Arc Mag 2023–1
La construction en bois connaît actuellement une véritable renaissance. Des centaines de nouveaux bâtiments en témoignent, dans les agglomérations et de plus en plus souvent dans les villes. Depuis longtemps, ce ne sont plus seulement les toits ou les revêtements de façade qui sont fabriqués en bois, mais des structures porteuses complètes. Ce qui est particulièrement frappant, c’est la nouvelle échelle de certains immeubles d’habitation et de bureaux construits en bois. Par exemple, une tour d’habitation de 100 mètres de haut est prévue à Winterthour.
Mais pourquoi ce changement? Il est favorisé par des prescriptions de protection incendie plus souple, ainsi que par de nouveaux matériaux et techniques d'assemblage. On peut citer en premier lieu l'évolution des panneaux en bois lamellé-croisé. Les nouvelles constructions hybrides jouent également un rôle important. Avec des nœuds renforcés d'acier, il est désormais possible d'atteindre des portées comparables à celles des constructions métalliques. Et les poutres usinées par CNC font littéralement exploser les possibilités formelles de la construction en bois.
Selon les calculs, le bois en tant que matériau de construction est respectueux de l’environnement, a un bilan neutre ou même positif. De plus, le bois conserve la chaleur, respire et est disponible presque partout dans les zones climatiques tempérées. Avec autant de bons arguments, il serait logique que tous les médias architecturaux en parlent abondamment.
Mais avant, il faut remettre en question un principe général: y aurait-il plus de bois disponible que ce qui est déjà consommé actuellement? Il existe différents calculs et prévisions à ce sujet, allant de réserves abondantes à des mises en garde contre une déforestation mondiale croissante. Quel que soit le scénario retenu, celui ou celle qui promeut la construction en bois doit toujours s’intéresser à la forêt en tant qu’écosystème, et ce à l’échelle mondiale. En effet, malgré sa disponibilité locale, le bois fait l’objet d’un commerce mondial et d’une consommation disproportionnée. Sur les 11 millions de m3 consommés chaque année, la Suisse importe par exemple 6,5 millions de bois de l’étranger.
Les espoirs sont grands quant à ce que pourrait apporter une construction en bois, notamment pour préserver le climat. Il est même parfois dit qu’un «habitat en bois» pourrait engendrer un nouvel état d’esprit – pour une utilisation plus respectueuse des ressources et pour une cohabitation plus respectueuse entre les hommes et tous les autres êtres vivants. Espérons que cela se concrétise.
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