Rénovation – grimpeurs industriels au panorama Bourbaki

Publié le 08 février 2024 par
Silva Maier

Le voile textile protégeant le panorama Bourbaki de Lucerne sera entièrement remplacé ces prochaines semaines. Atteinte par l’âge et exposée à des infiltrations d’eau, cette vaste coiffe permet aussi de filtrer la lumière naturelle dans le musée. Les travaux exigent le recours à des cordistes.

Des cordistes s’activent déjà à poser les nouveaux voiles solaires et l’appareil optique qui mettent la peinture circulaire en valeur. | Photo: Gabriel Ammon / AURA © Bourbaki Panorama

Des cordistes s’activent déjà à poser les nouveaux voiles solaires et l’appareil optique qui mettent la peinture circulaire en valeur. | Photo: Gabriel Ammon / AURA © Bourbaki Panorama

Des cordistes s’activent déjà à poser les nouveaux voiles solaires et l’appareil optique qui mettent la peinture circulaire en valeur. | Photo: Gabriel Ammon / AURA © Bourbaki Panorama

C’est une restauration spectaculaire, tant dans les techniques qu’elle utilise que dans son architecture. Le Musée Bourbaki de Lucerne reçoit ces jours une nouvelle couverture, pour protéger sa célèbre peinture circulaire. Le panorama de l’entrée en 1871 de milliers de soldats français en Suisse par le village neuchâtelois des Verrières est coiffé d’une nouvelle structure textile.

L’armée du général Bourbaki avait préféré l’internement en Suisse au déshonneur d’une capitulation devant l’ennemi germanique victorieux de Napoléon III. Pour les régions jurassiennes limitrophes, l’arrivée de quelque 90'000 hommes avait profondément bouleversé le quotidien de la population. Avec pour avantage de provoquer la construction de bâtiments, comme des hôpitaux chargés à recueillir les blessés. Les soldats avaient été répartis dans tout le pays. La création du musée Bourbaki à Lucerne leur rend hommage.

Renforcer l’effet tridimensionnel

La «coiffe» du panorama se compose de plusieurs éléments textiles et d’un dispositif de filtrage de la lumière naturelle pénétrant par la coupole du bâtiment du musée. | Photo: Gabriel Ammon / AURA © Bourbaki Panorama

La «coiffe» du panorama se compose de plusieurs éléments textiles et d’un dispositif de filtrage de la lumière naturelle pénétrant par la coupole du bâtiment du musée. | Photo: Gabriel Ammon / AURA © Bourbaki Panorama

La «coiffe» du panorama se compose de plusieurs éléments textiles et d’un dispositif de filtrage de la lumière naturelle pénétrant par la coupole du bâtiment du musée. | Photo: Gabriel Ammon / AURA © Bourbaki Panorama

Les travaux de restauration ne visent pas qu’à simplement remplacer le baldaquin qui coiffe le panorama circulaire et sa plateforme d’observation. La nouvelle couverture doit en effet renforcer l’effet tridimensionnel de la peinture. Elle doit aussi être à l’épreuve du feu et de l’humidité. Ce sont d’ailleurs des infiltrations d’eau par la lanterne du toit du bâtiment qui ont été à l’origine de cette restauration. L’ancien textile en avait été taché tout en présentant des signes d’usure.

Les travaux démarrés le 8 janvier sont spectaculaires. Le musée sera fermé pendant six semaines pour permettre à des cordistes de poser le nouveau «ciel» du musée Bourbaki. Environ 1600 mètres carrés de tissu pesant 200 kilogrammes seront remplacés. Les dispositifs d’éclairage de la peinture circulaire seront rénovés. Pour garantir une expérience visuelle optimale, le lustre placé au-dessus de la plateforme sera remplacée par une construction LED à intensité variable. Le panorama pourra ainsi mieux rayonner, indépendamment des apports en lumière naturelle.

La rénovation de cet appareil optique, si indispensable à la visite et à la contemplation de l’œuvre, coûtera 800'000 francs. L’exécution des travaux sur mesure et la complexité de l’opération justifient ce montant élevé, communique le musée Bourbaki. Deux caméras enregistreront les différentes étapes du chantier. Le «ciel» est composé d’un cylindre de tissu, appelé le velum, et de voiles solaires tendus perpendiculairement. Ces derniers réfléchissent ainsi la lumière pénétrant par les vitres de la coupole du bâtiment pour éviter d’exposer les 150 kilogrammes de peinture à un rayonnement excessif. Plus la teinte du baldaquin est foncée, plus la peinture apparaît lumineuse.

Porte ouverte sur la migration

Le panorama Bourbaki est haut de 14 mètres pour 112 mètres de circonférence. Il évoque l’arrivée de l’armée en déroute aux Verrières en février 1871 et la vie quotidienne de cette époque. Il ouvre aussi de multiples perspectives sur l’art et la culture. Il offre enfin une plateforme de réflexion sur la migration, la fuite et l’intégration.

De jour, la lumière pénètre dans le panorama par les fenêtres du toit – toutefois, l'appareil optique assure des conditions d'éclairage parfaites et veille à ce que la lumière ne tombe pas directement sur le tableau. | Photo: Emanuel Ammon / AURA

De jour, la lumière pénètre dans le panorama par les fenêtres du toit – toutefois, l'appareil optique assure des conditions d'éclairage parfaites et veille à ce que la lumière ne tombe pas directement sur le tableau. | Photo: Emanuel Ammon / AURA

De jour, la lumière pénètre dans le panorama par les fenêtres du toit – toutefois, l'appareil optique assure des conditions d'éclairage parfaites et veille à ce que la lumière ne tombe pas directement sur le tableau. | Photo: Emanuel Ammon / AURA
Des personnages complètent le tableau. | Photo: Gabriel Ammon / AURA

Des personnages complètent le tableau. | Photo: Gabriel Ammon / AURA

Des personnages complètent le tableau. | Photo: Gabriel Ammon / AURA
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