règle générale appliqués aussi à la spatule dentée.
Les dalles clivées et grossièrement travaillées seront posées au mortier. Ce mode de pose est la méthode classique ordinairement utilisée pour des revêtements en pierre naturelle avec couche d'adhérence. L'épaisseur du lit de mortier ne variera pas fortementet se situera de préférence entre 25 et 30 mm. On ne descendra pas au-dessous d'une épaisseur de 15 mm. Les constructions flottantes peuvent également se poser au mortier.
Exigences requises
Le choix de la pierre naturelle pour réaliser un revêtement de sol sefait en définitive aussi pour des raisons esthétiques. Afin que le dallage ait un aspect uniforme, le poseur doit faire preuve de beaucoup de doigté.
Il est en l'occurrence important que le carreleur examine soigneusement la couleur et la structure des dalles livrées. Moyennant une combinaison judicieuse des différentes dalles, il peut éviter que le dallage présent des «nids» ou des «nuages». Le carreleur chevronné éliminera les dalles qui pourraient faire mauvais effet ou qui présentent des fissures, des arêtes cassées ou d'autres défauts. En fonction de la qualité de la pierre, il n'est toutefois pas possible d'éviter de petits défauts au droit des arêtes et des angles.
Revêtements de sol en pierre naturelle avec couche d'adhérence
Pose
Deux modes de pose entrent en ligne de compte pour des revêtements en pierre naturelle solidaires de leur support:
Les dalles sont posées au mortier directement sur le support
Les dalles sont posées par l'intermédiaire d'un lit de mortier mince ou moyen sur une couche de compensation solidaire du support
Exigences requises pour le support
Pour assurer une bonne liaison avec le support, celui-ci sera décrassé et débarrassé des résidus de lait de ciment; il présentera une résistance suffisante à la traction. La force d'adhérence de supports sales ou malsains ne peut généralement pas être améliorée par un «agent adhésif». Il est surtout nécessaire de pouvoircompter sur une bonne adhérence au support pour la pose de couches d'égalisation et de compensation. Une contrainte élevée d'adhérence de traction est moins importante pour l'application d'une couche de mortier.
Exigences requises pour le mortier de pose
La consistance du mortier de pose doit se prêter à un compactage rapide et léger. Une liaison compacte à pleine surface entre la dalle et le mortier est particulièrement importante, celle-ci étant en l'occurrence assurée par un pont adhésif. Des difficultés peuvent surgir au moment du compactage lorsque le mortier est trop consistant et, notamment, lorsque le lit de mortier est trop épais. Par contre, lorsque le mortier présente une consistance trop plastique, on court le risque de voir les dalles «flotter» lors de la pose. Si le lit de mortier présente une épaisseur supérieure à 50 mm, il est recommandé de prévoir une couche de compensation. Il est également nécessaire de prévoir une pareille couche de compensation pour réaliser une façon de pente lorsque celle-ci n'est pas déjà intégrée à l'infrastructure. La couche de compensation sera réalisée de sorte que le revêtement en pierre naturelle puisse se poser sur un lit mince ou moyen. Dans ce cas, la couche de compensation sera indéfectiblement liée au support et correspondra au groupe de sollicitation III selon la norme SIA 252, Revêtements de sols industriels.
Joints et pente
Les joints de dilatation du support seront très exactement repris dans le revêtement en pierre naturelle et délimités par des profilés métalliques. Les joints de dilatation situés dans des zones humides seront toujours disposés au droit des points les plus élevés du revêtement. La pente sera subordonnée à la classe de traitement de la pierre naturelle. La capacité d'évacuation de l'eau est essentiellement déterminée par le mode de pose ainsi que le format et la planéité des dalles.
Contrairement aux revêtements en pierre naturelle posés sur chape flottante, il n'est pas nécessaire de prévoir d'autres joints de dilatation.
Revêtements de sol en pierre naturelle sur chapesflottantes
Pose
Sur des chapes flottantes, on pose généralement aujourd'hui, sur lit de mortier mince ou moyen, des dalles en pierre naturelle poncées et polies, mais aussi avec surface plane de clivage. Les dalles clivées et grossièrement travaillées sont généralement posées au mortier.
Exigences requises pour le support
Les chapes flottantes seront généralement exécutées avec des mortiers liés au ciment ou au sulfate de calcium. Les dalles en pierre naturelle seront collées directement sur la surface de la chape. Avec des chapes flottantes, il est particulièrement important de procéder à une subdivision en différents champs dissociés par des joints de dilatation. Avec des installations de chauffage par le sol tout spécialement, on veillera à ce que les champs puissent se déformer dans tous les sens et, si possible, indépendamment les uns des autres. Les joints seront rectilignes et perpendiculaires les uns aux autres.
Avant de procéder à la pose du revêtement en pierre naturelle, on vérifiera la disposition et l'exécution dans les règles de l'art des joints de la chape flottante ainsi que la résistance superficielle et la planéité de celle-ci. On vérifiera également si tous les raccordements latéraux sont bien munis de bandes de bordure molles continues de 8 mm d'épaisseur au minimum. Les bandes et la feuille synthétique seront relevées au-dessus de la chape au minimum sur l'épaisseur totale probable du revêtement. Aucun pont de mortier ne fera liaison entre la chape et les raccordements latéraux.
Sur des chapes anciennes fissurées ou exécutées de manière défectueuse, les revêtements en pierre naturelle peuvent être posés sur une couche de désolidarisation afin de limiter le risque de fissuration. Divers systèmes de désolidarisation du revêtement en pierre naturelle sont disponibles aujourd'hui sur le marché. La désolidarisation du revêtement en pierre naturelle ne peut toutefois dispenser de joints de dilatation. Les joints doivent être disposés en principe dans les domaines déterminés dans la norme SIA 251:2008. La possibilité de faire coïncider les joints de dilatation avec les joints du revêtement en pierre naturelle représente ici un avantage.
Exigences requises pour la pose
On évitera absolument des liaisons rigides entre les différents joints ainsi qu'au droit des parties de construction adjacentes. Les dalles en pierre naturelle seront donc posées en respectant une distance suffisante par rapport aux parties de construction adjacentes. On veillera à ce que la colle et le mortier de jointoyage ne coulent pas dans les joints de dilatation et sur les bandes de bordure. On évitera absolument toute liaison rigide de mortier, même s'il est prévu de poser des plinthes.
Les joints de dilatation ainsi que les joints entre le dallage et les plinthes seront garnis avec une masse de jointoyage élastique. Des joints bien disposés et par exemple munis de profilés pour dissocier des surfaces peuvent sans autre rester apparents.
Problèmes particuliers
Fissures dans la chape flottante
Des fissures du revêtement en pierre naturelle donnent fréquemment lieu à des réclamations. Leur origine est généralement imputable à des joints de dilatation en nombre insuffisant, resp. mal placés ou mal exécutés. Il est possible d'éviter la formation de fissures dans une très large mesure à condition de respecter les points suivants:
Des joints de dilatation seront prévus au droit de tous les rétrécissements et angles rentrants.
Avec des chapes liées au ciment, sans chauffage par le sol, les champs rectangulaires auront une longueur maximum de 8 m et un rapport des côtés de 1 à 2; pour les chapes avec chauffage parle sol, la longueur des côtés n'excédera pas 6 m et un rapport des côtés de 2 à 3. Conformément à la norme SIA 251:2008, les chapes liées au sulfate de calcium et comportant une installation de chauffage par le sol intégrée seront également subdivisées en champs par des joints de dilatation. Leur longueur maximum, avec un rapport des côtés de 2 à 3, sera de 8 m.
L'épaisseur et la résistance à la flexion du mortier de chape sont à déterminer d'après la sollicitation selon la norme SIA 251:2008 et doivent être respectées. Avec des installations de chauffage par le sol, l'épaisseur nominale sera augmentée du diamètre des conduites de chauffage. L'épaisseur minimale de la chape ne doit pas être inférieure à celle prescrite dans la norme 251.
L'épaisseur de la chape doit être aussi régulière que possible. Il est donc important que la couche d'isolation thermique et phonique repose toujours sur un support plan et stable. La sous-construction ne présentera ni cavités ni renflements. Les conduites et tuyauteries sur la sous-construction brute seront posées dans une couche d'isolation ou de mortier compacte et ferme. Les sous-constructions irrégulières ne seront pas égalisées au moyen de panneaux d'isolation d'épaisseur différente.
Si des sous-constructions de surface importante et de hauteur différente sont égalisées au moyen de couches d'isolation d'épaisseur différente, la chape sera subdivisée par des joints au droit des raccordements correspondants de l'isolation.
La chape doit pouvoir se déformer aussi librement que possible, ce qui sera le cas pour autant que l'on interpose une feuille entre la couche d'isolation et la chape. Cette feuille sera posée de façon plane et sans faire de plis.
Des treillis d'armature ne peuvent empêcher la formation de fissures. Ils réduisent uniquement le risque de propagation des fissures et de décollage du revêtement en pierre naturelle.
Même en apportant le plus grand soin à la planification et à l'exécution, il n'est jamais possible d'exclure totalement la formation de fissures dans la chape et dans le revêtement en pierre naturelle. C'est pourquoi, il est impératif de prévoir dans la livraison des dalles de réserve en nombre suffisant.
Affaissements de chapes flottantes
Les affaissements le long des bords du revêtement et notamment dans les angles sont imputables à la post-déformation en voûte de la chape en ciment. Les déformations en voûte sont provoquées par un séchage unilatéral de la chape combiné à un retrait trop important de la couche de surface. Une pareille déformation est inévitable. Dans des conditions défavorables, les affaissements ultérieurs peuvent atteindre jusqu'à 7 mm dans les angles et le long des bords. L'affaissement des bords peut provenir également de l'effet dit bimétal, lorsque la chape présente un retrait encore plus important après la pose des dalles en pierre naturelle. Les mesures suivantes permettent de réduire l'ampleur des affaissements:
Faible teneur en eau excédentaire garantissant un retrait de la chape aussi faible que possible. On optera donc pour une courbe granulométrique de 0 à 8 mm avec 300 kg de ciment par m³.
Compactage régulier du mortier sur toute l'épaisseur de la chape.
Les affaissements maximaux n'atteignent leur pleine ampleur qu'après trois ans environ. On attendra donc le plus longtemps possible avant de mettre en place une masse d'étanchéité et de jointoyage le long des raccordements latéraux. Les joints réalisés relativement tôt après la pose du revêtement en pierre naturelle se fissurent ou se décollent du bord en raison de leur forme généralement défavorable. Dans les nombreux cas où il n'y a pas à craindre d'infiltration d'eau on peut renoncer à un traitement avec une masse d'étanchéité et laisser le joint ouvert. Les joints ne seront en aucun cas scellés rigidement au mortier.
Décolorations
La pierre naturelle est un matériau poreux. Les liquides, les substances à l'état de vapeur et même les fines particules de saleté peuvent pénétrer dans les pores de la pierre naturelle. Avec le temps, le revêtement prend ainsi une patine. Si la pose n'a pas été exécutée dans les règles de l'art, resp. en cas de mauvais traitement ou sous l'action d'agents agressifs, la pierre naturelle peut se décolorer et présenter des taches qui portent fortement préjudice à la valeur esthétique du revêtement.
Les acides sont tout spécialement nuisibles aux calcaires et aux marbres ainsi qu'aux joints à base de ciment. Les surfaces poncées et polies sont attaquées et perdent leur brillant.
Sous l'action de l'humidité du support, les revêtements en pierre naturelle prennent souvent une coloration plus foncée, et des taches peuvent fréquemment apparaître. En règle générale, cette coloration plus foncée et les taches éventuelles disparaissent complètement lors du séchage. Des hydroxydes et des sels en solution sont souvent transportés dans les couches superficielles d'un revêtement en pierre naturelle. Après séchage de l'eau, les sels cristallisent et peuvent transparaître selon la teinte naturelle de la pierre. En fonction de leur solubilité, les sels cristallisés ne se laissent éliminer que difficilement. Des matériaux clairs seront en principe posés avec des liants clairs.
De nombreuses pierres naturelles renferment des combinaisons métalliques qui peuvent se décomposer sous l'action d'une humidité acide ou alcaline. Transportés par l'humidité, les sels dissous migrent en surface et se combinent avec l'oxygène après évaporation de l'eau. Les oxydes métalliques ainsi constitués donnent alors naissance à des taches en surface qui peuvent être gênantes en fonction de l'intensité de la décoloration et de la teinte naturelle de la pierre.
On connaît surtout les décolorations jaunâtres provoquées par les oxydes de fer dans les dalles en marbre de Carrare. En l'occurrence, le fer est dissous par l'humidité alcaline à partir de la pyrite finement distribuée dans la pierre et transporté en surface. L'humidité diffusant à travers la dalle en marbre de Carrare provient de la chape qui n'a pas encore complètement séché. Pour réduire ce risque de décoloration jaunâtre, les dalles en marbre de Carrare seront posées exclusivement sur lit de mortier mince et sur des chapes ayant complètement séché. En présence d'installations de chauffage parle sol et en raison du cycle saisonnier de l'humidité dans la chape, il existe toujours un certain risque de décoloration jaunâtre des dalles en marbre de Carrare.
Il est assez fréquent qu'une masse de jointoyage provoque des décolorations dans un dallage en pierre naturelle. Les décolorations foncées en bandes sont imputables aux émollients qui diffusent à partir de la masse de jointoyage. Aujourd'hui, il est possible d'éviterce risque de décoloration moyennant un choix judicieux de la masse de jointoyage.
Nettoyage
Le nettoyage et l'entretien de revêtements en pierre naturelle sont extrêmement simples. Un nettoyage avec une serpillière mouillée est amplement suffisant. Le nettoyage d'un nouveau revêtement ne se fera si possible qu'avec de l'eau additionnée d'un produit de nettoyage doux. La formation de patine ne doit pas être entravée. Il faut absolument tenir compte du fait que de nombreuses pierres ne doivent pas être traitées avec des produits de nettoyages acidifères. Dans certains cas, il est recommandé de procéder à un traitement d'imprégnation (par exemple cuisines, restaurants, etc.), notamment avec des revêtements polis et clivés. Une imprégnation permet d'éviter la formation de taches et de faciliter l'entretien; elle devrait en principe être appliquée exclusivement par une entreprise spécialisée. Sur un revêtement neuf, elle ne sera appliquée qu'aubout de quelques mois après séchage complet, de préférence à la fin de la première période de chauffage.
En règle générale, les fournisseurs de pierres naturelles recommandent des produits de nettoyage spéciaux pour le revêtement de sol. Si les produits ménagers éprouvés ne viennent pas à bout de taches tenaces, il vaut mieux faire appel à une firme spécialisée dans le nettoyage des pierres naturelles.
Schémas de pose
Redaction de la Documentation suisse du bâtiment en collaboration avec l'Union suisse pierre naturelle et Pro Naturstein, Auteur Hansjörg Epple, Obfelden